Rue King-Edward, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, entre les rues Sherbrooke et Monkland, les arbres sont centenaires. Comme, sans doute, la plupart des maisons. Ou presque. Le cottage de Sonia Bérubé a été construit en 1912. «Ce sont de vieilles maisons avec beaucoup de charme», précise la propriétaire.

Du charme, c'est bien beau si ledit charme a été entretenu. Celui de la maison que Mme Bérubé a achetée en 1998 avait été, disons, oublié. Pendant 40 ans, le couple âgé qui en était propriétaire n'avait à peu près rien fait pour l'entretenir. Le toit du solarium coulait, les boiseries s'effritaient, les planchers craquaient. Même la salle de bains n'avait été que légèrement rafraîchie. Et que dire de la cuisine?

 

Qu'à cela ne tienne, Mme Bérubé voyait du potentiel dans cette maison. Elle y a réfléchi pendant quelques années, s'est inscrite à des cours de design puis s'est lancée dans la rénovation de haute voltige.

Pendant deux ans et des poussières, son mari et elle ont vécu entre les échafaudages et les planchers mis à nu. «On n'avait plus de murs, plus de lattes au sol, plus de briques à l'extérieur.» Parce qu'avant d'entreprendre des travaux à saveur décorative (ceux qui paraissent!), il a fallu solidifier les fondations. À Notre-Dame-de-Grâce, les sols sont souvent sablonneux. «On ne voulait prendre aucun risque, alors on a fait soulever la maison pour jeter de nouvelles fondations.» De la sale besogne onéreuse qui a eu au moins un autre avantage que celui visé. «Cela nous a permis de rehausser la maison de deux pieds. On a maintenant un sous-sol avec des plafonds plus hauts que nous!»

Des maçons ont retiré les briques extérieures une à une et les ont reposées avec de nouveaux joints de béton. Les murs ont été isolés et toutes les fenêtres, changées. Même la porte d'entrée est neuve: un ouvrage en bois magnifique, très large, qui semble avoir été conçu pour la maison. Coût: 10 000$.

De la lumière

Après ces travaux d'envergure, Mme Bérubé a pu passer aux choses sérieuses : l'intérieur. Afin d'éclairer à la maison, elle a d'abord inversé l'escalier menant au sous-sol. Situé dans la cuisine à l'origine, il prend maintenant naissance près de l'entrée. Une grande fenêtre éclaire la cage.

L'escalier menant à l'étage a également été refait (nouvelles marches, nouveaux barreaux) mais a conservé son emplacement. Les boiseries, sombres et en assez mauvais état, ont été retirées, remplacées et peintes en blanc. D'ailleurs, la plupart des moulures de cette maison sont maintenant blanches. «Souvent, on n'ose pas peindre le bois, mais s'il n'est plus beau, s'il n'ajoute rien et assombrit, pourquoi pas?»

Étonnamment, la cuisine est composée d'armoires neuves qui, elles, sont couleur moka. Les comptoirs sont soit en quartz naturel couleur souris, soit en marbre blanc strié. Mme Bérubé a retiré le mur entre la salle à manger et la cuisine mais a divisé les pièces avec un comptoir dont une partie est surélevée. «Cela permet de laisser traîner des plats sans que cela ne paraisse trop.» Les portes coulissantes qui scindent la maison entre le salon et la salle à manger sont neuves, comme la plupart des autres dans la maison.

À l'arrière, là où se trouvait le solarium, on a installé une terrasse en bois surplombant la cour. Une porte vitrée à deux vantaux (porte française) permet d'y accéder.

À l'étage, on a transformé une des chambres en grande penderie de type walk-in adjacente à la chambre principale. Une autre chambre sert aux invités et la troisième est le bureau de Mme Bérubé. La salle de bains, qui était jadis divisée en deux - les cabinets d'un côté et la baignoire de l'autre - est maintenant une seule pièce avec douche vitrée.

Le sous-sol comprend une grande salle de lessive, une autre chambre, une salle de bains et un séjour pour regarder la télé. Partout, Mme Bérubé a prévu des coins pour le rangement. Chaque petite encoignure cache une armoire ou des étagères. Ingénieux.

Le couple quitte sa jolie maison pour un condo. Après avoir découvert les joies de la vie au chalet (récemment acheté), Mme Bérubé et son mari trouvent que deux maisons à entretenir, c'est décidément beaucoup. Surtout quand on songe déjà à toutes ces rénos à réaliser...

La maison en bref

-Prix demandé : 769 000 $

-Nombre de pièces : huit, dont quatre chambres

-Deux salles de bains et une salle d'eau

-Foyer et cuisinière au gaz

-Réfrigérateur, lave-vaisselle, hotte, plaque et fours inclus

-Grand garage détaché, terrain de près de 5000 p.c.

-Agentes : Dale et Nancy Newton. Royal Lepage Groupe Newton. 514-481-0241