Vous la chercheriez que vous ne la trouveriez pas. La rue Poitevin, voyez-vous, est très discrète. Mais une fois qu'on l'a repérée, on comprend ses résidants de vouloir la garder (presque) secrète.

La maison de Jean-François et Michèle est assise au sud de cette petite rue (certains diront une ruelle verte, mais c'est bel et bien une rue) contenue entre Gilford et Généreux. On y est si tranquille que bien malin celui qui soupçonnerait qu'à moins de 100 pas se trouve l'agitée avenue du Mont-Royal. Avec ses arbres immenses qui dépassent d'une grosse tête les bâtisses à deux étages du quartier, on se croirait presque dans une vieille banlieue. Même que le voisin a une piscine creusée. C'est tout dire.

Jean-François a acheté sa maison il y a cinq ans. On ne sait pas trop ce que le bâtiment industriel abritait avant d'être converti en maison ni à quel moment il a été construit. «On raconte que c'était peut-être une manufacture d'armoires de cuisine. Je n'en sais rien, le voisin qui a acheté la maison mitoyenne construite lors de la transformation l'ignore également.»

Qu'importe, ce qui a séduit Jean-François, c'est l'absence d'entretien du terrain et l'espace intérieur tout en lumière de l'immeuble. Espace qui était peint en blanc lors de la première visite du couple et qu'on s'est empressé de repeindre en... noir.

«Pourquoi?» a-t-on demandé, ne comprenant pas trop le principe... «Je voulais mettre en valeur le bois, la brique et l'aspect brut de la maison.» Les murs dégarnis qui révèlent la brique sont impressionnants, allant du sol jusqu'au toit de la maison, le long des trois paliers. Le bois à l'aspect brut soutient les structures, de l'escalier qui grimpe jusqu'à la terrasse à celle qui entoure la cuisine.

«En éliminant le blanc des murs, on favorisait les matériaux naturels, poursuit notre propriétaire. Il y a trois puits de lumière au-dessus de la cuisine, et la teinte qu'on a choisie réchauffe l'espace. Le grand espace du rez-de-chaussée respire mieux depuis qu'on a assombri les murs.»

Les sols en béton poli sont chauffants et contribuent à ce radoucissement. Les pièces communes sont au rez-de-chaussée et mènent vers une porte latérale qui s'ouvre sur un passage longeant l'édifice. C'est là qu'est installé le barbecue. Un petit espace vert de quelques mètres derrière la maison s'est transformé en potager cet été.

Les trois enfants jouent dehors, dans la rue, avec les copains du quartier. C'est une des caractéristiques de la rue: il y a beaucoup d'enfants. «On organise des parties de soccer, parents contre enfants.» D'ailleurs, l'aspect petit-village-où-tout-le-monde-se-connaît plaît beaucoup au couple. «Ce matin, j'ai trouvé un petit mot de mon voisin Bruno collé à mon pare-brise. Ça disait: "tu avais une crevaison, tu n'en as plus". Il avait réparé mon pneu, puis l'a réinstallé.»

Jean-François, qui a grandi dans l'Ouest-de-l'Île, détestait vivre loin de l'action de la ville. «Je m'ennuyais terriblement. J'aime le bruit, le mouvement. Mais ici, c'est comme une oasis. On est entouré d'animation, mais on ne la sent pas chez nous.»

Améliorations

En choisissant cette maison, le couple savait qu'il n'y aurait pas énormément de rénovations à effectuer. «Elle n'était pas tout à fait terminée, mais on a fait des modifications tout de même.» Le salon s'est gratifié d'étagères dont les cubes sont installés en diagonale et l'espace perdu sous l'escalier est devenu un cellier.

Le couple quitte la maison du Plateau pour une autre, cette fois à Outremont, plus près de l'école des enfants. Cette fois, tout est à refaire. Un projet qui les tient occupés depuis quelques mois. Et comme si ce n'était pas assez, il y a aussi ce petit chalet acheté récemment qui demande lui aussi une bonne dose de travaux. «On aime les défis!»

Photo fournie par Engel & Völkers

On voit bien ici les puits de lumière qui éclairent chacun des trois paliers. Ici, c'est le couloir des chambres, de la salle de lessive et de la salle de bains des enfants.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 399 000 $

Année de construction: inconnue

9 pièces comprenant 3 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, garage et 1 place de stationnement extérieure

Superficie du terrain: 1572 pi2

Superficie intérieure: 1389 pi2

Évaluation municipale: 919 900 $

Impôt foncier: 7166 $

Taxe scolaire: 1431 $

Courtiers: Natalia Blanchette, McGill Immobilier, 514 804-7720 et Félix Jasmin, Engel & Volkers, 514 886-6620

La fiche de la propriété: https://www.centris.ca/fr/maison-en-copropriete~a-vendre~le-plateau-mont-royal-montreal/20848816?uc=1

Photo fournie par Engel & Völkers

C'est ici que s'exercent les deux filles de la maison. À droite, l'escalier qui mène aux chambres, puis à la terrasse.