«Entre 7h et 19h, on s'attend à ce qu'il y ait un certain niveau de bruit, indique le sergent Laurent Gingras, représentant des relations médias au Service de police de la Ville de Montréal. Mais cela ne veut pas dire que tout est toléré.»

S'il y a un party dans la piscine du voisin et que le volume de la radio est aussi fort que dans une discothèque, les policiers peuvent intervenir, précise-t-il. Ils détermineront si le niveau de bruit est acceptable.

Dans la règlementation, qui varie d'un arrondissement montréalais (et d'une ville) à l'autre, ce niveau n'est habituellement pas quantifié.

«Les policiers ne se promènent pas avec des appareils pour mesurer le nombre de décibels, souligne le sergent Gingras. Quand ils demandent aux gens de faire moins de bruit, c'est suffisant, en général, pour régler le problème. En cas de refus, les policiers peuvent aller jusqu'à saisir la radio et imposer une amende.»

Selon lui, les plaintes relatives au bruit sont plus fréquentes dans les anciens quartiers de Montréal, densément peuplés, où les immeubles datant de plusieurs décennies sont moins bien isolés qu'aujourd'hui. Comme dans Rosemont-La Petite-Patrie, le Plateau-Mont-Royal, Verdun et Pointe-Saint-Charles.

Mais peu importe où on demeure, la clé pour entretenir de bonnes relations avec ses voisins est de les connaître. «Cela aide grandement à diminuer le nombre de conflits», croit le policier.

Aviser ses voisins quand on fait une fête peut réduire les tensions. «Ils seront plus tolérants en se disant que cela n'arrive qu'une ou deux fois par année. Ils pourront aussi en profiter pour aller au restaurant ou au cinéma. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucune limite.»

Cris et hurlements sur le balcon

Dans les immeubles en copropriété et les édifices locatifs, le nombre plus élevé de logements multiplie les risques de frictions. Mieux vaut alors établir certaines règles de bon voisinage. C'est ce qu'ont fait les copropriétaires des Jardins d'Alexandre, situé rue Alexandre-DeSève, au sud du parc La Fontaine à Montréal.

«Quand on vit en condo, on ne peut pas s'attendre à la même tranquillité que si on vivait dans le bois, reconnaît Jean-Marc Laurin, qui habite dans l'immeuble depuis sa construction, en 1994. Mais si des gens sur le party entrent avec des groupes à 3h du matin, on peut prendre des mesures pour régler la situation.»

Les règlements de l'immeuble sont très clairs: les occupants sont responsables en tout temps de leurs invités, qui doivent être en nombre limité afin de préserver la quiétude des voisins. Les travaux dans les logements sont tolérés entre 8h et 18h, après l'obtention d'un permis. Plusieurs précautions doivent aussi être prises afin de faire le moins de bruit possible (ne pas courir ou parler fort dans les couloirs, faire attention pour que le son de la musique et de la télé ne soit pas trop fort, ne pas faire la lessive entre 23h et 8h, etc.).

Quand les condos sont loués, des représentants rencontrent les nouveaux locataires afin qu'ils comprennent la portée de leurs gestes et s'intègrent harmonieusement au reste des résidants. Ils doivent, par ailleurs, signer un document et s'engager à respecter les règlements de l'immeuble.

Afin que ceux-ci soient appliqués, un système de pénalités et d'amende a été instauré en 2003 et notarié en 2005, précise M. Laurin, un des trois administrateurs de l'édifice de 82 condos.

«Il fallait montrer que c'était sérieux, explique-t-il. Un locataire, qui faisait jouer sa musique au maximum, a déjà accumulé 800$ d'amende, à coups de 50$!»

Avec certains résidants récalcitrants, le recours à la police est inévitable. Garder la paix n'est pas toujours facile...