On ne vend plus les condos comme avant. Plutôt que de se concentrer sur les pieds carrés, on mise sur les modes de vie des clients. Le jeune promoteur et constructeur montréalais Mario Di Palma désire se distinguer dans le marché de la copropriété. Comment? En poussant d'un (bon) cran cette tendance de mise en marché. Il a donc demandé à Philippe Dubuc, l'un des designers de mode les plus avant-gardistes au Québec, de créer cinq univers illustrant cinq modes de vie.

On ne vend plus les condos comme avant. Plutôt que de se concentrer sur les pieds carrés, on mise sur les modes de vie des clients. Le jeune promoteur et constructeur montréalais Mario Di Palma désire se distinguer dans le marché de la copropriété. Comment? En poussant d'un (bon) cran cette tendance de mise en marché. Il a donc demandé à Philippe Dubuc, l'un des designers de mode les plus avant-gardistes au Québec, de créer cinq univers illustrant cinq modes de vie.

 Résultat: l'Oxxford est un projet de 23 unités comportant cinq lofts-témoins aux styles longuement réfléchis. Les revêtements de salles de bains, de cuisine et de plancher ont déjà été sélectionnés. L'acheteur qui se reconnaît dans l'un des aménagements le prend comme il est.

 Ici, pas de variété infinie de matériaux et de coloris. Il faut plutôt choisir entre un environnement blanc et farouchement minimaliste (Le puriste), sexy un brin voyeuriste (Le visionnaire), rustico-contemporain (Le robuste), un rien bistro rétro (L'express) ou sensuellement exotique (Le nomade).

 Cette semaine, 10 unités seront complétées et accessibles aux visiteurs, a indiqué Mario Di Palma lors du dévoilement mardi dernier.

 Parmi les 23 condos ou plutôt les 23 espaces de vie «prêt-à-habiter» comme on préfère les appeler ici, on trouvera un seul espace aménagé selon le thème «L'express». Il correspond à un aménagement en édition limitée comportant des matériaux de grande qualité.

 «Mon projet ne s'inscrit pas dans le marché du condo traditionnel», souligne Mario Di Palma, 27 ans, un passionné de design.

Christian Bélanger, un designer d'intérieur expérimenté, a collaboré étroitement au projet. C'est lui qui a pensé à Philippe Dubuc pour l'élaboration des thèmes et des aménagements. «Le promoteur ne voulait pas d'un projet ordinaire et Philippe (Dubuc) possède déjà une griffe et une image de création très forte, ce qui était franchement stimulant pour l'équipe», dit-il.

 Il est d'ailleurs encore rare au Québec qu'un designer de mode saute la barrière pour «habiller» des condos.

 La vie dans une usine

 L'Oxxford est un projet de 12 millions et loge dans une ancienne usine de confection de pantalons appelée... Oxxford! Cette section occupe le tiers du terrain. Le reste de l'immeuble est complètement neuf, mais le style «ancienne usine de Boston» du complexe a été recréé. D'où le choix de fenêtres en forme d'arc et la brique rouge. «C'est mon père (lui-même dans l'immobilier) qui a trouvé ce bâtiment à vendre», confie Mario Di Palma.

La superficie des appartements à vendre oscille entre 800 et 3000 pieds carrés. Quant aux prix, ils vont de 219 000$ (taxes en sus) à un million. Une exception: le plus luxueux vaut 1,5 million et comporte un ascenseur privé ainsi qu'un plafond de 29 pieds.

 Situé rue Saint-Timothée, à l'angle de l'avenue Viger, l'Oxxford affiche une structure noire apparente sur le toit. Raison? Le promoteur a dû démolir cinq unités du quatrième étage du bâtiment en raison d'une décision des élus de l'arrondissement.

 Mario Di Palma ainsi que son père ont par ailleurs intenté une poursuite de 7,5 millions de dollars contre le maire Benoit Labonté et deux hauts fonctionnaires de l'arrondissement Ville-Marie. Aujourd'hui, la poursuite est maintenue.

 Des lofts néo-industriels

 L'aménagement résolument contemporain de l'Oxxford tranche avec son extérieur en brique aux fenêtres arrondies. «C'était voulu», glisse le promoteur. Au premier coup d'oeil, l'effet est saisissant. De forme arrondie, l'entrée est tapissée de plaques de métal vissées. L'inspiration? Un habitacle d'avion.

 Dans la salle d'exposition, cinq photomontages, conçus à la manière des cahiers de tendances de mode, sont exposés. «J'ai réalisé cinq story-boards et à partir d'eux, nous avons conçu le design des espaces», précise Philippe Dubuc.

 Plafond vertigineux, brique et blocs de béton apparents, inox, plafonniers en acier, parquets laqués ou béton brillants comme du vinyle, l'esprit est délibérément industriel.

«Nous avons voulu ramener le vrai loft industriel avec un angle design», explique Christian Bélanger.

 Parmi les astuces d'aménagement de l'Oxxford, nous avons remarqué le choix de plinthes aux angles droits pour une allure moderne. Les traditionnels quarts-de-rond ont été remplacés par une tige de bois carrée. Quant aux réfrigérateurs, ils sont camouflés dans les garde-manger. Il n'est donc pas nécessaire d'acheter le plus cher des frigos. Dans l'un des espaces «Le puriste», il y a une baignoire encastrée dans le plancher. Tout près, une douche double en carrelage blanc s'inspire de celles des gyms.

 Les espaces sont pour la plupart très lumineux grâce notamment aux surfaces brillantes des stratifiés (noir, charbon ou blanc) des armoires de cuisine. La plupart des unités sont dotées d'un foyer au gaz. De magnifiques portes coulissantes cloisonnent les salles de bains qui communiquent avec le séjour et la chambre. Des penderies walk-in sont aménagées dans les appartements au plafond qui atteint parfois 14 pieds. Dommage que des plinthes électriques architecturales (à angles droits) n'aient pas été privilégiées. Elles se seraient harmonisées avec l'esprit néo-industriel des lieux. Et pourquoi pas des convecteurs en inox?

 

Photo Robert Mailloux, La Presse

La superficie des appartements de l'Oxxford oscille entre 800 et 3000 pieds carrés. Quant aux prix, ils vont de 219 000$ (taxes en sus) à un million.