À l'ouest du marché Jean-Talon et du boulevard Saint-Laurent, la métamorphose du secteur Marconi-Alexandra s'accélère. Ses deux plus grands atouts: la proximité de la Petite-Italie et la présence d'anciennes manufactures, laissées à l'abandon. Un à un, les bâtiments vétustes sont convertis en immeubles en copropriété.

À l'ouest du marché Jean-Talon et du boulevard Saint-Laurent, la métamorphose du secteur Marconi-Alexandra s'accélère. Ses deux plus grands atouts: la proximité de la Petite-Italie et la présence d'anciennes manufactures, laissées à l'abandon. Un à un, les bâtiments vétustes sont convertis en immeubles en copropriété.

Le quartier ne paie pas encore de mine, avec son mélange hétéroclite de bâtiments industriels, d'immeubles désaffectés, de garages, de poissonneries et de petites maisons. Mais le poids démographique des résidants du quartier augmente, à mesure que se réalisent les projets. «Cet été, j'aurai 70 nouveaux voisins, laisse tomber avec un brin d'appréhension Pierre Grenier, qui habite à l'intersection des rues Clark et Beaumont. Lorsque je serai sur ma terrasse sur le toit, je devrai m'habituer à avoir des regards posés sur moi!» Le quartier est en transition. Le défi? Mieux structurer son développement pour que les résidants et les entreprises cohabitent harmonieusement.

Mettre de l'ordre dans le désordre

Les amateurs de la dolce vita peuvent encore dénicher des condos abordables dans la Petite-Italie. Ils devront toutefois s'aventurer à l'ouest du boulevard Saint-Laurent. L'offre est variée: les projets se distinguent les uns des autres et courtisent diverses clientèles. Un à un, divers projets résidentiels changent le visage de la Petite-Italie. Les promoteurs ont d'abord concentré leurs efforts le long du boulevard Saint-Laurent, au nord et au sud de la rue Jean-Talon.

Ils tournent maintenant leur attention vers l'ouest, du côté du secteur Marconi-Alexandra, un endroit déstructuré où les manufactures et les bâtiments industriels désaffectés côtoient des garages, des poissonneries, de modestes bungalows et de coquets duplex. Ici et là, à l'ouest de la rue Clark et au sud de la rue Jean-Talon, des architectes ont saisi le potentiel du quartier et ont métamorphosé des édifices existants.

Des promoteurs convertissent aussi de plus en plus des manufactures laissées à l'abandon ou partiellement occupées, en immeubles en copropriété. Ils tirent parti des hauts plafonds, des grandes fenêtres et des vastes espaces. Et ils misent sur la proximité du marché Jean-Talon et de la Petite-Italie, avec ses restos et ses commerces branchés, pour attirer une clientèle audacieuse, qui ne sera pas rebutée par le manque de charme du secteur.

Un indice révélateur des travaux effectués: depuis quelques mois, les demandes de permis concernent surtout des immeubles situés rues Clark, Saint-Urbain, Waverly, Marconi et Alexandra, indique Carole Paquette, directrice du service aux entreprises et du développement économique de l'arrondissement Rosemont-La Petite Patrie. «Il n'y a plus beaucoup de logements à prix abordables sur le Plateau, constate-t-elle. Il y a un débordement dans la Petite-Italie, qui est maintenant très en demande.»

Dans le secteur Marconi-Alexandra, en effet, plusieurs condos sont offerts à des prix variant entre 100 000$ et 160 000$. Car la réalité demeure: les industries et les commerces établis le long de la voie ferrée, qui délimite le secteur à l'ouest, sont là pour rester. L'arrondissement Rosemont-La Petite Patrie travaille conjointement avec la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Rosemont-Petite-Patrie pour stimuler le développement résidentiel et favoriser une cohabitation harmonieuse entre les résidants et les entreprises avoisinantes. Le quartier est en transition, souligne le maire de l'arrondissement, André Lavallée. «C'est un secteur résidentiel qui mérite d'être consolidé, dit-il. Mais nous ne voulons pas éliminer les emplois. Nous cherchons donc à mieux délimiter les zones où les entreprises peuvent opérer, pour favoriser un meilleur équilibre.»

La construction anticipée du pavillon des sciences de l'Université de Montréal sur le terrain de la gare de triage d'Outremont, quelques stations de métro plus loin, devrait avoir une incidence sur le développement résidentiel du secteur. Certains projets qui viennent de voir le jour ciblent d'ailleurs une clientèle étudiante. «Pour que Montréal s'en sorte, il faut ramener la population dans les quartiers centraux, croit Jean-François Lalonde, directeur général de la CDEC Rosemont-Petite-Patrie. Il faut offrir un lieu de résidence, tout en conservant les emplois. Nous voulons donc dresser le portrait des compagnies actives dans le secteur et identifier quel genre d'entreprise peut cohabiter avec les résidants, sans nuire à leur qualité de vie.»

 Condos Clark

7031, rue Clark

16 appartements en copropriété

Promoteur: John Faratro

Prix: de 147 500$ à 298 500$

Près de la moitié des unités sont vendues.

Le projet se distingue des autres, dans le secteur, car il s'agit d'une nouvelle construction. Le bâtiment de trois étages et demi est érigé sur un ancien terrain de stationnement. Quatre des condos, répartis sur deux étages, sont dotés de grandes terrasses, qui font face au Mont-Royal. Les plus petites unités ont une superficie habitable de 730 pieds carrés. Tous les appartements ont au moins une pièce fermée. Ils ne sont pas construits selon le concept des lofts, comme c'est souvent le cas dans le quartier.

