C'est une grande maison rouge qu'un pignon distingue de ses voisines. L'intérieur est tout aussi particulier avec ses intérieurs lumineux et remplis de détails architecturaux qui avaient charmé les propriétaires actuels, un couple de quinquagénaires. Comme cette corniche du salon, brisée à l'une des extrémités telle une ruine romaine.

D'autres éléments purement ludiques, comme des grelots, des modèles réduits d'immeubles (!) et d'autres bidules sculptés, sont insérés à intervalles réguliers dans les plinthes!

La famille d'Élisabeth Laroche vient de Québec. Chaque fois qu'elle vient visiter le couple, les différents membres n'en finissent plus de vanter les beautés de la maison. «Ce n'est pas une maison de Westmount ordinaire», convient Benoît Bourgon, son conjoint.

Ses volumes se déploient sur quatre niveaux. La tourelle à elle seule abrite une partie de la salle à manger au rez-de-chaussée, un bureau à l'étage mitoyen et une chambre tout en haut, sous le plafond conique.

Les deux avocats travaillent pour un cabinet du centre-ville à moins de 3 km de leur résidence. La maison est un peu grande pour le couple. «Si on avait eu des enfants, on resterait ici», explique M. Bourgon quand on lui demande la raison de la vente.

Leurs quartiers privés occupent les deux étages supérieurs. Il y a quatre chambres: deux (dont une avec un balcon) plus une salle de bains en haut et deux autres, dont celle des propriétaires, plus deux salles de bains, à l'étage en dessous. Il y a aussi un bureau, et un passage à caillebotis laissant filtrer la lumière d'une fenêtre de toit jusqu'au hall d'entrée. Ce passage en acajou est assorti à la rampe de l'escalier. Et quel escalier! Le propriétaire qui habitait la maison auparavant avait commandé cet ouvrage à un artisan de sa connaissance, d'après M. Bourgon: la rambarde ouvragée, en acajou et en fer forgé, contient des détails en cuivre oxydé.

Ce n'est pas la seule originalité visible dès le hall d'entrée.

Un faux fini de style vénitien patine plusieurs murs intérieurs. Résultats? De la texture, et des couleurs vibrantes, des rouges, des jaunes, des verts, obtenus grâce à l'application de plusieurs couches d'enduits encaustiques - et au savoir-faire d'une artiste perfectionniste. Cette finition orne le mur courbé qui sépare la chambre principale de la salle de bains des invités.

Les poignées de portes du placard (sur le mur opposé) sont des miniatures de bustes d'animaux «achetées d'un artisan en Italie».

Quant aux poignées des portes du bureau, elles forment une moustache chromée. Une création du réputé designer Philippe Starck, tout comme le lavabo des invités. Ils ont à leur disposition une chambre ludique. Imaginez: un rideau comme on en retrouvait dans les anciens confessionnaux se monte et se descend au gré des fantaisies. Un châssis en bois encadre cette sorte de fenêtre intérieure à guillotine. Au rez-de chaussée, une niche éclairée porte une tablette légèrement en saillie.

Tout l'aménagement intérieur date des années 1990 et a été conservé tel quel pas le couple Laroche-Bourgon sauf les salles de bains, qu'ils ont rénovées ou rafraîchies. L'une se trouve sous la tourelle au sous-sol, refait suivant un dégât d'eau. «Un drain français a été ajouté à l'intérieur en plus de celui à l'extérieur», précise M. Bourgon.

Passage secret

L'escalier vers cette partie de la maison (aménagée en gym) longe les fondations en pierre. Là, une porte dévoile «un ancien passage secret». D'après ce que M. Bourgon a appris d'un architecte expert en vieilles maisons de Westmount, le premier propriétaire a fait construire une deuxième maison plus bas avenue Metcalfe et par la suite, une troisième entre ces deux-là. «Peut-être pour ses enfants, avance M. Bourgon. La maison d'à côté vient s'imbriquer dans la mienne.» Voilà qui explique l'ancien passage. Il est condamné. On le voit près d'un accès à la cour arrière.

Des portes à imposte dans le salon permettent de découvrir cette cour dont l'aménagement paysager date d'une dizaine d'années. Pièce percée de fenêtres sur trois côtés, c'est l'une des préférées du couple. Des insertions de cuivre et des motifs gravés rythment les pierres subtilement ocrées de la cheminée. «On a conservé le caractère de la maison», conclut Mme Laroche, qui magasine depuis quelques années déjà pour une copropriété plus compacte près du centre-ville.

En bref

Prix demandé: 1 595 000$

Année de construction: 1900

Nombre de pièces: 9, dont 4 chambres + 4 salles de bains + 1 salle d'eau

Comprend un garage double détaché, une cuisinière, un réfrigérateur, un four double, un lave-vaisselle, une laveuse, une sécheuse, l'habillage des fenêtres et le système d'alarme

Évaluation municipale (2012): 960 000$

Impôt foncier (2012): 8424$

Taxes scolaires (2012): 1505$

À proximité de l'avenue Greene et du parc Westmount Courtier: Christina Miller, Profusion Immobilier, 514-808-1561