Il y a de ces coins à Laval que le temps n'a pas encore rattrapés. Comme le chemin qui mène à notre maison.
À quelques centaines de mètres à l'est de la très achalandée route 335, on est dans la campagne tout à fait bucolique où les vieilles granges côtoient les maisons centenaires et les grandes terres sont encore cultivées. On pourrait être en 1915.
Évidemment, les habitués connaissent. La rivière des Mille Îles a de tout temps attiré les citadins en quête de quiétude. Depuis les années 50-60, les petits chalets construits sur les rives ont furtivement fait place à de grandes - lire, très grandes - maisons. Certaines ont des airs de châteaux. Celle qui nous intéresse fait plutôt penser à une maison de poupée. Pour grandes personnes.
«Cela faisait longtemps que je cherchais une propriété tranquille, au bord de l'eau», explique le propriétaire Normand Garneau qui, avec sa conjointe, habitait de l'autre côté de la rive, dans l'île Saint-Jean, où c'était pas mal plus bruyant. «Le propriétaire du chalet qui s'y trouvait a accepté de nous le vendre. On a immédiatement démarré le projet.»
Son projet, c'était de construire une maison qui mettrait en valeur sa vaste collection de meubles anciens acquise au fil des ans. «Je voulais aussi vivre dans une maison à l'univers paisible qui respecterait le caractère de l'espace environnant.»
En 2008, armé d'un plan de l'entreprise Planimage, il entreprend la construction d'un cottage multi-étages. «On l'a modifié [et agrandi] pour répondre à nos besoins. Par exemple, le plan initial prévoyait une salle d'eau au milieu des pièces communes qui couperait la vue sur la rivière. On l'a fait installer ailleurs, en retrait. Le garage est un peu plus grand aussi, c'est plus pratique pour ouvrir les portières!»
Cette maison a été réfléchie et soigneusement conçue. La cuisine, fabriquée par un ébéniste, Janyn Valcourt, a demandé trois mois de travail. Elle est impressionnante, pas tant par sa taille, mais par le souci du détail. Le garde-manger et le frigo sont cachés derrière de très jolies armoires en bois. On en a vu d'autres, mais celles-ci sont particulièrement charmantes.
La salle de bains à l'étage, immense avec ses 165 pi2, comprend des antiquités adaptées pour les besoins modernes.
«On a fait percer un meuble ancien pour installer une vasque et la tuyauterie, explique M. Garneau. D'ailleurs, tous les meubles de la maison sont anciens mais revivent chez nous.» Le petit évier reprend les lignes de la baignoire autoportante installée devant la fenêtre qui donne sur la rivière.
On a droit à un sous-sol de rangement, une rareté au bord de l'eau, et à un étage à mi-chemin entre les chambres (et le grenier plus haut) et les pièces communes. Le couple y a aménagé une salle familiale pour regarder la télé.
Pour l'extérieur, M. Garneau dit avoir choisi des matériaux qui exigeraient le moins d'entretien possible. Comme le bois torréfié Maibec et les briques. Seul accroc: la clôture blanche à piquets. «Mais elle donne tellement de charme à la maison!»
D'ailleurs, toute la maison confère un côté chaleureux. La vue sur l'arrière vers la rivière, omniprésente dès qu'on passe le seuil, y est pour quelque chose. Mais les matériaux comme le manteau du foyer et les moulures ajoutent au caractère accueillant. On est bien dans cette maison.
M. Garneau ne sait pas où la vie le mènera après la vente de sa maison. Mais c'est un homme de projets qu'on aimera découvrir. À suivre donc.
La propriété en bref
Prix demandé: 579 900$
Année de construction: 2008
Pièces: 8, dont 3 chambres, 1 salle de bains, 1 salle d'eau, foyer au gaz, garage
Superficie utile: 1921 pi2
Superficie du terrain: 6993 pi2
Évaluation municipale: 428 800$
Impôt foncier: 3664$
Taxe scolaire: 976$
Courtière: Nathalie Levert, Re/Max 2000