Déménagement égale nouveaux voisins, mais aussi le stress de ne pas savoir qui habitera à la porte d'à côté. C'est pourquoi il est essentiel d'établir en partant de bonnes relations avec le voisinage parce que, selon des études sur le comportement, vous avez quatre secondes pour faire bonne impression. Spécialiste de l'étiquette, du protocole et des bonnes manières, Cendrine Chénel s'est penchée sur la question du bon voisinage à partir duquel elle formule des conseils qui ont pour but de favoriser la bonne entente entre voisins.

En plus d'être conférencière, Cendrine Chénel propose grâce à son entreprise Ars Vivendi des formations sur l'étiquette à table. Elle collabore aussi à des émissions de radio-télévision, dont sa capsule Art de vivre diffusée le vendredi sur les ondes de Rythme FM. Or dans ses formations, le bon voisinage figure en bonne place. Et à ses yeux, il est aussi important que la courtoisie au volant ou les bonnes manières à table.

 

Alors que des milliers de personnes s'apprêtent à occuper une nouvelle adresse, Cendrine Chénel estime qu'il suffit d'un peu de bonne volonté pour s'assurer d'avoir des relations agréables avec ses voisins.

Comme première recommandation, elle suggère d'aller les saluer le jour du déménagement, et ce, même si vous êtes débordés de travail. «Prenez quelques minutes pour briser la glace. C'est un geste qui sera apprécié, dit-elle. Inutile de faire un long discours, précise encore Mme Chénel, dites simplement que vous emménagez et qu'il y aura un peu de brouhaha.»

Malheureusement, dans nos sociétés individualistes, on ne pense plus à dire «Bonjour! Comment ça va?» Et pourtant, ces mots constituent un minimum de politesse. C'est même essentiel quand on vit en société, poursuit Mme Chénel. Parce que les voisins, ce sont des personnes susceptibles de vous aider en cas de besoin comme d'accepter de surveiller la maison en votre absence, d'arroser le jardin ou de ramasser le courrier.

Mais les bonnes relations, ça marche dans les deux sens. Dites-vous que votre liberté finit là où celle de l'autre commence. Fondamentalement, il ne faut pas faire aux autres ce que l'on n'aimerait pas qu'on nous fasse. Par exemple, si vous organisez un party, dites-le à vos plus proches voisins pour qu'ils n'aient pas à s'inquiéter. En même temps, il ne faudrait pas leur imposer des fêtes toutes les fins de semaine.

La discrétion est aussi un atout lorsqu'on arrive dans un nouveau quartier. Peu de gens aiment qu'on aille se mettre le nez dans leurs affaires sans y être invité. Soyez polis, serviables, mais tout en préservant votre intimité et celle de vos voisins, indique Mme Chénel. «Les colportages et les commérages sont à proscrire.»

Attention aux décibels et aux odeurs

La question du bruit est souvent au coeur des conflits entre voisins. Parce que le bruit n'a pas de frontières. Les clôtures, les haies et même les murs laissent passer le son. Or si vous avez de gros travaux à réaliser, faites-les en semaine ou après 10h le samedi. Et, autant que possible, pourquoi ne pas éviter de travailler les dimanches?

Cendrine Chénel suggère même d'en faire une journée de repos, un peu comme en Europe. Elle croit que les municipalités devraient établir un calendrier d'arrosage, de tonte du gazon et de gros travaux qui éviterait qu'on ait à subir le bruit des tondeuses à toute heure du jour. Les odeurs sont aussi source de mésentente. Un barbecue qui fume sur le patio du voisin risque de l'incommoder. Or plutôt que d'entrer en guerre, orientez le barbecue autrement.

Quant à vos chiens et chats, faites en sorte qu'ils ne fassent pas leurs besoins dans les plates-bandes de la maison d'à côté. Et si Fido a pris l'habitude d'aboyer après le voisin, tentez un rapprochement ou un dressage intensif du toutou.

De plus, en cas de litige, il ne sert à rien d'utiliser l'insulte et les gros mots parce que ça ne résoudra absolument rien, indique Mme Chénel. Au contraire, ça ne fera qu'empirer les choses. Il est préférable de négocier un terrain d'entente plutôt que laisser s'envenimer une situation.

Et puis, une fois par année, pourquoi ne pas réunir vos voisins pour un 5 à 7?

Cendrine Chénel - www.ars vivendi.ca