Lysanne Dagenais a toujours voulu vivre au bord de l'eau. Pourtant, elle a acheté sa première maison à « Sainte-Thérèse-en-Haut », bien loin de l'eau. « Je venais de recevoir mes premiers prêts et bourses d'études et j'ai utilisé cet argent pour ma mise de fonds ! », confie la quinquagénaire qui assure avoir remboursé sa dette depuis.

Elle savait que cette première maison servirait de levier pour magasiner la prochaine qui, elle, serait au bord de l'eau.

La jeune avocate s'était mis en tête de trouver une maison abordable qu'elle pourrait transformer à son goût. Mais, puisque les propriétés riveraines coûtent cher, son conjoint d'alors et elle ont d'abord acheté un petit chalet sur la rivière des Mille Îles à Auteuil, à Laval, qu'ils ont transformé en résidence permanente.

DE NOMBREUX CHALETS

L'île Jésus a d'abord été lotie à la bordure des cours d'eau qui l'encerclent. Pendant des décennies, on trouvait des chalets sur toutes les rives. Ces petites demeures d'été ont à peu près disparu, emportées par le temps ou par des propriétaires qui souhaitaient transformer leur « camp » en maison quatre saisons.

La plupart du temps, le périmètre de ces chalets était petit, ce qui était le cas de la maison de Mme Dagenais. « Quand notre fils Gabriel est né, la maison s'est rapidement avérée trop exiguë. Il fallait trouver autre chose. »

Encouragée par sa première expérience, Mme Dagenais a déniché un second chalet sur un terrain tout près, à la fin d'une jolie rue en bordure de la rivière. « Le bâtiment était irrécupérable, mais le terrain de plus de 9000 pi2 nous intéressait. On a sauté sur l'occasion. »

On était en 1995 et Mme Dagenais savait ce qu'elle voulait. « Des plafonds hauts de 10 pi, des portes de 8 pi et des fenêtres aussi grandes que hautes. » Ah oui, et quatre chambres, une grande cuisine pratique et des pièces pour recevoir les amis.

Mme Dagenais avait contacté un architecte en lui donnant carte blanche. Malheureusement, ses plans ne reflétaient pas les goûts du couple. « Il parlait de passerelles et d'autres trucs flyés qui ne nous ressemblaient pas. On l'a remercié. Gentiment, mais fermement ! »

Elle s'est ensuite rendue à la Ville de Laval, où on lui a remis le nom d'un designer qui, lui, l'a écoutée. « Je m'inspirais depuis toujours de magazines d'architecture : IDEAT, Architectural Digest, Maisons Côté Sud, Modern Farmhouse... J'avais une bonne idée du fil conducteur de la maison. »

La construction de la maison a duré un an. « On voulait respecter les voisins, pour ne pas bloquer leur vue, et les arbres du terrain. On a donc érigé la propriété sur une partie du terrain qui nous permettrait de conserver le plus d'arbres possible. »

L'aménagement a été confié à un architecte paysager qui a intégré les végétaux existants. Il y a des arbustes qui côtoient des fleurs, un ruisseau et des bosquets touffus, de gros arbres et des thuyas qui isolent des voisins.

ESTHÉTIQUE ET QUALITÉ

À l'intérieur, on est frappé par l'esthétique des lieux et la qualité impeccable des matériaux. C'est que Mme Dagenais aime le beau. Son fil conducteur, choisi soigneusement on le sent, il est dans le bois, le marbre, la mosaïque, la chaleur des tons qui se retrouvent d'une pièce à l'autre. Dans les chambres et les pièces communes comme le salon et la salle à manger, les notes sont douces et d'un raffinement naturel.

À ces éléments calmants s'ajoute une note fantaisiste qui n'a rien de soporifique : les armoires de la cuisine sont vert pomme. Une teinte qui rappelle celle du revêtement extérieur. La propriétaire l'a choisie parce que c'est la seule qui respectait les penchants des deux conjoints !

La façade arrière donnant sur la rivière vaut un chapitre à elle toute seule. Primo, il y a ces arbres centenaires qui sont magnifiques. Secundo, la rivière qu'on peut admirer du quai en bois et sur laquelle Mme Dagenais passe beaucoup de temps en kayak. Tertio, ces terrasses posées un peu partout où l'on se sent en pleine campagne alors que la ville est à quelques minutes.

Bref, la propriété est jolie et bien aménagée, à l'extérieur comme à l'intérieur. Pourquoi partir, alors ?

Parce que, vous l'aurez deviné puisque c'est si souvent le cas dans cette chronique, la maison ne convient plus. Gabriel est parti avec femme et enfant, et Camille, la plus jeune, a commencé ses études à HEC Montréal. La maison, idéale quand les enfants grandissaient, est maintenant bien grande. Quelle sera la prochaine étape ? « Je cherche ! » Au bord de l'eau, bien entendu.

Photo fournie par Sotheby’s International Realty Québec

Le terrain est entièrement aménagé ; on n'en voit ici qu'une partie. Plusieurs terrasses, dont deux accrochées à la façade arrière, permettent d'admirer la rivière.

Photo fournie par Sotheby’s International Realty Québec

Le salon est grand et ouvert sur l'arrière de la maison. Le foyer au bois, à combustion lente, divise les pièces du rez-de-chaussée.

La propriété en bref

Prix demandé : 1 150 000 $

Année de construction : 1996

8 pièces comprenant 4 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au bois. Piscine creusée, cave à vin, quai. Garage double et cabine de kayak. Chauffage géothermique et branchement pour voitures électriques.

Superficie du terrain : 9911 pi2

Évaluation municipale : 594 300 $

Impôt foncier : 4888 $

Taxe scolaire : 1368 $

Courtiers : Jessica Di Re et John Di Pietro, Sotheby's International Realty Québec. 514 465-4197 ou 514 726-1400

https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~auteuil-laval/11337445 ?uc=2