«Visite après promesse d'achat acceptée et preuve de financement», peut-on lire sur une l'annonce en ligne d'un triplex.

Oui, cette mention signifie que les acheteurs potentiels qui souhaitent aller voir l'état des planchers ou encore la qualité de la plomberie du duplex, triplex ou tout autre immeuble qui suscitent leur intérêt doivent d'abord et avant tout déposer une offre d'achat.

«C'est courant, normal, voire recommandé comme pratique, mentionne Martin Desfossés, coach en immobilier pour DuProprio. Il y a toute une question de relation avec les locataires. Il faut filtrer les acheteurs potentiels.»

Dans le cas d'une propriété de type investissement et lorsque le secteur est très recherché - comme dans le Plateau Mont-Royal à Montréal ou à Limoilou à Québec-, c'est une pratique fréquente, ajoute Nicolas Ayotte, président et chef de direction de Via Capitale.

Un filtre à curieux

Cette façon de faire permet d'éliminer les curieux pour qui voir l'intérieur des maisons est, en quelque sorte, un passe-temps. Car chaque fois que des acquéreurs potentiels visitent les différentes unités d'un multilogements, le propriétaire doit aviser ses locataires 24h à l'avance, ce qui occasionne un certain dérangement.

«Il faut respecter les locataires, ajoute Jean Sioui, qui a récemment vendu son immeuble de six logements, situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Ça serait une erreur de visiter tous les logements», estime-t-il.

«Dans le cas d'un multilogements, on achète un état général, on achète des revenus, des dépenses, souligne Martin Desfossés, pour expliquer la non-nécessité de visiter toutes les unités. C'est un investissement.»

Des précautions à prendre

Avant de faire leur offre, les futurs acheteurs prennent toutefois bien soin d'inscrire une clause stipulant que l'achat de l'immeuble est conditionnel à la visite des lieux. Si ce qu'ils voient ne correspond finalement pas à leurs attentes, il y a alors une possibilité d'annuler ou de renégocier les clauses de l'offre.

Toutefois, dans le cas d'un propriétaire occupant qui vend son triplex, par exemple, à un acheteur désireux lui aussi d'habiter dans l'un des logements, il est généralement possible de visiter l'unité occupée par le vendeur.

Mais il arrive parfois que l'appartement vu ne soit pas celui qui sera occupé par le futur proprio.

C'est ce qui est arrivé à Marie Gagné et son conjoint. Depuis longtemps à la recherche d'un multilogements dans le Vieux-Québec, le couple a fait une promesse d'achat sur un quadruplex après n'être entré que dans un seul des logements, celui qui était inoccupé et non celui où ils allaient habiter.

«On a fait notre offre sans avoir vu notre appartement, raconte Mme Gagné. Mais je savais que ça se passait comme ça. Le marché du plex à Québec va très vite.»

Elle ne regrette pas d'avoir procédé de cette façon. Leur offre a été acceptée et ils prendront finalement possession de cet immeuble à la fin du mois de juin.

Que ceux qui sont présentement à la recherche d'un logement dans une copropriété se rassurent, dans le cas d'une maison ou d'un condominium, on ne demande pas aux futurs acheteurs de faire une offre avant de pouvoir visiter les lieux.