La salubrité de l'eau et des lieux est autant la responsabilité des administrateurs que des copropriétaires. Or, le manque d'information est flagrant, constate Daniel Delorme, président de l'entreprise Odyssée Aquatique, qui travaille dans le domaine des piscines depuis près de 50 ans.

Au cours de sa carrière, il en a vu de toutes les couleurs: des gens qui se rasent dans une baignoire à remous ou y apportent leur bain moussant; d'autres qui s'entraînent dans la salle d'exercice puis vont se rafraîchir dans la piscine, sans douche préalable; des syndicats de copropriété de plus de 50 appartements qui ignorent que des tests de microbiologie doivent être effectués régulièrement.

Deux règlements* concernent les copropriétés, indique l'expert, qui a agi comme consultant auprès du ministère du Développement durable pour la mise en place de la règlementation sur la qualité de l'eau des piscines et autres bassins artificiels, en vigueur depuis le 1er janvier 2007.

«Les administrateurs devraient les connaître et les mettre en application, mais ce n'est pas toujours le cas, précise-t-il. De l'éducation doit aussi être faite du côté des copropriétaires pour qu'ils comprennent qu'ils ont aussi leur part de responsabilité afin de protéger la santé de tous.»

Il en va aussi de leur propre santé. Nombreux sont ceux qui utilisent les équipements (piscine, sauna, hammam, baignoire à remous, salle d'exercice), sans suivre un ordre logique afin d'en retirer tous les bienfaits, et en sortent à moitié morts, note-t-il.

Se baigner en toute confiance

Pour aider les administrateurs à mieux gérer leur piscine et leur baignoire à remous, le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec a tenu une séance d'information, le mois dernier.

«L'importance de cette question est sous-estimée en copropriété», croit André Delage, président de l'organisme.

Également président du syndicat de copropriété d'un luxueux complexe de 137 appartements, à Pointe-Claire, il s'est intéressé à ce sujet il y a environ trois ans, lorsque des copropriétaires se sont plaints de la qualité de l'eau de la piscine intérieure et du spa.

La réglementation est dorénavant rigoureusement respectée et la gestion de l'eau a été confiée à la firme Odyssée Aquatique. «Les gens apprécient de savoir que des tests se font régulièrement, dit-il. Il y a une grande amélioration, surtout pour ce qui est du spa. Ce n'est pas évident!»

Sonia Beauchemin, présidente de Gestion Sovica, s'assure aussi que la qualité de l'eau et de l'environnement soient impeccables dans les complexes haut de gamme Vistal 1 et 2, Sommets II et Zuni, à L'Île-des-Soeurs.

«C'est la chose la plus importante, estime-t-elle. On ne veut pas qu'il y ait de maladies. En plus de faire les tests requis, on vide et on lave le spa une fois par semaine. Nous avons aussi des règlements, clairement affichés. Les enfants de moins de 5 ans, par exemple, n'ont pas le droit d'aller dans le spa. Il faut aussi prendre une douche avant de se baigner.»

Les copropriétaires apprécient les critères établis, observe-t-elle. «Ils aiment que ce soit géré comme un hôtel cinq étoiles.»

Info: rgcq.org

* Q-2; r.39, règlement sur la qualité de l'eau des piscines et autres bassins artificiels, du ministère du Développement durable.

* B-1.1; r.11, règlement sur la sécurité dans les bains publics, de la Régie du bâtiment du Québec.