Ces parasites nocturnes habitent les coins sombres des maisons et sortent une fois le soleil couché pour se nourrir. Ils adorent la chaleur et le sang humain. Et ils pourraient bien mettre vos nerfs à rude épreuve! Il ne s'agit pas d'un nouveau film d'horreur estival. Le cauchemar est malheureusement bien réel pour ceux qui sont aux prises avec une infestation de punaises de lit.

Ça pique juste à y penser. On les a rapportées de voyage ou d'un hôtel. Ou bien un ami nous les a refilées par inadvertance lors d'une visite. Peu importe, tout ce qu'on veut, c'est se débarrasser de ces insectes au plus vite. Que faire? Pas de panique.

Les punaises de lit sont certes repoussantes, mais elles ne transmettent pas de maladies, explique Jean-François Duchesne, conseiller en santé environnementale à la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale.

La punaise de lit, ce petit insecte nocturne de couleur rouge brunâtre, pique comme un moustique pour se nourrir de sang. Ses morsures provoquent des réactions cutanées allergiques chez certaines personnes, mais pas toutes. Les cas problématiques surviennent souvent après un grattage excessif.

La bestiole plate d'environ 5 mm - un peu comme un pépin de pomme - peut s'infiltrer dans des fissures étroites, telles les coutures de matelas. La femelle pond jusqu'à 200 oeufs dans sa vie. Elle est active la nuit lorsque son hôte, l'homme, lui, dort paisiblement.

À Québec, la Direction de santé publique suit le dossier depuis 2005, moment auquel le bureau a commencé à recevoir des appels à ce sujet. Les demandes d'information ne font qu'augmenter depuis.

La Santé publique régionale a interpellé les exterminateurs de la région afin de dresser un portrait du problème. Conclusion : la plupart d'entre eux soutiennent que les interventions sont passées de quelques-unes par mois à plusieurs par jour au cours des dernières années dans la capitale.

Mais la situation à Québec n'est pas comparable à l'épidémie vécue à Montréal. La vigilance demeure toutefois de mise, indique François Moisan, porte-parole à la Ville de Québec. «On suit la problématique, mais ce n'est pas marqué présentement.»

Pas un problème de propreté

M. Duchesne soutient que la qualité du logement n'a rien à voir avec les risques d'infestation de punaises de lit. N'importe quel milieu peut être touché du demi-sous-sol humide au condo de luxe. «Les grandes villes canadiennes comme Toronto, Vancouver et Montréal sont plus affectées, car les conditions sociosanitaires sont assez différentes» [de Québec], souligne-t-il. «On croise les doigts!»

Les exterminateurs ont différentes méthodes de travail et tarifications. Le conseiller en santé environnementale invite également les proprios à choisir un exterminateur avec un plan d'action qui inclut au moins deux visites. Le problème n'est en effet souvent pas réglé la première fois.

«On préconise aussi toujours la lutte intégrée», note Jean-François Duchesne. Les pesticides, la chaleur, le froid, les pièges à punaises; une combinaison de plusieurs méthodes sera plus efficace. «Les insecticides tuent juste les adultes», explique-t-il.

Les trois entreprises consultées par Le Soleil offraient en effet des produits assez différents.

Techniques employées

L'entreprise de gestion parasitaire Maheu&Maheu utilise plusieurs méthodes à la fois. Michel Maheu, directeur général, explique que les punaises ont développé une résistance aux insecticides d'usage courant, et que coupler le traitement chimique avec la vapeur d'eau est la méthode est souvent préconisée. Le tout aidé d'un bon aspirateur.

L'entreprise exige un minimum de 350 $ pour une intervention, plus 100 $ par pièce supplémentaire. Le programme contient toutefois deux suivis afin d'éviter de retrouver des survivants. Maheu&Maheu travaille par ailleurs actuellement au développement de traitements thermiques.

Le groupe Tremblay & Lemieux emploie pour sa part le traitement à la chaleur qu'il décrit comme «écoresponsable», puisqu'aucun insecticide n'est employé. L'entreprise soutient que ce traitement est idéal pour ceux qui ne veulent pas entrer en contact avec les pesticides et ceux qui sont aux prises avec une infestation importante.

Steeve Lemieux, président, soutient que contrairement aux traitements à l'insecticide, une seule intervention sera nécessaire. Toutefois, il faut y mettre le prix : 1800 $ par jour de travail. On doit en effet installer des appareils pour élever la température de la pièce. On emploie ensuite des ventilateurs pour créer une «espèce de four à convection» pendant cinq heures, question de faire «cuire» les bestioles, mais surtout leurs oeufs, plus résistants.

De son côté, Daniel Lamontagne, directeur de la région de Québec chez Abat Extermination, travaille avant tout avec des insecticides. Lors du traitement, les occupants doivent partir pour une période de 24 heures. Pour un problème de base, dans trois pièces, le tout pourrait coûter entre 300 $ à 400 $, selon l'évaluation, qui, elle, est gratuite.