Grande-Allée, Laverdure, D'Auteuil... Des rues qui sonnent l'élégance dans l'oreille de celui qui connaît l'arrondissement d'Ahuntsic. Depuis une soixantaine d'années, de grandes résidences ont trouvé leur place sur ces voies ombragées par les grands arbres.

Plusieurs ont été construites par des architectes. Souvent des duplex ou des triplex, qui ont hébergé des familles bourgeoises. La propriété qui nous intéresse est située rue D'Auteuil, à quelques minutes de la station de métro Sauvé, tout près de la Promenade Fleury.

 

De l'extérieur, elle paraît immense avec ses colonnades sur deux étages et ses grandes fenêtres. Les briques rouges et les volets noirs lui donnent des airs de maison coloniale du Sud-Est américain. Sans la neige, on s'imaginerait presque en Virginie.

Mais les apparences sont trompeuses. La grande maison du coin de la rue est en fait un triplex récemment transformé par sa propriétaire en copropriété indivise. C'est ainsi qu'elle vend le rez-de-chaussée uniquement. À l'étage, il restera deux appartements, dont un qu'elle projette d'habiter.

Mais le rez-de-chaussée n'est pas en reste: avec le sous-sol, il fait 3146 pieds carrés!

«Cette maison est un triplex depuis sa construction en 1953, raconte Marthe Grenier, propriétaire depuis cinq ans. Mais elle a toujours servi de résidence intergénérationnelle où les membres de la famille pouvaient accéder aux deux logements par un escalier intérieur.»

Mme Grenier a choisi cette maison parce qu'elle est tombée amoureuse du quartier. Elle venait de quitter Mont-Royal après une séparation et cherchait un duplex pour elle et une de ses filles. «J'ai loué un appartement sur la rue D'Auteuil et j'ai attendu qu'une propriété soit à vendre. Pendant sept ans! J'étais tellement désespérée que j'ai même distribué aux portes du quartier un feuillet décrivant mes intentions. Ça n'a pas fonctionné.»

Un soir d'été, sa fille voit les voisins d'en face planter une affiche d'agent immobilier. «Il était 22h. Le lendemain matin, j'ai visité la maison. Puis, j'ai fait une offre sur-le-champ.»

Les propriétaires d'avant avaient effectué plusieurs changements dans la maison, qui n'en avait pas connu beaucoup depuis sa construction. La cuisine, en érable couleur saumon, c'est eux. «Il y a 72 armoires et tiroirs maintenant», dit Mme Grenier, qui apprécie les grands comptoirs et le rangement qui s'étire jusqu'au plafond.

Les anciens propriétaires ont également recouvert le plancher du vestibule en carrelage de marbre. Le damier noir et blanc, installé à la diagonale, donne des airs de noblesse à l'entrée. Mme Grenier croit que les portes aux vitres biseautées viennent également d'eux. D'autres éléments sont d'origine, comme les boiseries peintes en blanc et la rampe en fer forgé.

Les pièces communes sont grandes, comme le voulait le style de l'époque. On doit descendre deux marches pour accéder au séjour. La grande fenêtre en arche fournit la lumière qui inonde la pièce. D'ailleurs, les ouvertures sont très grandes, surtout celles dont l'orientation est sud-ouest. Pour accéder à la salle à manger, il faut remonter deux marches. Le reste du rez-de-chaussée est au même niveau.

On trouve trois chambres, deux de taille moyenne et une autre, grande, située à l'avant de la maison. D'autres pièces se greffent aux pièces communes. Un grand espace situé entre la cuisine et la salle à manger sert de boudoir et de salle de lecture. Une autre pièce, fermée, est occupée par le bureau de Mme Grenier. L'escalier qui menait autrefois aux deux logements de l'étage est toujours en place mais a été condamné. «Le haut pourrait être rouvert», assure la propriétaire.

Le sous-sol occupe la moitié de la maison. Il est plutôt défraîchi mais pourrait devenir une pièce d'ados ou une salle de cinéma maison. Le garage, l'un des plus grands que nous ayons vus, peut facilement loger six voitures. Il fait toute la largeur de la maison, soit 52 pieds! Une des allées est réservée aux propriétaires du rez-de-chaussée, l'autre est à partager entre les deux logements de l'étage.

Une grande terrasse en bois sert aux résidants du bas. Dans la cour, réservée aux propriétaires du rez-de-chaussée, on a aménagé un gazébo.

Mme Grenier a dépensé plus de 100 000$ pour transformer l'édifice en trois copropriétés indivises. Les trois logements sont maintenant indépendants.

 

La propriété en bref

> Prix demandé (copropriété rez-de-chaussée): 624 000$

> 11 pièces, dont 4 chambres

> 2 salles de bains et une salle d'eau

> Plusieurs rangements à travers la maison

> Agent: Michel Raffa, Re/Max Ambiance. 514-382-5000