Pour grimper jusqu'à la maison de Sonia Michaud et de Sylvain Cousineau à Val-Morin, il faut d'abord demander les indications: les systèmes GPS ne connaissent pas leur adresse. Ça s'explique. Le couple a construit les routes qui mènent à sa résidence et le chemin de la Falaise n'existe pas encore sur les écrans virtuels. «Le chemin, c'est mon entrée de garage», rigole M. Cousineau.

Sylvain Cousineau est un promoteur immobilier qui voit grand. En quelques années, il a acheté des terrains totalisant 52 millions de pieds carrés situés aux extrémités des municipalités de Val-David et de Val-Morin. Ce domaine a déjà appartenu aux Frères des Écoles chrétiennes qui les occupaient comme lieu de repos. On raconte même que le frère Marie-Victorien y a prélevé des échantillons de la flore laurentienne pour l'élaboration de son célèbre herbier.

M. Cousineau voulait diviser sa propriété pour y vendre de vastes lots (50 000 à 300 000 p.c.) sur lesquels on pourrait construire des résidences très privées, loin des voisins. Son parcours n'a pas été simple. Il a connu des ennuis juridiques avec les deux municipalités qui se sont finalement réglés en cour. Il a maintenant vendu une bonne partie de ses terrains.

À notre tour!

En 2005, le couple a construit sa propre résidence au haut d'un plateau, bordé par une falaise, un lac et des terres de la Couronne. En tout, plus de 564 320 p.c. d'espace boisé, escarpé par secteurs, et plat ailleurs.

Nous nous sommes promenés autour de la maison sur un sentier défriché par les propriétaires. «Ce n'est qu'une parcelle de la superficie totale, a dit le couple. Le lac privé (si privé qu'il n'a pas de nom...) est à une centaine de mètres de la maison et est visible de toutes les pièces. On a l'impression d'être sur une planète intime, à l'abri des regards. Mais pas ceux de la faune animale - et amicale - qui, elle, est bien active.

«Vous avez vu le héron? s'enthousiasme M. Cousineau en montrant le ciel. Et les oeufs du canard branchu?» Il s'anime en relatant ses rencontres avec les orignaux, les castors et les chevreuils qui sont venus grignoter dans ses mains l'an dernier. Le paradis des amants de la nature, quoi!

Outre la vue sur la montagne et le lac, la maison elle-même a été conçue pour les besoins de la famille de quatre. Les chambres des deux enfants de la famille sont à l'étage, à chaque extrémité de la maison et partagent une salle de bains avec douche. Chacune est percée de deux lucarnes.

Entre les deux, sur la mezzanine, un balcon Juliette s'avance en demi-lune et surplombe le salon. C'est aussi de là qu'on y a la meilleure vue sur le lac et les montagnes vierges. La chambre principale est au rez-de-chaussée et a sa propre salle de bains avec douche séparée, toute en carrelage grège et bleu.

Chaleur et grandeur

L'intérieur respire la chaleur: boiseries fines, pièces communes ouvertes, chambres ensoleillées, ardoise verdoyante.

La cuisine a aussi été conçue pour la famille. Installée en U, les armoires sont en merisier aux tons ambrés. Les nombreux tiroirs et les armoires servent au rangement tout comme le garde-manger de style walk-in adjacent. C'est aussi là que se trouve la salle de lessive. La cuisine s'ouvre sur la grande salle à manger magnifiquement décorée de meubles du 19e siècle.

Le couple laisse les appareils électros ménagers haute de gamme: lave-vaisselle à deux compartiments Fisher and Paykel, plaque surdimensionnée au gaz Thermador, etc.

Outre les larges lattes en bois, les sols sont également intéressants. «C'est la couleur chartreuse des murs qui m'a inspirée», explique Mme Michaud, qui est artiste peintre.

Elle a commandé du Nouveau-Brunswick des tuiles d'ardoise dans les mêmes tons. De formes irrégulières, elles confèrent un ton champêtre à la pièce. Le même carrelage recouvre aussi l'îlot de la cuisine et la haute cheminée du foyer.

Sonia Michaud et Sylvain Cousineau ont choisi cet emplacement pour vivre dans la nature à moins d'une heure de Montréal. La maison est devenue grande depuis le départ des enfants.

Ils ne quitteront pas la région et habiteront tout près dans une église que le couple a déménagée et aménagée il y a quelques années. Quand on vous disait la sainte paix.