Qui prend mari prend... école

Paul Piché (non, pas celui qui chante) cherchait un projet. Du genre qui l'occuperait pendant quelques années. «Je voulais retaper une maison, en faire un chez-moi.» Il avait fait part de ses intentions à sa nouvelle copine, qui pensait tout bas que quelques coups de marteau suffiraient pour contenter son amoureux.

C'était mal connaître l'ébéniste. Natif de la Montérégie, il aperçoit un jour dans son patelin LE projet. À Sainte-Agnès-de-Dundee, près des frontières américaines, une école de rang presque laissée à l'abandon lui fait signe. C'est le coup de foudre. Il achète sans hésitation et s'embarque dans une aventure qui durera 15 ans. M. Piché et sa fiancée devenue épouse ont tout refait, du grenier au sous-sol en passant par le terrain de 1,6 acre transformé en jardin secret tout à fait merveilleux. «Comme projet, c'en était tout un, convient Danielle Lévesque en souriant. Disons que si j'avais su...»

 

Le résultat, Mme Lévesque peut se consoler, est impressionnant.

De la Dundee Consolidated School, qui a accueilli des enfants de 1928 à 1968, il ne reste plus grand-chose. «Seulement les planchers en merisier et les 62 ouvertures de fenêtres. La structure de briques rouges est la même qu'à l'origine, tout comme celle de la maison. Pour le reste, nous avons récupéré ce que nous pouvions pour réinventer notre maison», explique le couple.

Durant ses années d'écoles, deux grandes classes au rez-de-chaussée accueillaient les enfants de la 1ère à la 7e année. Elles sont devenues cuisine, salle à manger et salon. Le deuxième, où étudiaient les grands de la 8e à la 11e, servait aussi de lieu d'échanges entre les enseignants. Il a été transformé en trois chambres, une salle de bains et un boudoir pour la lecture.

La salle de bains est en teck récupéré des lieux d'enfouissement. Il ajoute une touche de modernisme aux autres tons plus campagnards. M. Piché a apposé des boiseries dans toutes les pièces, et puisque celles-ci sont grandes (la chambre principale mesure presque 24 sur 22 pieds), les plinthes, corniches et moulures sont proportionnées, donc énormes. Elles ont été peintes méticuleusement par Mme Lévesque qui «aime le travail bien fait». D'ailleurs, bien malin qui pourrait trouver des bavures dans cette maison.

 

D'immenses rangements

Son mari a également conçu et exécuté la plupart des meubles et des pièces encastrées. La grande bibliothèque du salon et les armoires de cuisine de style shaker qui grimpent jusqu'au plafond de 11 pieds sont de lui. D'ailleurs, ces armoires sont neuves, terminées juste à temps pour les Fêtes. Partout, il a concocté d'immenses rangements qui s'intègrent aux murs. Dans deux des chambres, les placards ont des tiroirs en guise de coup de pied. Ingénieux.

Entre le grenier, immense et qui pourrait ragaillardir un amateur de gym, nous avons compté 54 marches jusqu'au sous-sol, où se cache l'atelier de M. Piché.

L'extérieur n'est pas en reste. Encore ici, le couple a travaillé fort. Il a réalisé une immense gloriette en cèdre, un pont passerelle et des plans d'eau entourés de fleurs, vivaces et annuelles. Un pavillon, qui sert de chalet pour y dormir d'avril à septembre, a également été construit. Les grandes ouvertures étant en moustiquaire, le couple se sent encore plus près de la nature.

C'est ce dont il s'ennuiera le plus, ayant choisi de quitter la campagne pour se rapprocher de la ville.

Cette maison n'est pas pour les personnes qui craignent le jardinage ou les escaliers. Mais elle est entièrement rénovée et ne demande qu'à être aimée par des amateurs de nature, de pièces confortables, d'éloignement. Un spa peut-être? Comme grande maison de campagne, dans ce coin du Québec où les moustiques sont pratiquement inexistants, difficile de faire mieux.

LA PROPRIÉTÉ EN BREF

> Construction : 1928

> Nombre de pièces : 9

> Nombre de chambres : 3

> Salle de bains : 1, plus une salle d'eau

> Superficie habitable : 2840 pieds carrés

> Prix demandé : 389 000$