La ville d'Hudson, à l'ouest de Montréal, accueillera en septembre le chantier d'une des 12 maisons EQuilibrium de la SCHL. La maison de l'équipe Montréal Zéro produira autant d'énergie que ses occupants en consommeront, mais elle sera aussi «intelligente»: si Environnement Canada prévoit un froid de canard pour le lendemain, elle s'y préparera tout seule.

La ville d'Hudson, à l'ouest de Montréal, accueillera en septembre le chantier d'une des 12 maisons EQuilibrium de la SCHL. La maison de l'équipe Montréal Zéro produira autant d'énergie que ses occupants en consommeront, mais elle sera aussi «intelligente»: si Environnement Canada prévoit un froid de canard pour le lendemain, elle s'y préparera tout seule.

 Doté d'un ordinateur central, le cottage écologique que préparent l'architecte Sevag Pogharian et son équipe fonctionnera d'après le temps qu'il fera le lendemain. La température doit chuter de -5 à -35°C en 24h? Qu'à cela ne tienne, la maison accumulera automatiquement de la chaleur dans un immense réservoir d'eau. Le lendemain, elle la libérera au besoin pour préserver une température ambiante agréable.

 C'est l'entreprise québécoise Régulvar qui a mis au point ce système, le Rubi, qui contrôlera aussi l'éclairage. «Ce n'est pas la première fois qu'on installera Rubi dans une maison, mais ça arrive très rarement, explique Marc Dugré, président de l'entreprise. Le principe a l'air simple, mais pour arriver à une température de 22°C dans la maison, on a un tas de paramètres à contrôler.»

 La maison Montréal Zéro sera coiffée d'un toit solaire, qui devrait suffire aux besoins en électricité des occupants de la maison de 2200 pieds carrés. Entre les panneaux photovoltaïques et le toit, l'équipe a toutefois laissé un léger espace vide. La chaleur devrait s'y accumuler, même l'hiver.

 Voilà une belle occasion de chauffer la maison, s'est dit Sevag Pogharian. Un ventilateur souffle cet air chaud jusqu'à une pompe, qui propulse ensuite l'énergie dans un grand réservoir thermique - un bassin de 4000 litres d'eau.

 «Ce réservoir peut accumuler jusqu'à deux jours de chaleur pour nos planchers radiants à l'eau chaude, explique l'architecte. En anticipant une journée froide, le système Rubi libérera davantage de chaleur du bassin dans la maison. Le béton des planchers en absorbera une partie, et il la relâchera quand la température ambiante baissera.»

 Les occupants ne devraient pas se préoccuper de ces détails techniques. Leur confort devrait toutefois être égal, toute l'année, grâce au concours d'une équipe d'étudiants de l'Université Concordia. Ils développent les paramètres qui permettrons au système Rubi de fonctionner dans la maison Montréal Zéro.

 «Ce qu'on va faire dans cette maison-là vaut environ 20 000$, calcule Marc Dugré. Pour que ça intéresse massivement les consommateurs avec le faible coût actuel de l'énergie, il faudrait ramener ce prix à environ 4000$. Nous ne sommes pas rendus là.»

 Des idées simples

 La maison Montréal Zéro présente aussi plusieurs technologies moins coûteuses qui permettront aux occupants de ne consommer qu'un minimum d'énergie.

 Parmi elles, les brise-soleil contrôleront l'entrée du soleil dans la maison. Les lamelles situées devant les fenêtres au sud bloqueront le soleil d'été, très haut dans le ciel. Nettement plus bas l'hiver, il entrera largement à l'intérieur, réchauffant alors naturellement la maison.

 L'été, l'architecte ne prévoit pas d'unité de climatisation. En dessinant le cottage, il a prévu des fenêtres à l'ouest pour les vents dominants, qui monteront naturellement à l'intérieur, pour sortir par une ouverture à l'est. Les aires principales, parcourues par une brise, devraient être fraîches en tout temps.

 «Ces idées n'ont rien de très nouveau, mais elles ont été délaissées pendant des années, explique Sevag Pogharian. Je les applique aujourd'hui, et quand je vois leur simplicité, je suis presque gêné de ne pas l'avoir toujours fait!»

 Une fois complétée, la maison de Hudson sera ouverte au public. Puis, l'architecte la mettra à l'essai pour comprendre comment elle réagit avec une réelle famille qui y vit. Ce n'est qu'une fois les pépins techniques réglés - «il y en aura certainement!, prévoit l'architecte» -, que l'équipe Montréal Zéro la mettra en vente, à un prix oscillant entre 400 000$ et 500 000$.