De plus en plus de Canadiens possèdent leur logement, et une plus grande proportion de ces propriétaires détiennent une hypothèque. Malgré la proportion des propriétaires consacrant plus de 30 % de leur revenu pour se loger, il n'y a pas lieu de craindre une crise hypothécaire comme aux États-Unis, assure Jean-François Dion.

De plus en plus de Canadiens possèdent leur logement, et une plus grande proportion de ces propriétaires détiennent une hypothèque. Malgré la proportion des propriétaires consacrant plus de 30 % de leur revenu pour se loger, il n'y a pas lieu de craindre une crise hypothécaire comme aux États-Unis, assure Jean-François Dion.

 Selon l'analyste du marché à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, les bas taux d'intérêt et la bonne performance économique du Canada ont poussé les Canadiens vers l'accession à la propriété. Les chiffres de Statistique Canada, issus du recensement de 2006, nous apprennent que 68,4 % des 12 437 470 ménages sont propriétaires de leur logement, le taux le plus élevé depuis 1971. Une hausse de 2,6 % depuis le recensement de 2001.

Des 8, 4 millions de ménages propriétaires, 57,9 % remboursaient une hypothèque, soit 2,7 % de plus qu'il y a cinq ans. Les chiffres du recensement nous apprennent également qu'en 2006, la proportion de propriétaires qui consacraient 30 % ou plus de leur revenu à leur logement a atteint 17,8 %, une hausse de 1,8 % sur la situation de 2001.

L'analyste de la SCHL ne craint pas une crise hypothécaire pour autant. D'abord parce que le marché de l'habitation est sain au pays, puisqu'il n'y a pas d'accumulation de maisons à vendre sur le marché. De plus, la proportion d'hypothèques considérées à risque se situe à 5 % au pays, comparé à 25 % chez nos voisins du sud.

Inflation plus rapide

Au cours des cinq dernières années, le coût du logement a progressé plus rapidement que l'inflation. Entre les recensements de 2001 et 2006, l'indice des prix à la consommation a progressé de 11,3 %. Les coûts de l'habitation ont pour leur part augmenté de 12,8 % pour les locataires et 21,6 % pour les propriétaires.

Le condominium était le choix de 10,9 % des propriétaires en 2006, comparé à 4 % en 1981. Le condo est populaire chez les jeunes ménages et chez les personnes âgées. Pour les jeunes, il s'agit d'une question de coût. Le coût moyen d'une maison unifamiliale à Québec au premier trimestre de l'année était de 198 535 $, alors que le coût moyen d'un condo était de 154 780 $.

Ainsi le pourcentage des ménages propriétaires d'un condo avec hypothèque, dont le principal soutien est de 24 ans et moins, est passé de 11,6 % en 2001 à 18 % cinq ans plus tard. Chez les 25-34 ans, la proportion de propriétaires de condos avec une hypothèque a progressé de 3,8 % pour atteindre 13,2 % en 2006.

Les 39,2 % des ménages propriétaires d'un condo libre d'hypothèque se retrouvent chez les plus âgés. À eux seuls, les 75 ans et plus représentaient 14 % propriétaires des condos sans hypothèque. Le vieillissement de la population et l'aspect sécurité que procure ce type de logement expliquent en partie la popularité du condo, mentionne l'analyste de la SCHL.

La tradition se maintient, le Québec compte le plus faible pourcentage de ménages propriétaires de leur logement, 60,1 %, alors qu'à Terre-Neuve et au Labrador cette proportion atteint 78,7 %, et qu'elle situe à 73,1 % en Alberta.

Au Québec, 58,2 % des proprios remboursent une hypothèque, contre 44,8 % à Terre-Neuve. La palme à ce chapitre revient à l'Alberta, qui a connu un grand flux migratoire ces dernières années, avec une proportion 62,1 % des propriétés hypothéquées.