L'inspection préachat vise à détecter tout signe alarmant pour la future valeur d'une maison. Par exemple: des fils tordus dans la boîte électrique, un cerne sur le plancher, une solive coupée au passage d'un tuyau... Elle a lieu après la signature de l'offre d'achat, et coûte environ 500$.

Avisé, l'acheteur prépare son budget en vue de certains travaux. Il détient des arguments sérieux pour négocier un prix à la baisse ou annuler la promesse d'achat. S'il est satisfait du contenu du rapport, il finalise la transaction, avec la sensation d'avoir fait ses devoirs.

Le hic? Beaucoup d'inspecteurs ne sont pas compétents. Leurs clients, en lisant des rapports d'inspection volumineux et peu précis, ont l'impression d'avoir fait une dépense inutile. «N'importe qui peut s'improviser inspecteur en bâtiment sans être tenu légalement à aucune règle, fait observer l'ingénieur René Vincent, souvent cité en cour comme témoin expert. La même absence de cadre légal fait que les inspecteurs sont abondamment poursuivis, pour en avoir dit trop ou pas assez.»

Lueur d'espoir: le grand ménage est commencé, on attend même un projet de loi qui devrait encadrer plus étroitement le métier d'inspecteur en bâtiment (voir texte ci-contre).

Malgré l'absence de réglementation, l'inspection préachat demeure-t-elle une bonne chose? «Quand le travail est bien fait, certainement, assure M. Vincent. À supposer que vous faites inspecter deux ou trois maisons avant d'en acheter une, c'est 1000$ ou 1500$ qui vous auront peut-être évité des surprises bien plus coûteuses.»

De plus, si jamais on se retrouve devant un juge, avoir procédé à l'inspection préachat peut jouer en notre faveur. «Cela témoigne de la prudence et de la diligence que la loi exige d'un acheteur de maison», affirme Me Yves Tourangeau, de chez Guilbert Simard Tremblay, avocats.