On se doutait que les chalets étaient hors de prix dans un rayon de 90 minutes de Montréal. Mais ailleurs, dans les régions plus éloignées? Rien à faire, partout il faut disposer d’un portefeuille bien garni. Qu’ils travaillent à l’Île d’Orléans ou dans la Petite-Nation, à Shawinigan ou au Saguenay, le constat des agents immobiliers est le même: les chalets au bord de l’eau sont devenus prohibitifs. L’augmentation générale du prix de l’immobilier, la confiance des consommateurs, les taux d’intérêt peu élevés, la richesse collective. Les cinquantenaires surtout rêvent de leur petit coin du terroir et ont les moyens de se le payer. «Avec leurs revenus de retraite élevés, ils font monter les prix», chuchotent les agents.

On se doutait que les chalets étaient hors de prix dans un rayon de 90 minutes de Montréal. Mais ailleurs, dans les régions plus éloignées? Rien à faire, partout il faut disposer d’un portefeuille bien garni. Qu’ils travaillent à l’Île d’Orléans ou dans la Petite-Nation, à Shawinigan ou au Saguenay, le constat des agents immobiliers est le même: les chalets au bord de l’eau sont devenus prohibitifs. L’augmentation générale du prix de l’immobilier, la confiance des consommateurs, les taux d’intérêt peu élevés, la richesse collective. Les cinquantenaires surtout rêvent de leur petit coin du terroir et ont les moyens de se le payer. «Avec leurs revenus de retraite élevés, ils font monter les prix», chuchotent les agents.

 Il y a quelques semaines, on a confié aux journalistes du groupe Gesca une mission: dénicher des chalets à 150 000 $ au bord de l’eau, à moins de 90 minutes de leur centre-ville respectif. Les gens de Québec, du Centre-du-Québec et du Saguenay croyaient trouver rapidement. Et de beaux chalets à part ça! Ceux de Montréal, de l’Estrie et de la Montérégie étaient sceptiques.

Après deux mois de recherche, le résultat est le même partout. À ce prix, il faut faire des compromis, peu importe la région. La folie de l’immobilier a gagné tous les lacs, toutes les rivières, tous les ruisseaux. S’ils sont plus grands et généralement plus luxueux dans les trois premières régions, les chalets à vendre sur des terrains riverains au Québec sont rares et leur valeur a doublé, voire triplé depuis 2000.

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Autour de Granby, la Voix de l’Est a cherché au bord des lacs, mais en vain. Les chalets y coûtent très, très chers. Même à 350 000 $, il faut penser rénovations. Au lac Brome, les propriétés démarrent à 300 000 $. Dans les baies, sites privés et prisés, c’est encore plus. Certaines résidences coûtent jusqu’à 1 100 000 $. Et le prix des maisons n’a pas diminué ces derniers temps.

 

Comme en Estrie d’ailleurs où un chalet au bord des grands lacs navigables coûte de 3500 $ à 5000 $ du pied linéaire. Autant dire une fortune. Même à 700 000 $, le chalet n’est pas très luxueux, confirme le président de la chambre immobilière de l’Estrie. Au lac Brompton ou au lac Magog, les prix oscillent entre 250 000 $ et 300 000 $. Où trouve-t-on des chalets à 150 000 $ dans ces deux régions? Au bord des rivières, si on est chanceux.

 

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les chalets à vendre au bord des grands lacs sont extrêmement rares. Les écriteaux «À vendre» ne restent pas longtemps. Pour 150 000 $, au bord du Lac-Saint-Jean, un acheteur devra se contenter d’un chalet modeste, souvent sans sous-sol, de moins de 1000 pieds carrés. Par contre, ailleurs, dans les coins avoisinants, il paiera 50 000 $. Alors qu’en Mauricie, les prix étaient raisonnables il y a quelques années, il est maintenant difficile de se procurer un chalet avec notre budget. Pourtant, ce montant est plus élevé que le prix moyen d’une résidence à Trois-Rivières! Les ventes ont doublé depuis cinq ans et les prix ont augmenté de 15 % durant la même période. Si ce paradis vous intéresse, hâtez-vous: les chalets s’envolent en deux semaines!

 Et les gagnants sont...

Dans la région de la Capitale-Nationale, il ne faut pas se déplacer très loin pour profiter de la nature. À moins de 30 minutes du centre-ville, on peut relaxer les deux pieds dans l’eau. Et les prix sont généralement accessibles. Avec 150 000 $ en poche, il faut oublier l’Île d’Orléans et se tourner vers Portneuf, Charlevoix ou Stoneham. Et les chalets sont joliment aménagés, nous affirme la journaliste qui les a visités.Enfin, à Gatineau, on arrive à trouver des chalets dans nos prix, nous assure la journaliste. Sans trop de luxe, sans sous-sol mais sans algues bleu-vert! «Les terrains sont en pente et les maisons sont petites». Et même si 24 lacs de la région ont été touchés par la présence de cyanobactéries entre 2004 et 2007, les agents de la région estiment que cela n’a pas eu d’impact sur les prix des chalets.

 

Finalement, les bords de l’eau c’est bien beau, mais pas essentiel, soupireront les résignés. Surtout que les chalets en seconde rangée coûtent presque la moitié, peu importe la région. Même ceux avec accès au plan d’eau. Un compromis vous dites?

 

Les critères qui font varier les prix:

 

- la grandeur du lac

- la surface habitable

- l’ensoleillement

- le niveau de dénivellation du terrain

- le voisinage

- les chemins d’accès

- les services municipaux

- les attraits à proximité

Dernière calamité: la bactérie mangeuse de fer

«J’ai tout connu: la miuf, la pyrite, les algues bleues et maintenant, cette foutue bactérie mangeuse de fer!», s’exclame Lise Allaire, agent immobilier pour La Capitale. La bactérie est l’ocre ferreuse, dernière des calamités à frapper acheteurs et vendeurs. Des ventes ont échoué en raison de sa présence. Est-ce dangereux docteur? Cela dépend de l’interprétation et du diagnostic.

L’ocre ferreuse est due au fer contenu dans le sol un peu partout au Québec. Pour qu’elle apparaisse, il faut un cocktail d’eau, de fer, d’oxygène et un taux de Ph spécifique. Elle crée alors une boue orangée qui peut bloquer les drains et inonder le sous-sol. On devra nettoyer les drains ou les remplacer. Un traitement de 250$ à 20 000 $. Pour une solution permanente, on peut soulever la maison pour empêcher la bactérie d’atteindre le drain de fondation. Coût de l’opération: jusqu’à 100 000 $!

Pourquoi en sommes-nous affligés? «La rareté des terrains amène les promoteurs à construire sur des terrains marécageux, où il y a de l’eau. En plus, les taux de Ph du sol ont changé, avec les pluies acides», croit Bernard Gaudichon, directeur adjoint à la garantie des maisons neuves qualité habitation, qui travaille avec l’Association des constructeurs du Québec.

 Le problème peut se déclarer 10 ans après la construction de la maison. Ce qui fait craindre le pire aux futurs acheteurs. Trouver de l’ocre ferreuse peut abaisser le prix demandé de 10 à 20 %. Des intéressés ont retiré leur offre d’achat devant un diagnostic d’ocre ferreuse. Certains agents recommandent même à leur client de «chercher ailleurs».

L’Association des courtiers et agents immobiliers du Québec est suffisamment alarmée pour offrir des cours en la matière aux agents.

 Et insiste sur l’importance d’une bonne inspection.