Les reprises de maison pour cause de non-paiement hypothécaire sont en augmentation un peu partout au Québec. Depuis le début de l'année, le nombre de délaissements volontaires et forcés a grimpé de 33 %.

Les reprises de maison pour cause de non-paiement hypothécaire sont en augmentation un peu partout au Québec. Depuis le début de l'année, le nombre de délaissements volontaires et forcés a grimpé de 33 %.

 En fait, 720 ménages québécois ont remis les clés de leur résidence à leurs créanciers depuis le 1er janvier. La raison ? Incapacité de rembourser leur prêt hypothécaire.

 «C'est 179 cas de plus qu'à pareille date l'an dernier», constate Daniel Langlois, de GDL Crédit Ressources, qui compile ce type de données chaque mois à partir des 73 bureaux de la publicité des droits du Québec.

 Par exemple, le nombre de propriétaires qui ont «perdu» leur maison en avril a progressé de 72 %, passant de 111 cas l'an dernier à 191 cette année.

 Les résultats fournis par GDL démontrent que 93 clients de grandes banques canadiennes ont été contraints d'abandonner leur maison le mois dernier. Durant ce même mois, 34 ménages québécois faisant affaire avec Desjardins ont connu le même sort.

 Les prêteurs dits alternatifs ont aussi été très actifs. Quarante-sept de leurs clients ont dû se résigner au pire en avril, incapables de remplir leurs obligations hypothécaires.

 Selon Daniel Langlois, les saisies de maison pourraient augmenter au cours des prochains mois au Québec en raison de la forte progression des avis d'exercice formulés ces derniers mois.

 Depuis janvier, le nombre d'avis de 60 jours envoyés par les prêteurs aux propriétaires de maison en défaut de paiement a bondi de 40 %.

 Les plus fortes augmentations d'avis de 60 jours ont notamment eu lieu dans la région de Montréal et en Outaouais. Dans la région de Québec, les avis de 60 jours envoyés aux ménages en défaut de paiement sont stables.

 Oui, mais...

 Chez Desjardins, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires au Québec, on est toutefois loin de céder à la panique. «Comme il y a eu beaucoup de prêts ces dernières années, le nombre de saisies est donc plus élevé», relativise l'économiste Mario Couture.

 Ce dernier rappelle que le marché du prêt hypothécaire demeure très dynamique au Québec. Signe des temps, au 31 mars dernier, les Québécois détenaient pour 142,3 milliards $ de prêts hypothécaires, soit 9 % de plus qu'un an auparavant.

 M. Couture fait remarquer que sur les quelque quatre millions de ménages québécois, seulement 25 000 d'entre eux ont déclaré faillite l'an dernier. «On tend vers un marché équilibré», fait-il remarquer.

 Quant à la fameuse crise des subprimes qui mine depuis des mois le secteur immobilier aux États-Unis, elle serait loin de traverser la frontière canadienne, assure l'économiste de Desjardins.

 Du côté des grandes banques canadiennes, les provisions pour pertes dans le secteur immobilier résidentiel canadien n'ont pas beaucoup augmenté ces derniers mois.