Le coût demandé pour abattre un arbre varie selon la taille du spécimen, bien entendu, mais aussi en fonction de sa situation géographique, de sa dangerosité, de la facilité d'accès et des demandes accessoires, comme l'essouchement ou la transformation en rondins.

«L'abattage d'un arbre se paie suivant un tarif horaire, dans une fourchette entre 120 et 180$ l'heure, selon les entreprises, explique Jean Lamontagne, consultant et professeur en arboriculture. C'est pourquoi il est bon de faire faire deux ou trois estimations.»

Francis Boisvert, de Service d'élagage Boisvert, donne les fourchettes de prix suivantes: entre 150 et 200$ pour un arbre de petit calibre; de 1500 à 2500$ et même parfois 3000$ pour un gros arbre, bois et souche enlevés. «En général, les contrats se chiffrent entre 500 et 1500$, affirme-t-il. À Montréal, c'est plus cher, à cause du trafic, de la difficulté d'accès, de la moindre accessibilité des lieux où on peut décharger les résidus... Ces obstacles font souvent grimper le prix de 10 à 15%.»

L'abattage est plus coûteux quand l'arbre se trouve en ville, et un peu plus cher à Montréal qu'à Québec, renchérit Jean Lamontagne. «Il faut se méfier des gens qui sonnent à votre porte et vous offrent de couper un arbre à faible prix, ajoute-t-il. Ils n'ont sans doute pas d'assurance responsabilité ni d'assurance de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST).»

Formation et assurances

La première question à poser à un entrepreneur, selon M. Lamontagne, est la suivante: «Est-ce que vos employés ont un diplôme professionnel?» Autrement dit une formation d'arboriculteur-élagueur, qui consiste en 1000 heures de cours, à l'école secondaire. La société qui abat des arbres doit impérativement détenir une assurance de responsabilité civile d'au moins 1 million et même de 2 millions, poursuit le spécialiste. Elle doit également détenir une assurance avec la CSST. «C'est un travail dangereux, abattre un arbre. Il faut y grimper et le couper morceau par morceau. Une scie mécanique, ça peut blesser pas mal!»

Une fois l'arbre abattu, la plupart des propriétaires demandent un essouchement, ce qui revient à entre 3 et 5$ du centimètre de diamètre, estime M. Lamontagne. Une petite machine gruge la souche jusqu'à 15 centimètres sous le sol.

Permis municipal

Avant d'abattre un arbre, il faut prendre contact avec les responsables de sa municipalité ou de son arrondissement, car chacune ou chacun est responsable de sa propre réglementation. À Montréal, la politique de l'arbre, datant de 2006, stipule que le permis est requis même pour les arbres de la cour arrière, et que l'autorisation n'est accordée que si l'arbre est mort ou atteint d'une maladie irréversible, ou encore s'il cause un dommage à un bien ou empêche une construction. «Certains arrondissements demandent une étude par un inspecteur [60$ dans Ville-Marie, 80$ dans Ahuntsic, 50$ dans Montréal-Nord], indique Patricia Lowe, des communications de la Ville de Montréal. Les demandes d'autorisation, à Montréal, concernent les arbres de plus de 10 cm de diamètre, sauf exception [5 cm dans Montréal-Nord].»

Ligne électrique

Si, pendant les manoeuvres d'abattage, une partie de l'arbre risque de se trouver à moins de trois mètres d'un fil moyenne tension (fil non gainé, le plus haut sur le poteau), le propriétaire doit prendre contact avec Hydro-Québec, en remplissant un formulaire en ligne. Un représentant de la société d'État pourra lui proposer un contrat d'élagage ou d'abattage, assorti d'une facture de 20 à 1500$. Après le passage de l'arboriculteur d'Hydro-Québec, un entrepreneur privé pourra terminer le travail.