Les Fêtes, sont là, tout proche. L'idée de surprises, de preuves d'affection, de tables bien garnies et d'une maison pleine à craquer nous grise déjà. Mais cela ne doit pas nous faire oublier la sécurité des nôtres, de ceux qu'on recevra et de nos biens. Les risques d'incendie seront plus élevés que d'ordinaire. Il faut y voir, maintenant.

Les avertisseurs de fumée sont le premier rempart pour la protection contre les incendies, et les avertisseurs d'oxyde (monoxyde) de carbone, contre les gaz subtils et mortels de combustion. «Ces appareils doivent être en ordre et en nombre suffisant», trouve Philippe Saint-Pierre, conseiller au service du CAA-Habitation.

Même si vous ne chauffez ni au bois ni au gaz ni au mazout, vous devez aussi vous pourvoir d'un avertisseur de monoxyde si, par exemple, votre voiture est garée dans un abri ouvert près de la fenêtre de la cuisine. À moins qu'elle ne le soit dans un garage contigu ou que celui-ci ne se trouve sous une pièce de vie ou une chambre à coucher.

Si vous prévoyez employer votre poêle à fondue, pense M. Saint-Pierre, ce genre d'avertisseur peut avoir aussi son importance. Dans le cas où l'appareil ne brûlerait pas complètement ses gaz.

Une boîte de bicarbonate de soude sur l'évier peut être d'un grand secours pour éteindre un feu de cuisson qui commence ou une bougie qui vient de tomber sur la nappe. Sans compter la disposition à portée de la main du numéro de téléphone du Centre antipoison du Québec (1 800 463-5060) de peur qu'un tout-petit, échappant à la surveillance des adultes, n'avale du combustible à fondue ou toute autre substance dangereuse.

Le CAA-Habitation recommande l'acquisition d'un extincteur. À la condition, bien entendu, qu'on maîtrise bien son mode d'emploi et qu'on ne l'ait pas enseveli dans un placard. Si on en a déjà un, il doit être encore fonctionnel.

«Ce n'est pas lorsque le feu éclate qu'il est temps de vérifier son extincteur. À cette fin, il faut joindre maintenant son marchand spécialiste de sorte qu'il puisse, le cas échéant, le remettre en état», insiste le porte-parole du CAA.

Quelques jours

Vous quittez la maison quelques jours : «Créez le doute dans l'esprit des cambrioleurs», recommande le directeur adjoint du Service de police de la Ville de Sainte-Marie, Guy Cliche. Bref, donnez l'impression que ça bouge chez vous.

«Une entrée non déneigée, des journaux et du courrier qui débordent de la boîte aux lettres, les rideaux fermés tout le temps ou des lumières extérieures ouvertes 24 heures, ce n'est pas génial», pense-t-il.

Installez, sur quelques lampes, une minuterie. Elles s'allumeront et s'éteindront chacune à leur tour, tout comme si elles reproduisaient vos habitudes de vie bien que, durant les Fêtes, on aille au lit un peu plus tard. De même sur votre téléviseur. Allumé, ses reflets sautilleront dans la pièce et à travers les rideaux. «Ça bouge, vous venez de créer le doute», affirme Guy Cliche.

Mais si la neige de votre entrée n'est pas enlevée et que déborde votre boîte aux lettres, là, vous n'êtes pas plus avancé. C'est pourquoi vous aurez besoin d'un voisin secourable qui ramassera la neige et le courrier, qui stationnera sa voiture à l'occasion dans votre entrée, qui mettra devant chez vous un sac poubelle le jour de l'enlèvement des ordures ménagères.

Tout votre système de défense pourrait être en péril si vous avez annoncé, chez votre dépanneur ou votre coiffeur, que vous partiez. «Ne le criez pas sur tous les toits. Soyez discrets», recommande Charlotte Sasseville, conseillère en affaires publiques au Bureau d'assurance du Canada.

Pendant votre absence, prenez vos messages sur votre répondeur. Du coup, délestez votre boîte vocale. N'attendez pas qu'elle soit pleine et qu'elle dénonce votre absence. Abstenez-vous aussi, plaide Philippe Saint-Pierre, de laisser un message de réception d'appel tel : «Sommes absents jusqu'au 31 décembre, vous rappellerons à notre retour.» Là, vous vous mettez à découvert.

Pendant que vous êtes là

S'il y a des fripons qui aiment la tranquillité et le secret pour faire main basse sur nos affaires, d'autres ne détestent pas, la nuit, les groupements de voitures et les maisons bondées.

«Tout le monde a du plaisir dans la maison. Ils sondent les portes des automobiles. Sur six ou sept, la probabilité est grande qu'il y en ait quelques-unes qui ne soient pas verrouillées. Dans celles-ci, on y aura peut-être laissé son portefeuille. À moins que ce ne soit son iPhone, son iPod ou son GPS. Ou des cadeaux laissés sur les banquettes», met en garde M. Cliche.

D'autres, en revanche, tourneront doucement la poignée de la porte d'entrée, principale ou secondaire, prêts à s'excuser si on les y prend. Tout le monde est au sous-sol. Une sacoche traîne dans le vestibule ou sur l'évier, ils s'en emparent et s'en vont. Tout ça n'est pas de la fiction, ça arrive.

Numéro de votre maison

Le numéro de votre maison peut n'être pas visible de la rue. Votre arbre de Noël extérieur le cache peut-être. Ou bien votre boîte aux lettres rurale, sur lequel il est inscrit, est éventuellement assiégée par la neige. Hâtez-vous de le dégager afin qu'on le voie bien, reprend l'officier de police de la Ville de Sainte-Marie.

Qu'une personne, parmi vos invités, fasse une crise de coeur, la demi-minute de plus qu'auront mis les ambulanciers pour trouver votre résidence pourrait lui être fatale. Qu'un incendie éclate dans la cuisine et que les pompiers aient du mal à vous trouver, le feu pourrait avoir, entre-temps, pris des proportions incontrôlables.