La toiture coule, le robinet fuit, le luminaire ne fonctionne plus, le plancher de céramique orange brûlé a fait son temps. Les occasions de faire affaire avec des entrepreneurs spécialisés sont nombreuses. Mais comment savoir si l'on a choisi la bonne personne? Petit guide pratique en cinq questions.

1. Quel est l'état des lieux?

«Il faut s'assurer que l'entrepreneur va prendre le temps de comprendre l'immeuble, explique Louise Léonard, conseillère en rénovation chez Réno-Assistance. De gros glaçons indiquent clairement qu'il y a un problème de condensation. Mais ce n'est pas parce que le toit a 20 ans qu'on doit le refaire de facto, de même qu'il ne faut pas tenir pour acquis qu'il a été bien fait à l'origine. Le couvreur doit donc faire un tour dans les combles pour voir s'il y a des problèmes.» Mme Léonard recommande aussi de vérifier l'état du pontage du toit.

2. Est-ce que le couvreur entend prendre des précautions pendant les travaux?

«Quelles mesures de protection le couvreur entend-il prendre pour ne pas endommager les véhicules du client, par exemple ? Est-ce qu'il ramasse ses clous et ses déchets ? Est-ce qu'il travaille en plein soleil quand il fait très chaud et que le bardeau est mou?» Selon Michel Talbot, enseignant à l'École des métiers de la construction, voilà des questions clés à poser aux couvreurs avant d'accepter leurs soumissions. On peut toutefois s'assurer une paix d'esprit en faisant affaire avec des entrepreneurs membres de l'Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ). Ils disposent d'une assurance civile de 5 millions de dollars en cas d'accident et leurs employés doivent obligatoirement suivre certains cours de formation préventive.

3. Est-ce qu'il a les compétences nécessaires pour installer les types de matériaux choisis?

Il existe plusieurs produits de toiture sur le marché, mais cela ne veut pas dire que chaque couvreur est habilité à les installer correctement. «Selon le type de toit, le couvreur doit être accrédité auprès des fournisseurs de matériaux, indique Louise Léonard. Les entreprises vont offrir des formations gratuites aux entrepreneurs, et l'accréditation nécessite des examens. Il faut donc que le client soit conscient de ce que l'entrepreneur utilise.» Les produits de différents fabricants ne sont en effet pas tous compatibles. «Si vous utilisez un type de bardeau ou de membrane, l'entrepreneur doit généralement choisir les mêmes ou du moins les mêmes familles de produits», avertit Mme Léonard.

4. Est-ce qu'il peut honorer toutes les garanties en vigueur?

Obtenir une accréditation auprès des fournisseurs de matériaux permet aussi aux entrepreneurs d'offrir des garanties supplémentaires aux clients. «On veut donc s'assurer de voir les factures et que le bardeau garanti 50 ans est bel et bien garanti», soutient Louise Léonard. Par ailleurs, un entrepreneur membre de l'AMCQ est soumis au Programme d'assurance qualité, ce qui offre une garantie totale de 10 ans. Conformément aux exigences du Code civil, l'AMCQ est conjointement responsable avec l'entrepreneur couvreur pour les cinq premières années, mais elle offre en plus une période additionnelle de cinq ans.

5. Est-ce qu'il y a des indices qui montrent la dégradation d'une toiture?

«Selon la toiture, les bardeaux d'asphalte vont retrousser si c'est trop chaud dans le comble, si l'isolation n'est pas adéquate, explique Louise Léonard, de Réno-Assistance. Il y a donc des façons de voir s'il y a des problèmes dans le comble.» Tout comme il est possible de repérer des problèmes attribuables aux conditions environnementales. L'eau, le soleil, le vent, la grêle, la neige, le gel et le froid sont autant de facteurs qui favorisent la dégradation plus rapide d'une toiture. Ainsi, la prolifération de mousses ou de lichens sur les bardeaux provoque l'accélération de la porosité des surfaces. Il faut aussi jeter un coup d'oeil aux traces de rouille sur la tôle, au relâchement des fixations de même qu'au noircissement des bardeaux d'asphalte. Voilà quelques signes d'usure qui peuvent favoriser les infiltrations d'eau.