Si, a priori, la comparaison des prix des maisons entre Ottawa et Gatineau favorise l’achat d’une propriété du côté québécois, chaque rive propose des avantages permettant de séduire les acheteurs potentiels selon leurs besoins spécifiques.

Si, a priori, la comparaison des prix des maisons entre Ottawa et Gatineau favorise l’achat d’une propriété du côté québécois, chaque rive propose des avantages permettant de séduire les acheteurs potentiels selon leurs besoins spécifiques.

>> EN PHOTOS: les maisons à 250 000$ dans la région de l'Outaouais.

Selon la Chambre immobilière de l’Outaouais (CIO), le prix moyen des propriétés vendues dans la grande région métropolitaine de Gatineau en 2007 s’établit à 182 477$. Le Ottawa Real Estate Board rapporte de son côté que pour toute l’année 2007, les propriétés se sont vendues à un prix moyen de 272 618$.

Le président de la CIO, Guy Huneault, vante sa région d’une toute autre manière que Sylvie Bégin, agente immobilière à Ottawa. Gatineau et sa voisine proposent toutes deux un accès facile à une multitude de services. La qualité de ces services peut cependant peser fort dans la balance lorsque vient le moment d’acheter une propriété.

«Pour les jeunes familles avec des enfants, il y a les garderies à sept dollars par jour qui n’existent pas de l’autre côté, donne en exemple M. Huneault. Et pour une famille avec deux enfants, il n’y a quasiment pas de différence pour les impôts.»

Alors que l’Outaouais se trouve en queue de peloton des régions du Québec quand à l’accessibilité aux soins de santé, le marché immobilier d’Ottawa sait en tirer profit. «Ici, c’est beaucoup plus facile d’avoir des soins médicaux, note Mme Bégin. J’ai même des clients de Wakefield qui se sont acheté un petit appartement à Ottawa juste pour avoir les services médicaux et pour payer moins d’impôt.»

M. Huneault ajoute qu’à Gatineau, contrairement à Ottawa, il n’y a pas de compteurs d’eau pour les résidences. Les assurances automobile et habitation coûtent aussi moins cher au Québec. La proximité du parc de la Gatineau, de nombreux lacs et de plusieurs terrains de golf peut aussi, selon le président de la CIO, faire pencher la balance pour la rive québécoise.

Pour les francophones, Gatineau peut aussi être plus attrayante que l’Ontario. «Ici, tu peux avoir une maison beaucoup plus grosse et en même temps une meilleure qualité de vie en français qu’à Ottawa», assure M. Huneault. Mme Bégin réplique qu’il est tout à fait possible de vivre en français à Ottawa, une ville dotée d’une politique de bilinguisme, et qu’il s’agit en plus d’une bonne opportunité d’apprendre l’anglais.

Pour les anglophones qui souhaitent acheter au Québec, le secteur Aylmer et la municipalité de Chelsea sont très convoités. «Chelsea, c’est définitivement plus luxueux, c’est comme le quartier Rockliffe à Ottawa», estime M. Huneault.

La valeur des propriétés ottaviennes croît cependant plus rapidement qu’à Gatineau. «Pour un jeune qui commence, comme investissement, c’est beaucoup mieux d’acheter quelque chose de plus petit à Ottawa, souligne Mme Bégin. Les maisons ont une meilleure appréciation, parce que la situation économique est stable. Au Québec, si jamais il y a une séparation, ça affecterait la valeur des maisons.»

La critique question du trafic routier est également considérée par les acheteurs potentiels. Pour les résidents de Chelsea et des secteurs Hull et Aylmer, un pont doit être traversé chaque matin par les travailleurs qui se dirigent vers Ottawa. Pour les citoyens de Cantley et des secteurs Gatineau, Buckingham et Masson-Angers, deux ponts congestionnés doivent être franchis.

«En principe, chaque fois que tu t’éloignes des ponts, les prix baissent, explique M. Huneault. Il y a une barrière psychologique. Après la sortie du boulevard La Vérendrye, à chaque sortie, le prix moyen de vente baisse de 5000 à 6000$.» Ottawa a aussi son lot de congestion routière, mais les travailleurs qui se rendent au centre-ville n’ont pas à rouler au-dessus de la rivière des Outaouais. L’autoroute 17 et la route 174, qui doit prochainement être élargie, sont les principaux obstacles à l’heure de pointe.