On est ici en plein coeur du Plateau Mont-Royal, à cinq minutes à pied du parc La Fontaine, à un jet de pierre de l'avenue du Mont-Royal, avec l'avenue Papineau au bout qui nous mène au pont Jacques-Cartier ou sur l'autoroute Ville-Marie. C'est l'image d'Épinal du Montréal branché où tout le monde (enfin, une certaine clientèle) veut déménager pour profiter des bars et des restos à la mode, d'une myriade de commerces en tous genres, des parcs, des pistes cyclables, du métro, bref d'un village au coeur de la ville.

Jean Gagnon est né ici et a grandi dans les ruelles du quartier. Il est devenu comédien et a fait des voix hors champ pour les réseaux de télé et des agences de publicité. Mais son grand plaisir, c'est d'acheter des maisons, de les retaper et de recommencer; celle-ci est sa dixième sur le Plateau. Il travaille avec son complice, Luc Larose, un entrepreneur en construction, qui le ramène souvent à des considérations plus terre à terre: la réalité du chantier. «Je fais ça parce que c'est créatif. C'est agréable à faire», explique-t-il.

Il faut que ce le soit, car les embûches sont parfois nombreuses dans ce merveilleux royaume. Mais il a trouvé à la Ville une architecte compréhensive qui les a aidés dans leur cheminement et leurs démarches. N'empêche, les travaux ont parfois été laborieux. Heureusement, il pouvait compter sur les gens de son clan, des membres de sa famille et de celle de sa copine. Seulement l'obtention du permis a nécessité deux mois et demi!

L'architecte embauché pour finaliser les plans a dû faire le calcul de la course du soleil pour savoir si les voisins allaient en manquer à cause de l'ajout d'un étage au vieux bâtiment quelconque, datant de 1910! Aujourd'hui, la maison s'élève sur 3 étages de 10 pieds de hauteur chacun, pour un total de 1500 pieds carrés. L'immeuble ne fait que 20 pi de largeur sur 25 pi de profondeur. Pourtant, on bénéficie d'une cour avec patio de bois, d'un stationnement (une rareté dans le secteur), d'une ruelle verte, d'un cabanon le long de la maison, d'une haie de cèdres et d'une terrasse en hauteur qui offre une vue sur la montagne et les gratte-ciel du centre-ville.

Grâce à ses expériences antérieures, Jean Gagnon sait faire des choix heureux. La salle de bains principale, partageant la même aire que la chambre, est dotée d'un plancher chauffant, un élément de confort très apprécié de ceux qui s'y connaissent. Tout le filage pour des luminaires (comme les spots encastrés au mur), les téléviseurs, les appareils électroniques et la climatisation a été fait lors des travaux de rénovation. Des céramiques originales ont été dénichées pour le sol ou le dosseret de la cuisine, et les salles de bains; pour les parquets, il a plutôt opté pour du merisier huilé, une solution intéressante et pourtant méconnue. Mais le point focal de la rénovation est l'utilisation de vieux bois pour faire un contraste frappant avec l'ensemble, plutôt moderne et dépouillé.

En fait, le propriétaire a découvert dans la campagne outaouaise une vieille grange à vendre. Il a donc choisi une à une les planches de pruche et de pin sur le site, puis il en a retiré tous les clous et les a lavées, pour enfin passer deux jours à faire l'assemblage! Ce bois tapisse maintenant tout le mur de l'escalier et sert de tête de lit. Toute une odyssée, mais ça fait partie de la joie de créer quelque chose, à partir de... pas grand-chose.

La propriété en bref

Prix demandé: 879 000$

Année de construction: 1910 (rénovation en 2012-2013)

Nombre de pièces: 10 pièces, dont 3 chambres, 2 salles de bains et 1 salle d'eau

Comprend: électroménagers (dont cellier), climatisation, luminaires et rideaux

Évaluation municipale: non disponible pour le nouveau bâtiment

Impôt foncier: 2649$ (avant travaux)

Taxe scolaire: 548$ (avant travaux)

Près du parc La Fontaine

Courtier: Dominique Dupuis, Groupe Sutton sur l'île, 514 969-3605