Devoir faire réaliser une inspection préachat, ça n'arrive pas souvent dans une même vie. Voici comment trouver le meilleur inspecteur, et ce, du premier coup.

Obtenir des noms

Demandez à vos proches qui ont fait une transaction immobilière au cours des dernières années s'ils ont été satisfaits de leur inspecteur. Faites aussi un appel à tous dans un groupe Facebook ou un autre de vos réseaux.

Si vous traitez avec un courtier immobilier pour trouver la propriété de vos rêves, il est bien placé pour vous suggérer des inspecteurs compétents. Par contre, si vous n'êtes pas convaincu qu'il place vos intérêts devant les siens, ne tenez pas compte de ses suggestions. Il pourrait vous recommander des inspecteurs complaisants, qui cherchent avant tout à plaire aux courtiers qui les recommandent. Méfiez-vous encore plus des recommandations du courtier du vendeur.

Choisir les candidats

Pour établir la courte liste des candidats, retenez les noms qui vous ont été suggérés par plus d'une source. Privilégiez les recommandations qui proviennent de gens que vous connaissez bien à celles d'inconnus sur les réseaux sociaux.

Placez au sommet de la liste les noms des inspecteurs de ceux qui ont acheté dans le même secteur où vous vous apprêtez à acquérir une propriété.

Enquêtez

Faites une petite recherche sur quatre ou cinq inspecteurs. Tapez leurs noms dans Google, visitez leur site internet et assurez-vous qu'ils n'ont jamais été pris en défaut par une émission de défense des droits des consommateurs, par exemple.

Vérifiez si vos candidats détiennent des assurances erreurs et omissions. Ceux qui sont membres d'associations professionnelles (Association des inspecteurs en bâtiments du Québec ou Association nationale des inspecteurs et experts en bâtiments) en ont. Vous pouvez aussi embaucher un technologue, un architecte ou un ingénieur qui ne fait pas partie d'une association d'inspecteurs. Il faudra alors obtenir une preuve que ses assurances professionnelles couvrent spécifiquement l'inspection préachat.

Interviewez

Choisissez trois noms, appelez-les et soumettez-les au même questionnaire. Voici les questions à poser: 

Quelle est votre formation?

La plupart des bons inspecteurs détiennent une formation collégiale ou universitaire dans un domaine lié au bâtiment. Plusieurs sont diplômés spécifiquement en inspection de bâtiments. Méfiez-vous des réponses comme «j'ai longtemps travaillé en construction» ou «je suis aussi entrepreneur». Cette expérience de terrain est très pertinente, mais ne se traduit pas toujours par une méthode d'inspection complète et rigoureuse.

Où habitez-vous?

Beaucoup d'inspecteurs acceptent de travailler à 100 km à la ronde, ce qui les amène dans des municipalités qu'ils connaissent peu. Choisissez un inspecteur qui habite près d'où vous prévoyez acheter. Le radon, la pyrite, les sols instables et les problèmes de structure sont autant de problèmes qui se manifestent de façon très différente d'une région à l'autre.

Combien d'inspections faites-vous par semaine?

Les meilleurs inspecteurs pratiquent leur métier à temps plein, sans avoir à compléter avec d'autres activités professionnelles. Ils consacrent environ une journée de travail à chaque inspection. Ils en font donc de trois à six par semaine. Ceux qui en font plus coupent les coins ronds ou risquent l'épuisement professionnel et les erreurs d'inattention.

En combien de temps donnerez-vous le rapport d'inspection?

Selon les délais habituels, vous aurez au moins quatre jours après l'inspection pour vous en déclarer satisfait, vous retirer de la transaction ou renégocier l'offre d'achat.

L'inspecteur propose de livrer le rapport aussitôt l'inspection terminée, ou le jour même? Non merci! Vous en aurez beaucoup plus pour votre argent avec un inspecteur qui vous promet le rapport en 48 heures, le temps de visionner toutes ses photos, faire des recherches s'il y a lieu et rédiger un rapport véritablement personnalisé.

Pouvez-vous me transmettre un exemple de rapport?

Les mauvais inspecteurs font de mauvais rapports: les problèmes sont mentionnés en peu de mots et noyés parmi une masse de contenu copié et collé qui s'applique à n'importe quelle propriété. Vous avez l'impression qu'il aurait fallu assister à l'inspection pour bien comprendre les problèmes et leur ampleur.

Les bons inspecteurs font des phrases complètes. Ils décrivent les problèmes, expliquent leurs conséquences et vous proposent des correctifs. Ils utilisent des mots comme «urgent», «risque pour la santé» ou «prévoir des coûts élevés» pour souligner l'importance de chaque problème.

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Note aux lecteurs: L'auteur de ce texte est membre de l'Association des inspecteurs en bâtiments du Québec.

Photo Ivanoh Demers, Archives La Presse

La plupart des bons inspecteurs détiennent une formation collégiale ou universitaire dans un domaine lié au bâtiment.