Le style Prairie a été développé au début du siècle dernier par un groupe d'architectes inspirés par l'oeuvre de Frank Lloyd Wright. Des lignes horizontales et différentes hauteurs de plafonds, pour éclairer et ventiler les pièces, caractérisent entre autres ce style architectural. On retrouve ces deux caractéristiques sur une maison à vendre rue Lilas, un cul-de-sac peu passant de Dorval.

Le style Prairie a été développé au début du siècle dernier par un groupe d'architectes inspirés par l'oeuvre de Frank Lloyd Wright. Des lignes horizontales et différentes hauteurs de plafonds, pour éclairer et ventiler les pièces, caractérisent entre autres ce style architectural. On retrouve ces deux caractéristiques sur une maison à vendre rue Lilas, un cul-de-sac peu passant de Dorval.

 >>> Visitez la maison en photos.

 Elle aurait été conçue par un étudiant de cette école de Chicago en 1957, deux ans avant la mort de Wright, considéré comme l'un des plus importants architectes du XXe siècle.

 Avec son partenaire Leonard James Joyce, Alain Perreault a acquis cette propriété en 2000 des premiers propriétaires, des Lituaniens. Ces derniers avaient engagé un architecte directement de la Californie. «Ces gens, que j'ai connus, croyaient qu'il n'y avait que les écoles de l'Ouest américain pour comprendre le concept des grandes surfaces plates, des pièces en contrebas, des demi-niveaux et des pièces à hauteurs variables», explique Alain Perreault.

 D'ailleurs, ils étaient tellement mordus qu'ils avaient fait venir une sorte de réfrigérateur encastré de la Californie et d'autres trucs si peu courants que ça devenait compliqué, voire impossible, à réparer. Un authentique réfrigérateur Sub-Zero équipe désormais la cuisine (sans compter la machine espresso Miele encastrée, le compacteur à déchets et le reste) ainsi qu'un minicellier de 46 bouteilles qui complète une cave de plus ou moins 650 bouteilles.

 À l'époque, une de leurs demandes était que le salon puisse loger un tapis iranien vieux de 200 ans, qui d'ailleurs est toujours là. Résultat: le salon fait 18 pieds sur 30. Le tapis est-il inclus dans le prix de vente de 995 000$? «Si on me donne 100 000$ pour, oui!» répond Alain Perreault.

 Géométrie sans faille

 «C'est le festival de la ligue droite», illustre-t-il en désignant toutes ces lignes qui plairont aux amateurs de géométrie.

 Des carrés, il y en a partout. Dans les murs à caissons du bureau situé à droite de l'entrée, bureau imposant avec son plafond de 14 pieds. Dans la salle d'eau du rez-de-chaussée, où des rangements en chêne encadrent un miroir plain-pied reflétant un mur en imitation d'albâtre Le boudoir à côté fait 12 pieds sur 12. Dans la salle de cinéma maison (inclus), le conduit de ventilation a été camouflé et on en a ajouté un deuxième, faux, sur le mur opposé, par souci d'équilibre. Même le plancher du sous-sol, composé de deux modèles de tapis formant un design personnalisé, joue avec ce concept de lignes droites.

 L'effet est intéressant visuellement, de l'intérieur comme de l'extérieur.

 Sur un côté de la maison, deux rangées horizontales de fenêtres confirment l'inspiration «Prairie House». Givrées, les huit fenêtres ne nécessitent aucune tenture. Les quatre du bas donnent sur le garage et celles du haut, sur la luxueuse salle de bains principale.

 Dépourvu de cloisons, cet espace demande, disons, une harmonie certaine entre les membres d'un couple. S'y trouvent une douche ajourée en céramique, une baignoire thérapeutique, un meuble-lavabo double en marbre noir surmonté de miroirs et un mur foncé dissimulant tous les habits du moine.

 La rénovation de cette pièce au plancher de travertin a coûté, à elle seule, autour de 45 000$.

 Les trois premières années, les propriétaires ont réalisé divers travaux: plomberie, chauffage, cuisine, salles de bains, boiseries (respectant pour la plupart les originales), ajout de granit et de marbre, remplacement de la toiture.

 M. Perreault voulait devenir designer d'intérieur, et cela transparaît dans chaque pièce. La décoration de la chambre d'amis et de sa salle de bains, au sous-sol, n'a rien à envier à celle des pièces principales, avec leur douche vitrée de 36 po sur 52, vasque moderne et vanity inspirée des hôtels, avec boîte de mouchoirs encastrée. Le contraste est frappant lorsqu'on pénètre dans le trois et demi situé au même niveau. Ici, il n'y a rien de fastueux, bien que l'entrée électrique et d'autres essentiels aient été cachés derrière des panneaux tapissés.

 La cour

 L'appartement de cette propriété intergénérationnelle donne accès à une cour pavée à l'européenne (orientée nord et est).

 Quant à la cour de la résidence principale, elle exploite chaque centimètre carré et l'orientation sud-ouest, plus ensoleillée. Une longue terrasse se trouve à l'arrière de la maison. Quelques marches plus haut, une deuxième terrasse invite les occupants et leurs convives dans la chaleur d'une petite piscine (qu'on peut rapidement chauffer au gaz) cerclée d'un trottoir signé Bomanite.

 Barbecue, plaque de cuisson, machine à glace, radio/CD à l'épreuve de l'eau, tout est fermé par une clôture en fer forgé et une haie de cèdres taillée de telle sorte qu'on puisse voir l'eau de l'autre côté de la rue. Deux auvents noirs électriques complètent cet aménagement.

 On présume qu'à 44 ans et 50 ans, les deux hommes s'offrent maintenant une retraite aussi dorée que le plafond de leur salle à manger recouvert de poudre d'or! Eux qui travaillaient comme consultants auprès de l'industrie pharmaceutique - ce qui les amenait à prendre l'avion fréquemment, d'où cette situation à Dorval - prévoient déménager au centre-ville de Montréal et continuer de voyager. C'est un peu à regret qu'ils quitteront ce lieu de vie peu commun.