La rue des Cardinaux se termine dans un petit boisé. Tout au bout, on trouve la maison, érigée par une famille de la région des Cantons-de-l'Est.

En tournant le coin pour entrer dans l'aire de stationnement, la demeure paraît imposante, habillée de bois torréfié, de béton et de clins de cèdre noirs.

Un porche bétonné dissimule l'entrée principale. Il donne le ton. «On voulait créer un look industriel, très brut», mentionne Sarah Leblanc. Signe distinctif: il n'y a aucun aluminium en vue; les gouttières sont en bois, indique son mari, Sean Savard, qui a participé à la construction.

On découvre l'intérieur par l'entremise d'un hall double hauteur illuminé par une suspension chromée. Devant nous, un haut mur carrelé de porcelaine noire réfléchit le limon d'un escalier sculptural. Des garde-corps en verre renforcent l'effet de transparence et de lumière. Cette entrée en matière annonce la suite: c'est une maison particulière, avec beaucoup de noir, d'escaliers et de surfaces brillantes. Une mosaïque argentée forme les dosserets de la cuisine, par exemple. «On aime les choses originales!», lance Sarah Leblanc.

La jeune femme a décoré l'intérieur de la maison avec l'aide d'un designer, David Betts.

«On aime ou on n'aime pas, dit-elle. C'est ce qu'on voulait comme réaction. On a une grande famille et on reçoit beaucoup. On a reçu 80 personnes [lors de la pendaison de la crémaillère] et on ne se marchait pas sur les pieds.» La surface habitable de la maison, selon le courtier, serait de plus de 5000 pieds carrés.

Pièces principales à l'étage

L'étage rassemble la plupart des pièces dont le plafond atteint 12 pieds par endroits. Une table communale longue de trois mètres, en bois massif, accueille les convives dans la salle à manger. Celle-ci est peinte en noir comme le plafond. «C'est certain qu'un plafond blanc aurait fait beaucoup plus clair et plus vaste, mais on voulait une atmosphère plus... cajolée, explique M. Betts. Le soir, on a vraiment l'impression d'être dans un petit espace. Ça gère les proportions.»

Il y a un foyer au gaz ouvert au salon. Un bar en onyx surplombe ces pièces. Un cellier, vitré comme on en voit dans certains restaurants, est adjacent au bar. Au même niveau se trouve la cuisine, qui surplombe ainsi les pièces de réception. Sarah Leblanc apprécie cette disposition originale. Cela lui permet de garder un oeil «sur le party» tout en cuisinant.

Comme les coulisses d'un théâtre en noir et blanc, un office (butler's pantry) relie l'arrière du cellier à la cuisine. Les surfaces pour cuisiner ne manquent pas, autant du côté de l'office que du côté de la cuisine: il y a d'innombrables tiroirs noirs et d'autres rangements laqués de blanc. Du granit noir habille les comptoirs. Mais le point d'attraction (et de ralliement) est sans conteste l'îlot. Mme Leblanc et son compagnon sont allés à Toronto choisir la plaque d'onyx recouvrant cette pièce de mobilier.

Suite nuptiale

Les nouveaux époux voient le mont Orford au réveil grâce à une porte-fenêtre s'ouvrant sur un grand balcon. Au haut de l'escalier, il faut grimper encore quelques marches avant de découvrir cette sorte de «suite nuptiale». L'aménagement de la chambre à coucher principale et de la salle de bains attenante s'inspire d'une suite d'hôtel. Ces pièces profitent d'une exposition à l'ouest et au sud, un peu à l'est aussi. Très éclairées, donc.

Une immense penderie flanque ces pièces. Comme des écrins mode, de nombreux casiers départagent les paires de chaussures de Mme Leblanc. De cette penderie au couloir, il n'y a... qu'un pas! Une chambre d'ami et une deuxième salle de bains complètent ce niveau.

Sarah Leblanc, 26 ans, aime voir grand. «On voulait de beaux comptoirs et on est allés les chercher à Toronto. Mais on a mis du carrelage bon marché [trouvé dans un magasin de grande surface] aux planchers». Il y a également un monte-charge entre le niveau du garage et celui de la cuisine. «L'argent le mieux investi dans la maison», dit-elle.

«Tout ça a été fait avec amour et non avec prétention», poursuit M. Betts. Il a choisi trois suspensions bon marché en guise d'appliques murales au-dessus de la baignoire d'une des salles de bains. Une astuce parmi tant d'autres pour diminuer les coûts de la maison qu'il qualifie de «contemporaine, moderne, traditionnelle en même temps». C'est lui qui en a dessiné les grandes lignes.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 199 000 $.

Année de construction: 2012.

Nombre de pièces: 9, dont 4 chambres + 3 salles de bains + 1 salle d'eau.

Comprend aspirateur central, système d'alarme, rangements intégrés, éléments du mobilier extérieur et intérieur (tables).

Évaluation municipale (2013): 927 700 $.

Impôt foncier (2013): 7489 $.

Taxe scolaire: n.d.

Courtier: Daniel Leblanc, Century 21, 819-868-6000.