Après l'hiver, la fonte des neiges et le dégel, le chemin pour vous rendre à votre chalet est enfin praticable. Vous êtes impatient d'y aller et d'y trouver refuge, loin des rumeurs de la ville. Mais lors de votre première visite, il faudra vous astreindre à une série de tâches pour vous réinstaller. En voici un aperçu.

Après l'hiver, la fonte des neiges et le dégel, le chemin pour vous rendre à votre chalet est enfin praticable. Vous êtes impatient d'y aller et d'y trouver refuge, loin des rumeurs de la ville. Mais lors de votre première visite, il faudra vous astreindre à une série de tâches pour vous réinstaller. En voici un aperçu.

 «Ouvrez d'abord les fenêtres pour rafraîchir les lieux. Car pendant vos longs mois d'absence, il n'y avait pas d'échangeur d'air pour prendre le relais», déclare l'inspecteur en bâtiment Mario Grondines, d'Habitation Expert-Conseil de Loretteville. Gardez toutefois à l'esprit qu'il vous faudra, maintenant ou plus tard, mettre en place les moustiquaires.

 À partir du tableau de distribution électrique, remettez le courant, hormis celui du chauffe-eau. Après quoi, le cas échéant, vous ouvrez l'interrupteur de la pompe électrique de votre puits artésien. «Il est normalement situé près du réservoir d'eau, dans la maison», précise M. Grondines.

 À présent, ouvrez au quart de tour tous les robinets en vous assurant que les «valves» sous l'évier, le lavabo et le réservoir de toilettes sont également ouverts.

 Puis, ouvrez l'eau. Soit en tournant votre clé d'adduction près de la voie publique, soit en ouvrant la valve générale dans votre sous-sol ou votre vide sanitaire. C'est selon.

 Alors l'eau, tout en expurgeant l'air des tuyaux, se met à couler. Progressivement, l'eau fraîche succède à l'eau stagnante, tout en entraînant les liquides antigel d'hivernement dans les égouts.

 Lorsque le débit d'eau du robinet d'eau chaude est régulier et que tout l'air contenu dans le conduit est chassé, c'est signe que le chauffe-eau est plein. C'est le moment de mettre l'électricité de l'appareil en service.

 «Jamais on ne le fait quand le chauffe-eau est vide ou partiellement rempli. Autrement, les éléments brûleront à coup sûr», met en garde l'inspecteur en bâtiment.

 Une fois les robinets fermés, portez l'oreille à tout chuintement, cliquetis de gouttes d'eau ou cillement qui induirait un bris de plomberie.

 Ensuite, nettoyez le frigo et branchez-le. Donnez-vous aussi la peine de dépoussiérer les ailettes des plinthes électriques.

 Attisée

 Vous aurez sans doute l'intention de faire une attisée dans votre foyer ou votre poêle à bois pour éliminer l'humidité du chalet. Dans ce cas, veillez à ce que les tuyaux soient décrassés, la cheminée ramonée et sa tête libre de débris ou d'un nid quelconque.

 Ensuite, faites le grand ménage. Passer le balai ou l'aspirateur, puis lavez les planchers. Aussi bien que les placards, les armoires, les vitres et la vaisselle. Préférez les produits d'entretien écologiques. Après tout, vous vous trouvez au coeur de la nature.

 Enfin, faites les lits (après y avoir passé soigneusement l'aspirateur) au moyen des draps et taies que vous aurez apportés de chez vous, puis rangez les autres articles de lingerie.

 UN TOIT AU-DESSUS DE LA TÊTE

 Il est possible que les gros vents d'hiver aient soulevé des bardeaux du toit de votre chalet ou remué la tôle au point de déloger des clous. Voilà au moins une raison pour laquelle vous devez faire l'inspection extérieure de votre bâtiment.

 «Un bardeau arraché, un autre corné sous l'action de la glace ou un dernier dépourvu de ses granules doit être remplacé», suggère l'inspecteur en bâtiment, Mario Grondines.

 Cependant qu'on vérifiera si les ventilateurs de toit et l'évent de plomberie sont intacts et en bon état. En même temps, on débarrassera les lieux des branches qui auraient pu y tomber.

 Bien sûr, on assujettira bien l'échelle au sol et on s'attachera pour s'éviter une chute qui pourrait être fatale. De plus, on se tiendra à distance des fils électriques.

 Charge de neige

 Par ailleurs, une formidable charge de neige aurait pu faire fléchir la toiture, la galerie ou l'escalier. Tandis que des mouvements de sol auraient pu provoquer le tangage des poteaux de bois servant d'assises et causer une dénivellation du plancher. À moins que ne se soit produite une fissure dans les fondations en béton. Après évaluation de la gravité des dommages, on fera réparer. Au cours de l'été, tout au moins.

 D'un autre côté, on remplacera le scellant qui se serait détaché autour des fenêtres. Enfin, on nettoiera bien le terrain.

 Finalement, M. Grondines se fait rassurant : comme le chalet n'a pas été chauffé durant l'hiver, il n'y a sans doute pas eu formation de glace sur le toit et de dégâts afférents. Encore que l'objet de l'examen du chalet, trouve-t-il, est d'inventorier les problèmes causés par l'hiver et y remédier. D'ordinaire, ces problèmes ne sont pas graves.

 PUISQUE L'EAU PURE NE COULE PAS DE SOURCE

 Vous venez d'ouvrir votre eau qui provient sans doute de votre puits artésien ou de votre puits de surface. Gardez-vous de la boire. Faites plutôt le nécessaire en vue de la faire analyser.

 «Mettre une quantité raisonnable d'eau de Javel dans votre puits, suivant les recommandations du laboratoire (*) qui l'analysera. Faites couler l'eau des robinets jusqu'à ce que vous perceviez l'odeur de Javel. Fermez. Durant les 24 premières heures, n'en faites pas du tout usage. Le temps, en fait, que les tuyaux d'amenée se désinfectent», recommande Mario Grondines, inspecteur en bâtiment.

 Par la suite et pendant sept jours, n'employer l'eau qu'à des fins sanitaires seulement. «N'en buvez pas, ni ne faites la cuisine avec», insiste-t-il.

 Au terme du septième jour, prélevez un échantillon. Versez-le dans une bouteille stérilisée - accompagnée de son mode d'emploi - que vous aura fournie votre «labo».

 Apportez-la-lui sans délai pour analyse eu égard aux coliformes totaux (produits par les végétaux) et fécaux. Ne l'exposez surtout pas au soleil.

 Si votre chalet est situé près de champs fertilisés au purin, priez le «labo» de pousser l'analyse en regard des nitrites. Si vous êtes dans la couronne de Valcartier, exigez qu'il soit tenu compte des TCE ou trichloroethènes.

 Si votre eau est jugée non potable, il faudra joindre une entreprise spécialisée en purification ou envisager une autre façon de vous approvisionner. «Si elle est trop ferreuse, il prescrira des adoucisseurs», mentionne M. Grondines.

 Finalement, si vous êtes raccordé au réseau d'aqueduc municipal, voyez s'il n'y aurait pas un interdit de consommer l'eau.

 * Boydycote, entre autres, à Québec