Un moulin est à vendre depuis août 2008 à une quarantaine de kilomètres à l'ouest du centre-ville de Montréal. D'abord érigé dans la seigneurie de Vaudreuil, il a été déplacé à Notre-Dame-de-L'Île-Perrot.

Un moulin est à vendre depuis août 2008 à une quarantaine de kilomètres à l'ouest du centre-ville de Montréal. D'abord érigé dans la seigneurie de Vaudreuil, il a été déplacé à Notre-Dame-de-L'Île-Perrot.

 >> Visitez le moulin en photos.

 Oui, déplacé. Construit en 1787 à Dorion, ce moulin à vent a été acheté en 1954 par un colonel de l'armée, qui a décidé de le défaire, pierre par pierre, et de le reconstruire sur son domaine de L'Île-Perrot pour éviter qu'il ne passe sous le pic des démolisseurs!

 Cette demeure inusitée détonne dans le secteur résidentiel des plus ordinaires où elle est située. Premier constat en entrant: c'est très humide. Les vieilles pierres (qui auraient été numérotées) côtoient les murs fraîchement repeints.

 Les quelque 1600 pieds carrés habitables sont répartis sur cinq planchers de pin. Il y a un balcon haut perché. Coeurs sensibles s'abstenir. «La maîtresse du colonel habitait là-bas, raconte la femme du couple qui habite ici depuis trois ans, pointant une vaste étendue aujourd'hui couverte de maisons et d'arbres. Le colonel Maillet communiquait avec elle en sortant sur ce balcon.»

 Son coin préféré à elle se trouve sous le toit conique: c'est la mezzanine, cinquième et dernier étage de cette habitation romantique. On accède à la mezzanine du quatrième étage, par une échelle rétractable. Près d'ici se trouvait le mécanisme qui faisait tourner les pales du moulin. Garni d'un fauteuil et d'une niche, ce cagibi fait une pièce de lecture invitante, éclairée de rayons roses en cette douce journée de novembre.

 Nous descendons au troisième. C'est la chambre principale. Il y a une salle de bains séparée. Deux placards complètent le mobilier, réduit au minimum.

 La forme ronde des étages laisse peu de latitude pour disposer des meubles. En plus, les fenêtres sont toutes différentes les unes des autres. Certaines ne s'ouvrent pas. Pour libérer de l'espace, dit celle qui guide nos pas, les futurs propriétaires pourraient installer des convecteurs muraux au lieu des plinthes électriques qui longent le bas des murs... Attention à l'escalier. Ses marches sont irrégulières. Il faut faire gaffe en descendant, à la tête aussi.

 Au deuxième étage, le mur du XVIIIe siècle (les pierres, pas le mortier...) fait environ 1,5 mètre d'épaisseur. Une porte ajourée fait écran aux infiltrations d'air devant l'une des trois fenêtres en alcôve. C'est sombre. Les proprios ont choisi d'en faire leur salon.

 Cette propriété inclut un garage double. Le terrain est boisé. Il y a un pavillon, mais pas de moustiquaires. Piqué par le charme des lieux, l'homme du couple précise que ce moulin laisse beaucoup d'intimité à chacun. Lui qui travaille au quatrième n'entend pas madame besogner à la cuisine, encore moins à l'atelier; elle peint dans la pièce chauffée aménagée au-dessus du garage.

 Qui voudra habiter dans un endroit pareil? Des gens qui abhorrent les bungalows, comme elle? Des artistes?

 Un couple, une personne seule ou une famille avec un enfant, avance l'agente immobilière Susan E. Woods. Mais pas n'importe qui.

 C'est une maison qui parle de ses propriétaires. Habiter dans un moulin, c'est comme jouer un personnage dans une histoire: «Voici où j'habite, dans un moulin.»

 La propriété en bref

 > Prix demandé: 425 000$

> Pièces: 6

> Salle de bains: 1 + 1 salle d'eau

> Évaluation municipale: 210 500$

> Taxes municipales: 2034$

> Taxes scolaires: 538$