Habiter un gratte-ciel, à Montréal, pourquoi pas? Le Port-Royal est la plus haute tour résidentielle à l'est de Toronto, d'après Anne-Marie Turcotte, courtière chez Sotheby's.
Elle compte 33 étages d'appartements dans l'ouest du centre-ville montréalais. Il faut montrer patte blanche auprès des gardiens qui assurent la sécurité des résidants du Port-Royal avant de monter dans l'un des ascenseurs pour atteindre cet appartement du 32e étage offert au prix de 2 150 000$.
Premier constat: les 12 pièces occupent un seul niveau. Cela en fait un appartement colossal, d'une superficie d'environ 3500 pieds carrés. «Trouver un appartement de ce gabarit-là au centre-ville, c'est tout un défi. Si on en trouve, ils sont souvent sur deux niveaux», affirme l'homme qui en est le propriétaire depuis quelques années avec son épouse (et qui tient à préserver leur anonymat).
À l'origine, il y avait là deux logis, explique Mme Turcotte. Des propriétaires précédents en ont fait un seul, de quatre chambres à coucher.
L'intérieur est richement décoré. D'imposantes moulures de bois garnissent chaque pièce et les aires de circulation. Trois murs des salles de réception et une large colonne structurelle sont couverts de lambris de menuiserie. Ainsi en est-il du vaisselier intégré à la salle à manger, aux côtés d'un miroir ancien.
Second constat: les vues sont panoramiques; dégagées, vers le sud-est, sur le centre-ville et au-delà (par beau temps, paraît-il, jusqu'aux sommets du nord des États-Unis). Du coin-repas haut perché, exposé au sud-ouest, se déroulent les flancs bouclés du mont Royal qu'un règlement municipal interdisait déjà aux constructeurs, dans les années 60, de surpasser.
Des matériaux précieux
Un plafond rabaissé et un recouvrement de sol en marbre délimitent le hall d'entrée. Celui-ci est ouvert sur les pièces de réception percées de fenêtres horizontales. Les plafonds atteignent presque 10 pieds de haut.
À gauche du hall, un couloir fermé par une une porte mène à la chambre principale (de 375 pieds carrés) et à une autre, aménagée en bureau. Les deux pièces sont reliées par une loggia. Les rangements sont spacieux, éclairés de l'intérieur. Toutes les portes sont encadrées de larges moulures, y compris celles des salles de bain du couple. L'une est d'un luxe inouï, avec du marbre au sol et aux murs. Il y a un meuble-lavabo en bois massif et une baignoire. Une douche équipe l'autre salle de bains, décorée «au goût du jour» comme le dit la formule consacrée et dans la même palette de couleurs naturelles, en plus pâles.
À droite du hall d'entrée, on pousse une porte pour atteindre l'aire de service: il y a un vestiaire à gauche et à droite, une salle d'eau. Plus loin, sur la droite, on entre dans la cuisine (rénovée au cours des dernières années comme les salles de bains et la plomberie). Les propriétaires ont sélectionné des matériaux nobles tels du marbre, du bois, de la porcelaine. Les comptoirs sont en quartz. Cette pièce n'occupe qu'environ un vingtième de la superficie habitable, soit quelque 180 pieds carrés.
De la cuisine, on sort dans le couloir vers l'entrée secondaire. Une salle de lessive avec cuvette et rangements se trouve de ce côté-ci de l'appartement.
L'angle sud de la résidence peut être isolé du reste, il suffit de fermer une autre porte. Il y a deux autres chambres, chacune dotée d'une salle de bains attenante et privée. Les petites baignoires d'origine ont été conservées au fil des rénovations. La robinetterie en laiton installée durant les années 60 orne toujours la salle de bains jouxtant la plus grande chambre, elle aussi pourvue d'une loggia avec vue panoramique au sud-est. Des toits gris de Montréal, on passe, dans la plus petite chambre, exposée au sud-ouest, aux rues bordées d'arbres de Westmount, étincelantes après la pluie.
En bref:
Prix demandé: 2 150 000$
Années de construction: de 1964 à 1967
Pièces: 12 dont 4 chambres + 4 salles de bains + 1 salle d'eau
Frais communs annuels: 59 654$
Courtières: Anne-Marie Turcotte, 514-287-7434, et Joan Prévost, 514-867-5463, Sotheby's International Realty Quebec