Il fait partie d'un clan d'investisseurs immobiliers: les chasseurs d'aubaines. Même s'il est un débutant, Nicolas Savard a déjà plus d'un truc dans son sac. Il sait où dénicher les bonnes affaires. Il surveille notamment les reprises de finances de la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL) et est abonné à des listes de diffusion qui regroupent les biens immobiliers à vendre. «C'est ma routine du matin ! Je lis tout», dit-il.

Il fait partie d'un clan d'investisseurs immobiliers: les chasseurs d'aubaines. Même s'il est un débutant, Nicolas Savard a déjà plus d'un truc dans son sac. Il sait où dénicher les bonnes affaires. Il surveille notamment les reprises de finances de la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL) et est abonné à des listes de diffusion qui regroupent les biens immobiliers à vendre. «C'est ma routine du matin ! Je lis tout», dit-il.

Qu'est-ce que ça prend pour être un bon chasseur d'aubaines ? Du temps, beaucoup de temps, répond le gestionnaire en informatique. Il faut aussi agir rapidement. «Ça m'est arrivé souvent de voir une super offre, mais je me suis fait devancer de quelques heures», dit-il.

Mais, renchérit Jacques Lépine, qui a fait fortune en investissant dans l'immobilier, il faut surtout avoir un bon pif. «La capacité d'analyse est importante. On a peu de temps pour évaluer si la propriété a du potentiel et comment on pourrait maximiser sa valeur», explique le président fondateur du Club d'investisseurs immobiliers du Québec.

M. Lépine, qui offre depuis quelques années ses conseils aux apprentis, a eu la piqûre de l'immobilier il y a 25 ans. Il se souvient encore de son premier achat. «C'était sur la 11e Rue à Québec. Un immeuble de cinq logements que j'avais payé 55 000 $», raconte l'homme d'affaires originaire de la capitale. Il avait sollicité deux partenaires pour réunir la mise de fonds. Depuis ce jour, les transactions se sont multipliées.

M. Lépine estime que le réseau de contacts est une des forces des chasseurs d'aubaines. Pour traquer les bonnes occasions, il est primordial de passer le mot (ou sa carte professionnelle) à tous ceux qu'on connaît, autant des agents immobiliers, d'autres investisseurs que des plombiers ou des avocats. Comme les aubaines se vendent rapidement, cela donne une longueur d'avance au chasseur.

Le malheur des uns...

Comme le veut le dicton, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et dans le domaine immobilier, cela prend tout son sens. Les coups de chance surviennent généralement lorsque les gens sont forcés de vendre en raison d'une faillite, d'un divorce, d'un décès ou de la perte de leur emploi. «Peu importe le cycle dans lequel se trouve l'économie, il y a toujours des gens en difficultés financières», dit Jacques Lépine.

Les chasseurs d'aubaines se défendent de profiter du malheur des gens. Ils cherchent à faire un bon deal, un point, c'est tout. Et les offres sont beaucoup plus nombreuses qu'on pourrait le croire. Selon M. Lépine, il est beaucoup plus facile de dénicher des bonnes affaires aujourd'hui qu'il y a 25 ans. «Avec Internet, je peux évaluer toutes les propriétés de la province à partir de mon bureau, sans avoir à me déplacer», expose-t-il.

Selon lui, le marché actuel permet de trouver facilement des immeubles ou des maisons à vendre à 15 ou 20 % en deçà du prix du marché. C'est d'ailleurs ce que vise Nicolas Savard, qui a commencé sa carrière d'investisseur immobilier en achetant un duplex qu'il voulait retaper et revendre rapidement. Mais il l'a tellement aimé qu'il l'a gardé. Qu'à cela ne tienne, il a mis la main sur une petite maison sur la Rive-Sud de Québec. La résidence ne paie pas de mine, mais c'est le terrain qui a attiré Nicolas Savard. «C'est au bord du fleuve, au bout d'une rue. C'est tellement un coin en demande que j'ai reçu une offre avant même d'avoir finalisé la transaction», confie le nouveau joueur.

La plupart des investisseurs immobiliers achètent d'ailleurs dans le but de revendre rapidement en retapant ou en mettant en valeur la propriété.

Prudence

Mais ne s'improvise pas chasseur d'aubaines qui veut. Une bonne connaissance du marché est primordiale. «Les gens vont parfois avoir une impression d'aubaine en achetant directement du proprio, mais ils se font souvent avoir», indique Robert Nadeau, président-directeur général de l'Association des courtiers et agents immobiliers du Québec (ACAIQ).

Marie-Hélène Ouellette, agente immobilière RE/MAX, met elle aussi en garde contre les ventes rapides. Il faut être extrêmement attentif aux détails pour ne pas se faire rouler, dit-elle. «Acheter une reprise de faillite, ce n'est pas toujours un bon deal», indique-t-elle, précisant que les institutions financières qui font ces ventes enlèvent habituellement les garanties légales.

En acceptant d'acheter une maison sans garantie légale, l'acquéreur renonce à un droit qui va de soi dans les transactions immobilières : le droit de poursuivre le vendeur pour vice caché. C'est souvent le cas lors de successions ou de reprises de faillite. «Tu prends un risque qui n'est pas toujours calculable», dit l'agente.

Avec un marché immobilier qui se stabilise, les aubaines devraient être de plus en plus nombreuses au cours de l'année qui vient. Le consommateur moyen, même s'il n'est pas chasseur d'aubaines, devrait en bénéficier. «L'acheteur sera favorisé et il sera moins pressé de conclure», souligne Robert Nadeau.

Sites à consulter

> Pour des conseils et des trucs :

https://www.clubimmobilier.qc.ca

> Liste des reprises de la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL) :

www.lacapitalevendu.com/reprise.cfm?id=27041&all=yes&lang_id=F

> Registre foncier du gouvernement du Québec :

www.registrefoncier.gouv.qc.ca/Sirf/

> Sites payants qui recensent des données immobilières :

www.jlr.ca

www.gdlcredit.qc.ca

> Sites gratuits de petites annonces immobilières :

www.lespac.com

www.dejavu.ca

www.sia.ca

www.waka.ca.