Même si on ignore tout de l'édifice, on ne peut y rester insensible. Le projet Irène Lofts est l'archétype d'une transformation réussie. Le vestige industriel est maintenant un intéressant amalgame de briques et d'aluminium qui enveloppe des lofts urbains au coeur de Saint-Henri, un quartier qui n'en finit plus de se transformer.

La propriétaire, fraîchement débarquée de Paris il y a sept ans, a succombé aux promesses du cabinet d'architecture Kanva, qui dévoilait alors ses plans.

La dame cherchait un grand espace («j'ai une passion pour les volumes») pour y emmener ses quatre enfants afin qu'ils puissent poursuivre leurs études à Montréal.

Sur plan, elle a pu choisir le volume qui lui convenait. «J'ai acheté quatre lots et, avec les architectes, j'ai adapté les espaces selon mes exigences.»

Résultat: le condo sur deux niveaux profite de la luminosité de l'espace de chacun des quatre lofts.

Discussions libres

La propriétaire savait exactement ce qu'elle voulait. Designer pour une société française qui exploite des bureaux un peu partout sur la planète, elle dirige les aménagements d'intérieurs d'entreprises. Les discussions avec les promoteurs architectes se sont faites aisément.

Les architectes ont conservé les plafonds en bois hérités de l'immeuble industriel bâti en 1938. Du moins, les étages du bas profitent de cette particularité, les trois du haut ayant été ajoutés dans le cadre de l'aménagement en lofts. Les panneaux extérieurs sont recouverts d'aluminium perforé de petites ouvertures, ce qui les distingue des étages du bas. Selon les archives, l'édifice aurait servi d'usine pour y travailler le métal. C'est pour cela que le cabinet Kanva a utilisé cette approche, inusitée assurément.

Le rideau métallique est en fait une enfilade de panneaux en aluminium servant de persiennes que les occupants peuvent ouvrir ou fermer selon l'intensité du soleil.

L'appartement de la dame, puisqu'il est dans la section du bas, profite des grandes fenêtres d'origine. La lumière du matin est abondante. L'après-midi, le soleil se taille une place entre les édifices à l'arrière pour éclairer la terrasse de l'appartement, située tout près de la petite piscine extérieure. On y accède par la cuisine.

Pièces communes

Parlant cuisine, elle occupe une section importante de la partie arrière. Allongée, elle permet d'avoir un îlot qui peut recevoir une demi-douzaine d'invités. La partie qui longe le mur est entièrement composée de rangements et de tiroirs ainsi que d'électroménagers (Miele ou Thermador).

Le rez-de-chaussée de l'appartement est en forme de L. Après la cuisine, il y a l'escalier formé de pièces en métal, inox et verre, l'espace du cinéma maison, la cheminée et son grand foyer biface au gaz. Le salon est tout au fond, c'est-à-dire à l'avant du bâtiment.

Adjacent au salon, le bureau semble encore plus grand en raison des plafonds de 13 pieds. L'effet est saisissant. La propriétaire a installé une étagère cubique qui exige une échelle pour atteindre les classeurs du haut.

Les éléments décoratifs de l'appartement rappellent ceux des bureaux contemporains: éclatés avec un brin de sobriété. L'étage comprend un boudoir pour la télé, lui-même ouvert sur la chambre principale. Chambre qui peut retrouver son intimité en raison des panneaux pivotants qui l'isolent du reste de l'appartement. Une penderie ouverte ainsi qu'une salle de bains jouxtent la chambre des parents. «C'est une salle de bains parentale», précise la maman.

Deux autres chambres sont installées à l'arrière, dont celle de la cadette de la famille, ses frères et soeur ayant maintenant quitté le nid.

La famille vend son appartement pour récupérer des liquidités, nous a expliqué la propriétaire, qui souhaite maintenant louer un pied-à-terre à Montréal et peut-être un autre à Mont-Tremblant. «On verra!», nous a dit la skieuse.

Note: Lors de la prévente, les locaux du bas devaient être industriels ou commerciaux ou aménagés en bureaux. Si certains ont gardé cette vocation, celui de la propriétaire est maintenant entièrement déclaré résidentiel, ce qui permet un taux de taxation inférieur.

Photo fournie par Re/Max Dynamique

Les armoires (et nombreux tiroirs) sont installés en enfilade. Au loin, la terrasse et sa piscine.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 498 000  $

Année de construction: 2012

14 pièces comprenant 3 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau, 2 stationnements extérieurs. Foyer au gaz, planchers radiants partout.

Superficie utile: 3200 pi2

Évaluation municipale: 1 343 700 $

Impôt foncier: 11 480 $

Taxe scolaire: 1750 $

Frais de copropriété: 9996 $

Courtier: David Blais, Re/Max Dynamique. 514 766-1000

Lien: www.centris.ca/fr/condo~a-vendre~le-sud-ouest-montreal/14589057

Photo fournie par Re/Max Dynamique

Les surfaces de travail sont en quartz, les rangements, en laqué. Tout est blanc!