Nous sommes sur Upper Belmont, une jolie rue de Westmount «plate», comme la décrit la propriétaire de la maison Danielle Boulay qui y habite depuis 2001. Elle l'a choisie expressément parce que la rue était plate, c'est-à-dire... sans pente! Une rareté à Westmount. «Notre petit garçon faisait de la planche à roulettes et nous voulions qu'il puisse jouer sans danger», insiste le papa et autre propriétaire de la maison, Claude Boulay.

C'est vrai que la rue est plate, mais elle est loin d'être ennuyante. Les maisons en briques rouges lui donnent un petit air british tout à fait charmant. Tout autour, il y a des propriétés immenses avec de vastes terrains entourés d'arbres vieux comme la ville. Certaines, comme celle qui se cache derrière le bois qui borde le terrain des Boulay, comptent même un étang. On le devine à peine tellement la végétation est dense entre les deux terrains.

D'autres maisons, comme celle des Boulay, sont plus petites. Mais, on n'est pas dans une tiny home ici. Avec ses 17 pièces, elle en impose pas mal.

Rénovations extrêmes

Mme Boulay est une femme de défi. Courtière en immobilier, elle connaît les maisons. Celle-ci est la sienne. «J'ai dû en visiter 20 000 au cours de ma carrière!» Petite exagération peut-être, mais elle sait de quoi elle parle quand elle dit qu'elle a beaucoup vu et beaucoup lu sur le sujet. Son mari aussi. Cette maison les interpellait, même si elle devait être repensée et rénovée. C'est ce qu'ils ont fait pendant trois ans et demi.

D'abord, ils se sont emparés du rez-de-chaussée. «Il a fallu enlever le papier peint qui avait été collé sur tous les murs de plâtre, un travail de moine qui a exigé l'apport d'une multitude de plâtriers», se souvient M. Boulay. Puis, ils ont attaqué la cuisine, la véranda, les fenêtres, les planchers, bref, tout. Ils ont refait les salles de bains, créé une salle d'eau au rez-de-chaussée, aménagé le sous-sol, installé une salle de lessive dans la grande salle de bains, adapté un mudroom, etc. L'étage a suivi presque en même temps.

Les pièces communes sont particulièrement intéressantes. Pas très grandes, elles sont fonctionnelles et ont chacune leur vocation. Contrairement à la tendance qui appelle au décloisonnement, les propriétaires ont plutôt choisi de laisser les murs en place. «On a besoin de nos espaces personnels, c'est important», croit Mme Boulay.

Un jardin organisé

Puis, il a fallu s'occuper de l'extérieur. Ils ont tout enlevé pour replanter de la végétation à leur goût : du buis, arbuste chouchou de Mme Boulay, des thuyas, des hortensias grimpants, des ifs... Ils ont fait table rase de « la forêt désorganisée qui poussait dans la cour », mais de vieilles fougères ont survécu malgré tous leurs efforts pour les éradiquer. Pour le visiteur, c'est plutôt amusant de voir ces plantes ancestrales qui s'entêtent à percer le sol année après année. De chaque terrasse (il y en a trois), la cour est une oasis verte, joliment orchestrée où se côtoient annuelles et vivaces sous les grands arbres.

Le couple vend sa maison pour entreprendre un nouveau défi: construire une petite maison de campagne aux allures anglaises pour jardiner et cultiver les rosiers et le buis sans la moindre fougère. Beau projet.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 679 000$

Année de construction: 1919 

17 pièces comprenant 4 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau, 2 foyers, 3 terrasses.

Superficie utile: 2200 pi2 environ

Superficie du terrain: 4238 pi2

Évaluation municipale: 1 172 500$

Impôt foncier: 9966$

Taxes scolaires: 2018$

Courtiers: Danielle Boulay et Claude Boulay, Profusion Realty. 514 935-3337