Les clients d'Hydro-Québec qui produisent eux-mêmes leur électricité ne courent pas les rues. Hier, seulement sept foyers québécois revendiquaient ce statut.

Les clients d'Hydro-Québec qui produisent eux-mêmes leur électricité ne courent pas les rues. Hier, seulement sept foyers québécois revendiquaient ce statut.

 Depuis juillet 2006, Hydro-Québec offre pourtant à sa clientèle la possibilité de devenir autosuffisante en production électrique. La société d'État permet à un client de posséder son propre système pouvant produire jusqu'à 130 000 kilowattheures (kWh) par année. Une maison unifamiliale type consomme en moyenne 26 000 kWh.

Hydro-Québec soutient toutefois que le nombre d'autoproducteurs augmentera au cours des prochains mois. «Onze autres foyers sont en attente d'obtenir leur certification», a confirmé hier Hélène Laurin, d'Hydro-Québec Distribution.

La société d'État convient que la tâche n'est pas de tout repos pour un client décidant de s'autoproduire. Les délais peuvent sembler longs. «Et cela demande beaucoup de préparation», fait valoir la porte-parole de la société d'État.

Jusqu'à maintenant, c'est l'énergie solaire qui semble avoir la cote auprès des autoproducteurs. Les sept systèmes reconnus par Hydro-Québec carburent à l'énergie du soleil. Et les éoliennes? Neuf des 11 projets en attente auront recours à ce type d'énergie.

Seul bémol, la production des systèmes installés demeure encore marginale. Dans des documents déposés à la Régie de l'énergie, Hydro-Québec souligne qu'aucun client l'an dernier n'a été en mesure de produire suffisamment de courant pour répondre entièrement à ses besoins.

Et contrairement à certains distributeurs européens d'électricité, Hydro-Québec ne permet pas aux autoproducteurs québécois de vendre leur surplus sur son réseau. Les kilowatts excédentaires produits sont payés en crédits d'énergie. Ils peuvent alors être appliqués sur les factures d'électricité futures.

À l'Association québécoise con-tre la pollution atmosphérique (AQLPA), on croit qu'Hydro-Québec pourrait en faire davantage pour stimuler l'autoproduction d'électricité. «On sent que la volonté n'est pas là», avance le porte-parole André Bélisle.

Selon ce dernier, les importants surplus d'électricité (6,1 térawattheures) ne favorisent pas en ce moment un tel mouvement. «Notre société d'État peine présentement à écouler toute son électricité sur les marchés extérieurs», fait-il remarquer.

Programmes d'aide

L'AQLPA souhaite que des programmes d'aide gouvernementaux voient rapidement le jour afin d'encourager les consommateurs à se tourner vers des systèmes d'autoproduction durables.

Hydro-Québec remarque de son côté que le coût actuel de l'électricité au Québec ne favorise pas nécessairement le désir de s'autoproduire chez sa clientèle.

À titre de comparaison, les Québécois paient environ 7 ¢ du kilowattheure consommé, alors qu'en Europe, là où les systèmes d'autoproduction gagnent en popularité, la même quantité d'énergie se vend près de 25 ¢.