Au début des années 80, le Vieux-Montréal connaît une revitalisation : cure de jouvence au Vieux-Port et transformation de bâtiments institutionnels et commerciaux en copropriété d'habitation, entre autres.

Avant d'occuper son site actuel, l'Hôtel-Dieu était installé dans les environs de la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal. Maintes fois reconstruit, agrandi et modifié, il a laissé sa place à un complexe commercial fait de magasins et d'entrepôts, érigé par les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph entre 1861 et 1874. 

C'est dans l'un de ces bâtiments, réquisitionné par le gouvernement du Canada-Uni pour loger ses troupes en marge de la guerre civile américaine, que s'installera par la suite le manufacturier de chaussures Canadian Rubber. Il faudra attendre presque 100 ans pour que cela devienne La Caserne, ensemble d'une centaine de copropriétés.

PHOTO FOURNIE PAR PIERRE GUILLAUME

La salle de bains est dotée d'une douche à jet de pluie, d'un plan-lavabo double et d'une céramique de laquelle émane de la lumière et de la chaleur.

Habiter au coeur de l'action

C'est là qu'ont emménagé Louis Boivin et Pierre Guillaume il y a déjà 23 ans. Ils ont d'abord été en location, puis ont déménagé dans leur condo actuel. Bien qu'originaires du Lac-Saint-Jean, ils sont d'authentiques citadins dans l'âme. Abonnés au Théâtre du Nouveau Monde et à l'Orchestre symphonique, fréquentant les musées et les cinémas, amateurs de restaurant durant les week-ends et de pique-niques sur le bord du fleuve, adeptes du Festival de jazz, ils font presque tout à pied.

Ils se rendent au marché Atwater à vélo et à l'épicerie de L'Île-des-Soeurs en auto. Ils adorent leur milieu de vie et peuvent décrire l'évolution de leur quartier en évoquant le Plan lumière (l'illumination d'édifices), l'avènement des hôtels-boutiques, l'émergence des restaurants branchés et l'ouverture des boutiques de vêtements haut de gamme.

Conseiller en communications, Louis se rend à son bureau de la place d'Armes, située tout près ; photographe lié au monde du théâtre et de la scénographie, Pierre recrute ses clients au centre-ville. À son retour du travail, il fait ses courses pour le souper, car le tandem aime faire à manger et recevoir. Dans le temps des Fêtes, ils ont accueilli une vingtaine de convives ! Et il n'est pas rare qu'ils fraternisent avec des voisins de palier, sur le toit-terrasse, pendant la belle saison.

PHOTO FOURNIE PAR PIERRE GUILLAUME

La chambre est séparée du salon par une porte coulissante. Le parquet en merisier et le mur en brique réchauffent l'atmosphère. À noter que la pièce, placée au centre, n'a pas d'ouverture sur l'extérieur, ce qui ajoute au calme.

À leur goût

Louis et Pierre ont fait des travaux pour mettre l'appartement à leur goût. La cuisine-laboratoire, fermée par des portes coulissantes, est le royaume des tiroirs et des coulisses : Pierre insistait sur cette caractéristique il y a sept ans déjà, trouvant la chose pratique et agréable pour le dos. La salle de bains est devenue douillette grâce à son plancher chauffant et coquette avec ses portes entièrement vitrées, mais opaques. Des interventions multiples et soignées ont donné un résultat final harmonieux. Ce qui plaît particulièrement aux occupants, c'est le plafond avec ses poutres en pin d'une hauteur de plus de 11 pieds. Des murs en brique contribuent aussi à l'atmosphère chaleureuse du lieu.

Comme Louis compte ralentir un peu son rythme de travail et rester plus souvent à la maison, il souhaite emménager dans un endroit où il aurait un bureau fermé, pièce qui manque en ce moment. Mais pas question de trop s'éloigner de l'emplacement actuel. Qui sait, peut-être trouveront-ils dans le même immeuble ? Après tant de temps, on finit par s'attacher.

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La salle à manger sépare la cuisine d'une pièce que les propriétaires appellent boudoir et qui sert d'endroit pour lire, parfois travailler ou festoyer. Un écran en métal perforé suspendu au plafond fait office de division psychologique.

La propriété en bref

Prix demandé : 649 000 $

Année de construction : 1861

Pièces : 4, dont une chambre à coucher et une salle de bains

Comprend : lave-vaisselle, cuisinière et laveuse-sécheuse Bosch, réfrigérateur Fisher & Paykel ; toiles déroulantes aux fenêtres ; plafonniers et meubles de rangement dans la garde-robe, l'entrée et la chambre.

Évaluation municipale : 434 000 $

Impôt foncier : 3507 $

Taxe scolaire : 781 $

Courtière : Michele Bouchard, Groupe Sutton Centre-Ouest, 514 983-5695

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Le salon est doté d'un foyer au bois de la discorde: tous les propriétaires de condos devront bientôt décider comment se conformer aux nouvelles directives de la Ville. Soit il va disparaître (et laisser plus d'espace dans le salon) ou s'alimenter au gaz, peut-être à l'électricité.