Nous, l'aurions-nous fait? C'est la question que je me suis posée en quittant la demeure de la famille Aubin-Boucher à Léry. La réponse, sans hésitation, est oui.

D'abord, parce que l'endroit est intéressant. Nous sommes au bord du lac Saint-Louis entre Châteauguay et Beauharnois, sous les arbres, parmi les maisonnettes et les anciennes seigneuries ceinturées de murets de pierres empilées. C'est bucolique.

Puis, parce que le terrain de la famille est grand. Indompté à dessein et paysagé comme il se doit sous l'ombre des arbres.

C'est pour ces raisons que nous aurions entrepris nous aussi toutes les rénovations qu'ont réalisées (et vécues) Caroline Aubin, Claude Boucher et leurs deux enfants.

L'aventure a commencé par un coup de coeur, comme cela arrive si souvent. Le couple, infirmiers de profession et sportifs de passion, se promenait à vélo sur la piste cyclable du chemin du Lac-Saint-Louis. «Quand j'ai vu l'affiche du courtier, c'est comme si on m'interpelait, se souvient Mme Aubin. En ouvrant la porte, le charme a opéré.»

La propriété est une ancienne écurie construite en 1890. Au fil des ans, elle a été rénovée maintes et maintes fois. Pas toujours de façon heureuse. Mais, comme dit l'autre, cette fois, c'est la bonne.

En tout cas, le charme a opéré pour nous aussi.

Rénovations extrêmes

Quand le couple a fait l'acquisition de la propriété, elle avait été rénovée et semblait «clés en main». Mais, avec le temps, des problèmes sont apparus. «Nous les avons réglés un à un», explique M. Boucher. Patiemment et diligemment, il a défait, arraché, déterré ou démoli chaque coin qui pouvait causer problème. Puis, il a tout reconstruit avec l'aide de spécialistes.

De la cuisine aux salles de bains en passant par les chambres et les pièces communes, le couple a rebâti sa maison, de l'intérieur et de l'extérieur. Du plancher au plafond, littéralement. «On a arraché tous les planchers jusqu'aux anciens enclos de l'écurie, explique M. Boucher. On a découvert les ancrages au sol. On a coulé du béton pour incorporer des tuyaux d'eau chaude qui servent à chauffer le plancher.» Les recouvrements de plancher en bois ou en carrelage du rez-de-chaussée sont donc radiants.

Puis, il a dégarni les murs et les plafonds qui, eux, ont révélé de superbes solives peintes en blanc. «Claude s'est installé sur une plateforme comme celle de Michel-Ange et a vaillamment décapé toutes les planches.» Un travail de moine.

L'étage n'est pas en reste. Dans la salle de bains des enfants, les murs de pierres jadis cachés par un quelconque recouvrement sont maintenant exposés. Celle de la chambre principale, au-dessus du garage, a été repensée en fonction des besoins des adultes, avec walk-in, grande douche et coiffeuse éclairée pour madame.

En 2011, le couple s'est attaqué à la cuisine, démolissant tout et remplaçant les anciennes armoires en bois par de nouvelles en bois peint blanc (murales) ou brun (au bas). Et des tas de rangements au mur et dans l'îlot. «Et puis, on s'est offert des électros haut de gamme: Sub-Zero et Wolfe!», pointe Mme Aubin.

Cette pièce mène vers un patio, la salle à manger, le salon et le bar, mais aussi vers la verrière à l'arrière de la maison. Un sympathique refuge qui s'ouvre sur les patios, la piscine et le court de tennis.

Après toutes ces années de rénos, la famille est mûre pour un autre défi. On comprend, quoique...

Et vous, l'auriez-vous fait?

La propriété en bref

> Prix demandé: 969 000$

> Année de construction: 1890, rénovée en 2011

> 9 pièces, comprenant 4 chambres, 2 salles de bain, 1 salle d'eau, foyer au bois, planchers radiants au rez-de-chaussée, garage intégré, piscine creusée et chauffée.

> Superficie utile: 3450 pi2

> Superficie du terrain: 46 437 pi2

> Évaluation municipale: 577 100$

> Impôt foncier: 3562$

> Taxes scolaires: 1426$

> Courtier: Vincent Chaput, Sotheby's International Realty, 514 264-3555

Photo fournie par Sotheby's International Realty

Photo fournie par Sotheby's International Realty