Un appartement irrésistible comme un Whippet est à vendre dans l'ancienne biscuiterie Viau. Parmi les 182 copropriétés construites dans l'édifice patrimonial rouge, celle-là possède, chose rare, une entrée indépendante. Cela donne l'impression d'entrer dans un townhouse, souvent traduit incorrectement par «maison de ville» (on devrait dire «maison en rangée», voilà: c'est dit).

L'unité en angle dispose d'une surface habitable d'environ 1000 pieds carrés sur deux étages. De biais se trouve un espace vert, le parc Saint-Clément. Le marché public Maisonneuve est à moins d'un kilomètre.

Ce logis se démarque des autres à vendre dans l'immeuble de 1906 par le soin que ses premiers propriétaires ont accordé à la finition de l'intérieur et à l'aménagement des pièces de séjour. Catherine Aquin, une audioprothésiste de 33 ans, et Patrick Gagnon, 34 ans, un peintre de métier, y ont mis leur grain de sel pour en faire un lieu agréable à vivre jour et nuit.

Des couleurs neutres

Le choix de deux teintes dites naturelles, appliquées sur l'ensemble des murs du logement, s'imposait aux yeux de M. Gagnon. «Cela agrandit l'espace», par rapport à des pièces toutes peintes de couleurs distinctes, indique-t-il.

Une mouluration digne d'une brasserie couvre un mur de la salle à manger. Bien que des tableaux ornent les murs, M. Gagnon estimait impossible d'en trouver un assez grand pour habiller ce mur-là, trop imposant. Du reste, «on ne peut pas juste peindre un mur de cette taille» opine le propriétaire. Un miroir vertical installé entre les deux moulures du centre réfléchit la lumière de trois ouvertures hautes d'une dizaine de pieds! La teinte ivoire choisie illumine encore plus cet espace ouvert sur le séjour (C130 de Benjamin Moore pour les intéressés). À la fin du jour, des appliques murales et dix-huit encastrés reliés à des gradateurs prennent le relais.

Deux murs sont à la brique. Il y a même une petite portion en moellons d'origine sous une poutre datant probablement de 1906, près de la porte d'entrée. Charmant. De là soit on monte vers le séjour, la salle à manger et la cuisine laboratoire, soit on descend vers les deux chambres et la salle de bains. À ce niveau également, M. Gagnon a procédé à une personnalisation heureuse en abaissant le seuil des fenêtres, cassant du coup l'effet d'enfermement.

Chacune des chambres est pourvue d'encastrés et de rangements intégrés en mélamine. Détail: ces derniers sont dissimulés derrière des portes coulissantes, une économie d'espace bienvenue dans un quatre et demi. Même traitement dans la salle de bains où laveuse et sécheuse sont superposées. M. Gagnon et Mme Aquin ont exploité l'espace contigu en installant une tringle pour y suspendre le linge à sécher et une cuvette, utilisée pour laver leur petit Louis. Il y a des rangements sous la cuvette, sous les marches de l'escalier comme au-dessus d'un placard au séjour.

Les jeunes parents pensent que cette copropriété conviendrait à deux citadins sans enfant, qui pourraient faire un bureau dans l'une des chambres ou se servir de cette pièce pour ranger des choses. Ils sont à l'étroit; s'ils n'ont pas manqué d'espace avant, l'arrivée de leur premier enfant a changé la donne, confient-ils. Ils convoitent une maison détachée, probablement à Laval, pour y déménager la chaise haute de Louis, ses jouets et les joujoux de la famille, incluant une photo de mariage de la parenté de M Gagné accrochée présentement dans la salle à manger. Son oncle y est photographié, un ancien employé de biscuiterie Viau!