«La seule façon de connaître la condition fongique et bactérienne d'une maison, s'il n'y a pas d'autres indices, c'est l'analyse en laboratoire des échantillons d'air et de surfaces», affirme Gino Dechamplain, président d'Enviro-Option, une entreprise qui fait des analyses de laboratoire pour les bâtiments. Les tests de labo menés avant les travaux de restauration donnent à l'assureur la preuve qu'il y a contamination fongique.»

Ces tests peuvent-ils prouver que la contamination date bien du dernier sinistre, celui pour lequel l'assuré fait une réclamation? «Non, pas à eux seuls, répond le diplômé en environnement et en génie. Il faut, en conjonction, un rapport de l'expert en sinistres.»

Le laboratoire est un intervenant neutre, qui n'a aucun intérêt à ce que les travaux se fassent ou ne se fassent pas, contrairement au sinistré et à l'assureur, poursuit Gino Dechamplain. «Nous, on fait un diagnostic [moisissures, bactéries] et on suit les normes de nettoyage de l'IICRC (Institute of Inspection Cleaning and Restoration Certification), une norme internationale mise au point par des centaines d'experts. La norme dit, par exemple: le gypse ne peut être nettoyé, il doit être enlevé.»

«Je demande souvent à mes patients de faire faire des tests de microbiologie du bâtiment, pour confirmer un soupçon de contamination fongique, dit Louis Jacques, de la direction de santé publique de Montréal. Mais si le dégât d'eau est bien visible, pas besoin de faire de tests.»

Pourquoi une analyse?

De son côté, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) ne recommande généralement pas aux propriétaires une analyse de laboratoire, du moins pour les petits sinistres, puisqu'il faut nettoyer de toute façon. Elle trouve plus efficace de consacrer l'argent à la résolution du problème.

Chez Opti-Services, entreprise de décontamination, on fait faire systématiquement une analyse après travaux, afin de confirmer que le problème est bien réglé.

Avant d'acheter

Le bilan microbiologique d'un bâtiment a son utilité avant une transaction immobilière. «La majorité de nos clients ont fait inspecter leur propriété avant de l'acheter, mais un inspecteur en habitation ne peut pas détecter un problème de moisissure invisible, explique M. Dechamplain. Il faut pour cela un inspecteur qualifié en microbiologie du bâtiment. S'il y a une humidité anormale dans le sous-sol, s'il y a un historique de dégât d'eau, on peut au moins demander une inspection visuelle et une analyse d'échantillon d'air. Chez Enviro-Option, cela coûte 575$. Quant au bilan complet, comprenant l'inspection, l'analyse d'air et de surfaces, le rapport écrit avec liste des travaux à effectuer, il coûte 925$.»