 Le Clark-Beaumont

6910, rue Clark

10 000 pieds carrés divisés en 8 espaces lofts

Propriétaire: Pierre Grenier

Prix: 135$ le pied carré

Le propriétaire et sa famille habitent à l'étage. Au rez-de-chaussée, l'ancien espace commercial, avec ses plafonds de 14 pieds et demi de hauteur et ses grandes fenêtres, sera converti en huit espaces résidentiels. Les acheteurs aménageront eux-mêmes leur intérieur. Ils pourront le faire à leur rythme. Le propriétaire s'engage à dresser les murs mitoyens et à fournir l'infrastructure (électricité, eau, etc.)

 Fabbrica

6833, rue Saint-Urbain

34 appartements en copropriété

Promoteur: Kanva Architecture

Prix: de 99 000$ à 309 000$

Emménagement prévu en juin

L'immeuble, avec sa façade courbée, a séduit les architectes Tudor Radulescu et Rami Bebawi. Ils ont aussi craqué pour les hauts plafonds, la grande fenestration et les parquets de bois. Il s'agit de leur premier projet en tant que promoteurs. Un étage a été ajouté. Plus de la moitié des appartements sont répartis sur deux étages. La plupart des appartements coûtent entre 120 000$ et 160 000$.

 Imperia

6820, rue Saint-Urbain

27 appartements en copropriété

Promoteur: Construction

Concept Imperia Prix: de 99 000$ à 285 000$

Les unités viennent d'être mises en vente.

L'immeuble, construit en 1946, était partiellement occupé jusqu'à tout récemment. Il s'agit du premier projet d'Anne-Marie Paquin, présidente de Construction Concept Imperia. Plusieurs appartements ont une superficie variant de 500 à 650 pieds carrés et coûtent moins de 150 000$ (taxes incluses). Les premiers copropriétaires pourraient emménager dès la fin de juin. Une deuxième phase est envisagée, avec la construction d'un nouvel édifice sur le terrain vacant adjacent.

 Alexandra

7140, rue Alexandra

44 appartements en copropriété

Promoteur: Kanva Architecture

Prix: de 95 000$ à 265 000$

Les appartements devraient être mis en vente en avril.

Les architectes Tudor Radulescu et Rami Bebawi mettront leur expérience à profit pour convertir cette ancienne usine de textile en un immeuble en copropriété. Un étage sera ajouté. Simultanément, une nouvelle section sera construite sur le terrain vacant adjacent. Pour intéresser les étudiants et les jeunes professionnels, la moitié des appartements auront une petite superficie et coûteront moins de 150 000$. Quelques logements seront répartis sur deux étages. La chambre, en haut, donnera sur une terrasse privée. Ouverture en juin 2008.

 Les Ateliers Marconi

7030, rue Marconi

24 appartements en copropriété

Promoteur: Investissements Mirelis

Prix: de 170 000$ à 220 000$

Superficie: de 900 à 1200 pieds carrés

La moitié des unités sont vendues.

Le projet a été conçu en s'inspirant fortement de ce qui s'est fait à Soho, un ancien quartier industriel de New York, devenu branché. L'ancienne usine de textile a un look à la fois industriel et résidentiel avec, entre autres, des fenêtres en aluminium qui s'ouvrent comme des portes de garage. La clientèle visée: les artistes de divers horizons à la recherche d'espaces ouverts, bien éclairés, avec des plafonds de 12 pieds de hauteur. Grâce à un double zonage, les acheteurs peuvent aménager l'espace selon leurs besoins, qu'ils désirent y travailler et/ou y habiter. Les ateliers d'artistes peuvent ainsi être réalisés avec ou sans cuisine. La flexibilité est de mise.

 Lofts à la Petite-Italie, Phase I

7145, rue Saint-Urbain

29 appartements en copropriété

Promoteur: Groupe BNR

Prix: de 130 000$ à 420 000$ V

ient tout juste d'être terminé.

Le promoteur a insisté les deux anciennes manufactures, de part et d'autre de la rue Saint-Urbain. Chaque bâtiment a gagné un étage. Dans l'édifice qui a été rénové en premier, 13 penthouses, dotés de terrasses privées, ont été aménagés sur deux étages. La moitié des copropriétaires ont choisi d'installer la cuisine à l'étage supérieur, pour avoir un accès direct à la terrasse.

 Lofts à la Petite-Italie, Phase II

7130, rue Saint-Urbain

39 appartements en copropriété

Promoteur: Groupe BNR

Prix: de 144 000$ à 498 000$

La mise en vente vient de commencer. Pour emménager avant Noël

Dans la deuxième phase, 17 penthouses sur deux étages sont prévus. Mais cela pourrait changer, si les acheteurs désirent des appartements plus grands, aménagés sur deux ou même trois étages. Lors de la première phase, 15 espaces de stationnement ont été offerts. Dans la seconde, il y en aura 32: 25 à l'intérieur et sept à l'extérieur.

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Le secteur Marconi-Alexandra est délimité par la rue Jean-Talon au nord, la rue Clark à l'est, la rue Beaubien au sud, ainsi que la voie ferrée à l'ouest.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Condos Clark