Trois salles de bains, deux salles d'eau. Des paliers multiples. Un terrain de 7990 pc. Le défi qui attendait les propriétaires de cette maison plantée derrière l'oratoire Saint-Joseph en était un d'appropriation de l'espace.

Un espace grandiose, c'est devenu. Le séjour attenant au hall d'entrée occupe 541 pc à lui seul. Le vestibule donne le ton, 14 pieds de plafond, plancher radiant en marbre.

La cour arrière était vierge et selon la maîtresse des lieux, elle se prêtait à toutes les fantaisies. Le couple a décidé d'y creuser dans le sens de la maison une piscine clôturée de fer forgé et décorée de carreaux de céramique. Une étroite terrasse pavée relie cette piscine d'eau salée à la façade arrière.

De grandes portes ajourées s'ouvrent sur la cour.

À l'intérieur, le canevas n'était pas vierge. Les époux ont décidé de refaire les pièces construites dans les années 1950 conformément aux goûts de madame, sans toucher aux divisions toutefois. Seuls les passages du rez-de-chaussée ont été agrandis par le haut et arrondis tels des arches.

«Je ne voulais pas une maison moderne ni super contemporaine», dit la dame, tout en précisant qu'ils voulaient «respecter» l'âge de la maison.

Deux bébés, pas de traîneries!

Son compagnon possédait l'endroit quand cette résidante de Westmount l'a rencontrée en 2004. «Je suis tombée enceinte. Je croyais que les rénovations seraient terminées avant la naissance de notre enfant», dit-elle. Au lieu de cela, ils ont dû attendre plus d'un an avant d'emménager.

Une salle de jeu se trouve au sous-sol. Elle est complètement isolée des autres pièces de vie et emménagée juste à côté de la chambre de la nourrice. Ainsi, les blocs de construction et les poupées restent à leur place «comme il se doit»; ils n'encombrent pas les planchers de la maison (une priorité pour celle qui avait vécu 42 années sans enfant).

Salle à manger et salle d'eau «glamour»

La pièce de résistance se trouve au-dessus. C'est la salle à manger, vaste pièce avec foyer comme dans les châteaux. Le plafond à caissons a requis trois mois de travail, d'après la propriétaire. Six différentes moulures s'additionnent dans chaque caisson. Des moulures peintes à la main par une artiste du cinéma, Josée Dumais.

Un vaisselier est encastré près d'une des deux entrées. «Il n'y en avait pas à l'origine. Nous voulions quelque chose de traditionnel et d'élégant, quelque chose de classique.»

L'autre accès à la salle à manger mène à la cuisine aménagée dans l'angle nord de l'habitation. Tous les électroménagers sont inclus dans les 3 450 000$ demandés (dont une cuisinière à gaz Wolf, une hotte genre commercial et un réfrigérateur Sub-Zero avec portes vitrées). La dinette est assez spacieuse pour six personnes. De là, on a vue et accès au jardin.

Le plafond du «powder room» du rez-de-chaussée est drapé de tissu. Une commode antique fait office de meuble-lavabo. Deux paliers plus haut, la salle de bains des enfants est plus modeste, avec une vanité traditionnelle en bois. Des traits de peinture en soulignent les motifs des portes.

Les chambres d'enfants portent aussi la griffe de l'artiste. Dans la chambre du garçon, on dirait du papier-peint. Ce sont plutôt des motifs peints à la main et répétés sous la cimaise.

Madame aurait-elle un faible pour la peinture? C'est un bon moyen de transformer un décor sans changer de meubles ou d'aménagement, répond-elle. Les pigments de la peinture Farrow&Ball ont servi à dessiner de ces éléments décoratifs. «Ce n'est pas facile de rendre une maison existante à notre goût», conclut la mère de deux enfants.

Si son conjoint apprécie la proximité des sentiers de randonnée sur la montagne, il veut maintenant agrandir son propre terrain de jeux.

Sommet Westmount

Saviez-vous que la montagne compte trois sommets? Celui du mont Royal (233 m), le sommet d'Outremont (211 m) et le sommet de Westmount (201 m) sur lequel se trouve cette propriété, près du parc Summit.

Cela dit, la rue Surrey Gardens est plate. Cela facilite les promenades en poussette et les jeux dans la rue (car oui, il y a des enfants qui habitent cette rue, affirme la vendeuse).

L'Université McGill possédait au XIXe siècle un jardin botanique. Elle l'a légué à Westmount à condition qu'il devienne un sanctuaire d'oiseaux et de fleurs. «Cette intervention a permis de protéger les 20 hectares du parc Summit de la densification résidentielle qui n'a cessé depuis», précisent les Amis de la montagne.