Avec la belle saison, la maison est souvent pleine d'invités. Mais quand ce sont des insectes, des arachnides et autres diplopodes qui nous rendent visite, l'accueil est beaucoup moins chaleureux.

Avec la belle saison, la maison est souvent pleine d'invités. Mais quand ce sont des insectes, des arachnides et autres diplopodes qui nous rendent visite, l'accueil est beaucoup moins chaleureux.

 >> Notre quiz sur les fourmis

Le problème, quand on se retrouve avec une infestation d'insectes à l'intérieur, c'est que, souvent, on n'a absolument aucune idée de l'endroit par lequel ils se sont infiltrés. Le moindre interstice, la plus minuscule fissure peuvent être des ouvertures invitantes sur la chaleur et le confort de votre foyer. Ainsi, pour prévenir la visite de ces indésirables, il faut respecter certaines règles de base à l'extérieur de votre propriété, conseille le biologiste Michel Maheu, directeur général chez Maheu & Maheu, entreprise spécialisée en gestion parasitaire.

D'abord, puisque les fondations sont facilement accessibles pour tout ce qui grouille et rampe à l'extérieur, il faut les entretenir soigneusement, en colmatant les brèches qui pourraient s'y trouver, suggère M. Maheu.

Ensuite, les cadres des portes et des fenêtres doivent être bien calfeutrés. De la même façon, chaque ouverture laissant passer des fils électriques ou des tuyaux qui parcourent la structure de la maison doit être scellée. «Le filage et la tuyauterie sont des autoroutes pour les insectes», rappelle le biologiste.

Certains revêtements sont plus perméables que d'autres aux invasions. Le clin de vinyle est une véritable «carte d'invitation pour les parasites», car, avec ses nombreux interstices, il offre plusieurs portes d'entrée.

M. Maheu recommande de prendre l'habitude de secouer énergiquement les objets que l'on entre dans la maison et qui ont passé un certain temps dehors. Le journal, par exemple, ou les serviettes de piscine.

Comme insectes et arthropodes se trouvent parmi la végétation comme des poissons dans l'eau, il est préférable d'éloigner les verts feuillages des fondations. Une plate-bande appuyée sur la maison représente un refuge idéal pour les insectes, qui peuvent en profiter pour faire une incursion à l'intérieur. Pour la même raison, les plantes grimpantes et les vignes sont aussi à proscrire. Et surtout, évitez d'entasser des cordes de bois ou des matériaux le long des fondations.

Afin d'éloigner toute menace, Michel Maheu recommande même d'aménager une petite bande de gravier autour de la maison. Une solution de rechange consiste à planter des espèces répulsives, telle la citronnelle. Les paillis réduisent aussi les infestations d'insectes.

Le soir, un éclairage très prononcé agit comme un aimant sur les insectes photopositifs, rappelle M. Maheu. Utiliser les ampoules jaunes, communément appelées bug lights, peut aider, mais il faut faire un compromis sur le look. «Ce n'est pas tout le monde qui veut éclairer sa maison avec des ampoules jaunes», dit-il. À proscrire absolument, les pièges lumineux à ultraviolets. «En plus de causer une véritable pollution sonore, ces pièges attirent des insectes qui, peut-être, ne seraient jamais venus sur votre propriété.»

 Un maigre arsenal pour mener la guerre

 Pour mener la guerre aux bestioles, les armes dont disposent les citoyens sont bien modestes.

 Depuis quelques années, les insecticides chimiques ont été graduellement retirés des tablettes. Sans être aussi efficaces, certains produits biologiques peuvent néanmoins donner un coup de pouce pour ralentir la prolifération d'insectes dans votre cour.

 La terre à diatomées, ou dioxyde de silicium, est une fine poudre composée de micro-organismes marins. À son contact, la carapace des insectes se fendille, ce qui mène à la déshydratation et à la mort.

 Solutions sucrées

 Il existe aussi des solutions sucrées contenant de l'acide borique. Les fourmis en apportent de petites gouttelettes au sein du nid, empoisonnant ainsi la colonie.

 Autrement, divers savons insecticides, contenant des sels de potassium et des pyréthrines, peuvent être appliqués localement sur les nids.

 Au Centre jardin Hamel, l'assistant-gérant Henri-Paul Lachance suggère une solution tout à fait écologique pour qui est aux prises avec un nid de fourmis noires des champs (qui forme une butte bien visible) : le recouvrir d'une bonne pelletée de compost de crevettes. Cela suffit généralement à disperser la colonie.

 Pour tenir les indésirables à distance, le site Internet www.bestioles.ca  propose d'utiliser des répulsifs tels des boules à mites, du vinaigre ou du savon liquide. Stéphanie Martin

 Qui sont ces bestioles qui s'invitent à la maison?

 Les fourmis gâte-bois : Très nuisibles, elles nichent dans les structures, souvent là où il y a infiltration d'eau, et les grugent. Si leur colonie est dans la maison, il faut faire appel à l'exterminateur.

 Les fourmis brunes des champs : Petites (3 mm) et brunâtres, elles creusent de petits cratères caractéristiques. Si elles s'infiltrent à l'intérieur, c'est pour y trouver de la nourriture qu'elles rapportent au nid, dehors.

 Les fourmis noires des champs : Plus grosses que leurs consoeurs brunes (9 mm), elles construisent des nids qui forment des monticules. Elles entrent rarement à l'intérieur, mais si c'est le cas, c'est qu'elles cherchent de la nourriture.

 Les dermestes du lard : petits coléoptères à la carapace noire marquée d'une ligne jaune. Au stade de larve, le dermeste prend la forme d'un petit ver poilu. Il se nourrit des mouches qui s'infiltrent dans l'entretoit à l'automne, mais aussi d'aliments riches en protéines ou de poils d'animaux.

 Les cloportes : de la famille des crustacés, ils vivent dans les endroits humides et sont donc souvent signe d'une infiltration d'eau.

 Les perce-oreilles : Ils s'infiltrent n'importe où et élisent domicile dans les fentes et les fissures. Ils ne peuvent se reproduire à l'intérieur.