À deux pas du Musée des beaux-arts de Montréal se trouve une série de maisons en rangée qui donnent l'impression d'être en voyage en Angleterre.
À deux pas du Musée des beaux-arts de Montréal se trouve une série de maisons en rangée qui donnent l'impression d'être en voyage en Angleterre.
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À l'une des extrémités d'un pâté de maisons, face à la rue Redpath, se dresse une splendide maison bourgeoise qui vient d'apparaître sur le marché. Elle date de la belle époque du Mille carré doré, quand 70% de la richesse canadienne était concentrée entre les mains des résidants de ce quartier montréalais.
Avec le développement du centre-ville, la plupart des belles résidences de ce quartier cossu ont été rasées entre 1940 et 1970, sans que cela suscite de protestations. Fort heureusement, quelques maisons ont échappé au massacre. Une forte concentration se trouve dans le nord-ouest du Mille carré doré, secteur qui porte aujourd'hui le nom de Quartier du musée - en raison, vous l'aurez deviné, de la présence du Musée des beaux-arts de Montréal, établi rue Sherbrooke depuis 1912.
La propriété du 3431, rue Redpath était sans doute considérée, lors de sa construction en 1923, comme une maison assez modeste selon les critères du «Golden Square Mile». De taille moyenne, elle possède un revêtement de brique, un matériau moins prestigieux que la pierre, et elle n'est pas individuelle, comme les palaces des Molson et compagnie, les maîtres de la ville. Malgré tout, son emplacement lui confère aujourd'hui une grande valeur. Pour en faire son chez-soi, il faut allonger près d'un million de dollars.
Un mélange de styles
En analysant le style architectural de la résidence, l'historien François Rémillard indique qu'elle combine le style néo-géorgien (caractéristiques: porche de l'entrée doté d'un fronton triangulaire, emploi du blanc et du noir pour les éléments de bois, utilisation d'une brique rougeâtre) avec le mouvement Arts and Crafts (grandes fenêtres du rez-de-chaussée, toiture et lucarne, asymétrie étudiée de la façade).
«Il s'agit de deux styles d'origine britannique très répandus dans les beaux quartiers de Montréal entre 1910 et 1929», explique cet auteur de nombreux livres sur l'architecture de Montréal, dont un livre consacré aux maisons bourgeoises du Mille carré doré. Ces deux mouvements marquèrent un retour aux sources de la communauté anglophone, d'où l'apparence très britannique du bâtiment.
À l'intérieur, l'espace habitable se partage sur quatre niveaux. Au rez-de-chaussée, on traverse d'abord un vestibule pour aboutir dans le «living hall», sorte de carrefour qui permet de se diriger de l'entrée vers les autres pièces. Dans ce cas-ci, à gauche, on retrouve la spacieuse salle à manger et, à droite, le grand salon agrémenté d'un foyer. Au fond, on retrouve une cuisine de type laboratoire, typique de l'époque, les bourgeois voulant une séparation nette entre la salle à manger et la cuisine.
À l'étage, on retrouve trois chambres à coucher de bonne dimension et, dans le grenier, la famille peut se détendre dans un vivoir au plafond mansardé et agrémenté de poutres décoratives. En raison de l'emplacement de la propriété au bout de la rangée, tous les étages possèdent une fenestration sur trois côtés, ce qui rend la résidence extrêmement lumineuse.
Chose originale, les 27 propriétaires de cet ensemble de maisons en rangée possèdent une chaufferie en commun, qui fournit eau chaude et chauffage à l'ensemble des propriétés. Selon l'agent immobilier Marc-André Bourdon, cette mise en commun du système de chauffage est une façon de faire typiquement britannique.
Le seul défaut de cette maison, c'est qu'elle ne possède aucun espace vert. Le seul endroit où l'on peut prendre un peu de soleil, c'est sur le petit balcon en façade. «Pour les gens qui habitent dans ce type de résidence, la vie de quartier est plus importante que la cour privée. Ils vivent dans le centre-ville, là où l'on trouve absolument de tout, et les week-ends, ils se rendent à leur maison de campagne», souligne M. Bourdon. Bref, ils vivent dans le meilleur des deux mondes.
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LA PROPRIÉTÉ EN BREF
Prix demandé : 989 000 $
Nombre de chambres : 10
Nombre de salles de bains et salles d'eau : 4 + 1
Évaluation municipale : 787 500 $ (terrain et bâtiment)