Jean Labadie a le spectacle inscrit dans son ADN. Ce spécialiste de la mécanique de scènes automatisées (pensez aux spectacles de Céline Dion, du Cirque du Soleil, des casinos de Las Vegas) vend maintenant une de ses dernières oeuvres: sa propre maison, qu'il a rénovée de fond en comble.

La maison de Duvernay, achetée il y a cinq ans, est de type ranch plain-pied. Grande (2700 pi2 de surface habitable), elle est pourvue d'immenses fenêtres et d'aires ouvertes importantes. La maison, qui avait appartenu à la même famille pendant 50 ans, comportait plusieurs pièces fermées. Après avoir abattu des murs et installé au plafond de longues poutres en acier peintes en noir, M. Labadie a procédé à une vaste refonte tout en conservant le caractère de la maison, à commencer par l'immense porte d'entrée en acier et en bois de 5 pieds sur 9 maintenue par d'énormes gonds.

La surface habitable à l'achat était de 1500 pi2. M. Labadie en a ajouté 1200. La devanture a été agrandie de 7 pieds sur la longueur des pièces communes. Le plafond a été surélevé, libérant encore plus d'espace. Et l'interstice grignoté sur le terrain permet d'entrer immédiatement dans le salon.

Adjacents, l'espace repas et la cuisine aux armoires en érable brun cigare et les murs tomates entourent un îlot à deux niveaux dont les surfaces sont en béton poli gris. D'ailleurs, toutes les surfaces de travail sont ainsi. Aux murs, à part quelques étagères et un modeste garde-manger aux tiroirs coulissants, aucune armoire n'est prévue. M. Labadie a préféré faire installer une douzaine de tiroirs de tailles différentes sous les comptoirs pour y ranger couverts et coutellerie, épices et casseroles. En plus du grand frigo en acier inoxydable, voici l'autre clou de cette cuisine: la cuisinière italienne au gaz Bertazzoni à la devanture du même rouge que les murs.

 

La cuisine et le coin repas s'ouvrent sur le salon et le foyer ainsi que sur la cour et la piscine en béton en forme de rein (!), très en vogue durant les années 60. De grandes fenêtres aux cadrages rectangulaires noirs laissent filtrer le jour partout dans la maison. Elles se marient bien aux poutres noires du plafond qui s'entrecroisent dans presque toutes les pièces.La salle à manger est à l'extrémité de la maison, près du salon. Grande et en longueur, elle cache un élément surprise: au mur, sous une oeuvre encadrée, un petit coffre-fort installé par les anciens propriétaires. La combinaison sera léguée aux prochains acheteurs!

Les parquets ont des lames en jatoba, un acajou brésilien résistant. Sa couleur rougeâtre, comme celle des portes de placards et de chambres, réchauffe le décor épuré.

Les salles de bains comportent également des éléments décoratifs pour réchauffer les tons: celle adjacente à la chambre principale propose un sol en bambou sous la douche ouverte. Beau contraste avec les petites tuiles noires au mur et les mêmes, blanches, au sol. Un immense placard relie les deux pièces. L'autre salle de bains comporte un élément amusant : des planches de bois sont insérées entre les tuiles d'ardoise anthracite du plancher. Elles rejoignent un jeu d'étagères au mur peintes de la même couleur. Original!

Les autres chambres sont situées dans le même secteur, opposées aux pièces communes. L'entrée fait office de frontière entre les deux aires.

L'aspect original de cette maison est sans doute le système de chauffage et de climatisation. M. Labadie a fait installer un système géothermique qui puise son énergie à 600 pieds dans le sol. Coût: 60 000$. «C'est cher, mais avec le coût incertain de l'énergie, on est sûr de le rentabiliser en quelques années», assure M. Labadie.

Située en angle, au coin du boulevard Lévesque et de la rue J.-J.-Joubert, la propriété est une des premières à avoir été construite lors du projet El Rancho, qui a fait naître une centaine de maisons dans ce quartier de Laval durant les années 50. Sans sous-sol ni grenier, elles ont néanmoins toujours eu la cote et leur valeur a souvent été supérieure à celle de leurs voisines pourtant plus grandes.

Est-ce leur situation géographique, près de la rivière des Prairies et de Montréal, à un jet de pierre du pont Papineau? Est-ce leur design particulier aux allures californiennes? Ou leur grande façade tout en fenêtre? Difficile de cibler leur attrait principal, mais elles plaisent autant aux amateurs de résidences vintage qu'aux boomers en quête de grands espaces sans escaliers.

Si les ranchs de Duvernay ont toujours coûté entre 15 et 20% de plus que les bungalows voisins, on assiste depuis quelques années à une véritable surenchère. Les prix demandés de ces maisons ont explosé depuis un an ou deux. Celle de M. Labadie, avec ses rénovations importantes, ne fait pas exception.

La maison en bref

> Prix demandé : 599 000$

> Nombre de pièces : sept, dont trois chambres

> Deux salles de bains complètes

> Garage double, piscine en béton, terrasse en bois

> Électro ménagers de la cuisine inclus

> Type de chauffage : géothermie

> No de MLS : 8071798

> Agents : Jacques Perron, Re/Max du Cartier JP. 514-281-5501

Photo: Robert Skinner, La Presse

De grandes poutres d'acier noires soutiennent la toiture et donnent un cachet particulier à la résidence.