Difficile de trouver un apôtre plus convaincant en faveur de «l'immobilier durable» que Me Yves Jolicoeur, avocat-expert en droit de la copropriété. «Les copropriétaires doivent avoir en tête la pérennité de l'immeuble, affirme-t-il. Ils doivent penser à moyen et à long terme. C'est payant pour la société et c'est payant pour l'investisseur privé.»

L'immobilier durable signifie plus que l'achat d'un bâtiment érigé suivant les principes de la construction durable, précise l'avocat. «Le mode d'entretien aussi doit être durable. On ne doit pas refiler aux générations futures le coût de la jouissance des lieux. Cela vaut d'ailleurs pour toutes les infrastructures, routes ou hôpitaux. Outre l'impact environnemental - davantage de rebus - et économique, il y a des conséquences sociales. On a vu, avec les émeutes à Paris, que la détérioration du tissu social est en corrélation directe avec l'état des immeubles.»

 

Les immeubles doivent donc être dotés d'un programme pour l'entretien courant et de fonds pour les travaux majeurs éventuels. «Ce n'est pas juste la question d'être vert ou bien-pensant. Il s'agit de gérer votre actif, de ne pas être menés par des événements hors de votre contrôle. Ce n'est pas drôle de se voir imposer une cotisation imprévue de 10 000$ parce que le toit coule et que le fonds de prévoyance est dégarni!»

Écologie et valeur immobilière

Outre quelques incitatifs à acheter vert - subventions gouvernementales, taux hypothécaires ou primes d'assurances avantageux dans certaines institutions financières - et la diminution des frais de chauffage, la construction écologique et la gestion responsable font augmenter la valeur d'une propriété.

«C'est un fait bien documenté en Europe, une tendance mondiale. Et ce n'est pas parce qu'on baigne au Québec dans une énergie qui ne coûte pas cher qu'on échappe à cette tangente.»

Par ailleurs, beaucoup d'immeubles sont en mode rattrapage actuellement. «Après une détérioration progressive, ils doivent payer de grosses cotisations. Les immeubles où il y a eu un programme d'entretien sont valorisés.»

Accessibilité et revenus fiscaux

L'immobilier durable passe aussi par la densification de la population, affirme Me Jolicoeur. «Rendre les logements accessibles aux jeunes familles permet de revitaliser les quartiers, d'offrir des services transports, santé et des commerces. Pour les familles, cela fait moins loin pour conduire les enfants à l'école. Pour la municipalité, cela augmente les revenus fiscaux.»

Les acheteurs potentiels, propriétaires, copropriétaires et investisseurs trouveront informations et conseils au cinquième Salon de l'immobilier et de la copropriété, qui se tiendra les 13, 14 et 15 novembre prochains au Palais des congrès de Montréal, sur le thème de l'immobilier durable. Me Jolicoeur, président et fondateur du salon, y donnera des conférences, de même que plusieurs autres experts réputés. La populaire clinique de consultations juridiques gratuites sera de retour, de même que des ateliers et des conférences.

Tout le programme sur www.cestamontreal.com