Les projets de construction de communautés écologiques, ayant pour leitmotiv «zéro carbone, zéro déchets», fleurissent au Royaume-Uni avec des engagements de plus en plus poussés en termes de préservation de l'environnement et des bâtiments de plus en plus vastes.

Les projets de construction de communautés écologiques, ayant pour leitmotiv «zéro carbone, zéro déchets», fleurissent au Royaume-Uni avec des engagements de plus en plus poussés en termes de préservation de l'environnement et des bâtiments de plus en plus vastes.

La réussite du projet précédent pousse en effet les concepteurs à aller toujours plus loin: la communauté New England Quarter à Brighton (sud de l'Angleterre), qui a reçu son permis de construire fin février, abritera 172 appartements --dont 54 à caractère social--, des entreprises, des espaces commerciaux et des espaces verts.

Le tout construit selon les dix principes «Habiter sur une seule planète» (One planet living, OPL), initiative conjointe du fonds mondial pour la nature WWF et de l'organisation de protection de l'environnement BioRegional. Pour bénéficier du label OPL, une communauté doit respecter les principes suivant: pas d'émission de gaz à effet de serre ni de production de déchets; transports, matériaux de construction, aliments et eau doivent être «durables» (renouvelables, recyclés ou recyclables, production locale); zones pour la faune sauvage; équipements culturels, de santé et bien-être; commerce équitable.

La communauté BedZED (Beddington zero energy development), construite dans le Surrey et qui a accueilli ses premiers habitants en mars 2002, a ouvert la voie, avec un petit projet de 82 appartements, et sert aujourd'hui de référence pour des versions améliorées. Mais dans quelques mois, elle va perdre sa place de numéro un au Royaume-Uni.

Avec Brighton d'abord, dont la construction va débuter cet été pour environ un an mais qui, très rapidement, va être détrôné par Middlehaven dont les travaux doivent commencer en octobre et s'achever en 2012. Middlehaven est un projet de réhabilitation des quais situés au coeur de la ville de Middlesbrough (nord-est de l'Angleterre) d'un montant de 200 millions de livres (303 millions d'euros). Construit dans une architecture ultra-moderne, il prévoit 750 foyers ainsi que des bureaux, des restaurants et même un ponton pour bateaux de plaisance.

Déjà les concepteurs ont concocté un projet encore plus ambitieux baptisé Z-Squared, bénéficiant également du label OPL, avec 2000 foyers. Niché à l'embouchure de la Tamise dans la zone en pleine réhabilitation de Thames Gateway --120 000 nouvelles habitations prévues--, ce projet devrait coûter 663 millions de livres sterling (1 milliard d'euros).

À peine 8% de plus que la même construction sans spécificités vertes. «Nous sommes en train de chercher l'endroit idéal pour construire Z-Squared», a déclaré à l'AFP Pooran Desai, directeur technique de BioRegional, qui vient de remporter le contrat pour la construction de Gallion's park (est de Londres) avec environ 200 logements.

La construction éthique a de beaux jours devant elle: le gouvernement britannique souhaite que d'ici 2016 toutes les nouvelles maisons soient construites aux normes «zéro carbone». Un Code pour les maisons à énergie renouvelable, publié en décembre, vise à réduire de 7 millions de tonnes par an les émissions de gaz à effet de serre des habitations.

L'Association des constructeurs soucieux de l'environnement (AECB) a émis des recommandations en matière de conception et de construction qui pourraient réduire jusqu'à 90% l'émission de CO2 des habitations par rapport à la moyenne actuelle. Selon elle, l'habitation consomme trois fois plus d'énergie que les véhicules privés et contribue à 50% des émissions du Royaume-Uni (hors secteur aérien).