Le marché tourne au ralenti à Toronto depuis le début de l'année, avec des baisses marquées du prix des propriétés et du nombre de transactions.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En février 2018, dans le Grand Toronto, le prix moyen de revente d'une propriété a reculé de 110 000 $, en baisse de 12,4 %, pour s'établir à 767 818 $, rapporte le Toronto Star.

Au cours de la même période, le nombre de transactions a diminué de 35 % pour se situer à 5175, selon les dernières données du Toronto Real Estate Board. À son sommet, au cours de l'hiver 2017, le prix moyen d'une propriété dans la région métropolitaine de la Ville Reine s'élevait à 920 791 $.

À vrai dire, le marché torontois n'est pas le seul à avoir connu un début d'année anémique, relève l'Association canadienne de l'immeuble. Au pays, les ventes résidentielles ont connu une baisse moyenne de 6,5 %, tandis que le prix moyen des propriétés a diminué de 5 %. Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 8,1 %, ce qui a fait grossir le nombre de propriétés sur le marché.

Fait à souligner, le marché de Vancouver n'a pas été épargné en début d'année. On y a observé une baisse de 9 % du nombre de transactions, en février 2018, et une hausse de 15,2 % des inscriptions.

Toutefois, les prix y demeurent costauds. Une maison unifamiliale se vend au prix moyen de 1,6 million et un condo, 682 800 $.

La «réalité montréalaise»

Pour expliquer cette baisse de régime, les experts du marché montrent du doigt les mesures contraignantes à l'égard des investisseurs étrangers, frappés d'une taxe supplémentaire de 15 %. Tout récemment, à Vancouver, une nouvelle mesure a été mise en place pour rendre encore plus difficile l'acquisition de propriétés à des fins spéculatives.

Pour l'instant, à tout le moins, le marché montréalais ne semble pas souffrir de ces baisses à l'échelle nationale. «Ça va très bien, résume le courtier immobilier Joseph Montanaro, chez Sotheby's International. Les acheteurs étrangers, on l'a vu, achètent de plus en plus à Montréal, où ils considèrent à juste titre que le prix des propriétés est beaucoup moins élevé qu'à Toronto et à Vancouver.»

«À Montréal, pour un acheteur local, les prix peuvent sembler assez hauts. Mais pour un acheteur qui vient de l'extérieur, c'est très abordable», indique Joseph Montanaro, courtier immobilier.

Les acheteurs ne sont pas tous des étrangers qui débarquent avec une valise remplie de dollars, il va sans dire, mais le courtier Joseph Montanaro maintient que leur présence dans le marché montréalais est loin d'être négligeable.

«Ce sont des acheteurs qui s'installent à Montréal pour y vivre» ou pour permettre à leurs enfants de fréquenter nos universités, rappelle-t-il. «Ce n'est pas le même profil que les investisseurs qui achètent à Vancouver et à Toronto. Il ne faut pas penser que ces gens-là vont venir à Montréal à cause des taxes qui leur sont imposées par les gouvernements là-bas.»

Le courtier juge d'ailleurs que ces mesures «sont pénalisantes» pour l'ensemble du Canada. «Ces acheteurs-investisseurs vont se tourner vers les États-Unis pour éviter les contraintes financières», prévoit-il.

L'attrait de Brossard

Pour sa part, le courtier Serge Bélanger, également chez Sotheby's, constate que les acheteurs «qui viennent d'Asie et parfois même d'Arabie saoudite» sont attirés par «le coût très abordable» des propriétés ici.

«Je vois des acheteurs de Toronto et de Vancouver s'établir à Montréal pour cette raison», souligne-t-il.

Il observe que le centre-ville de Montréal, Mont-Royal, Outremont et Westmount demeurent les marchés préférés des étrangers.

«Mais il y a de plus en plus d'acheteurs étrangers qui s'installent à Brossard, qui demeure le secteur le plus actif sur la Rive-Sud pour les propriétés de plus de 1 million de dollars», indique-t-il.

Aussi, l'an dernier, 19 maisons «millionnaires» ont été vendues dans cette municipalité qui s'est développée en accéléré autour du Quartier DIX30.

En chiffres

En février, le prix moyen d'une maison unifamiliale, dans la région de Montréal, s'établissait à 378 000 $, en hausse de 6 %. Un condo avait une valeur moyenne de 295 171 $, en progression de 8 %.

Dans l'île de Montréal, la valeur moyenne d'une unifamiliale se situait à 606 835 $ (+7 %); un condo valait en moyenne 342 712 $ (+7 %).

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Source: Fédération des chambres immobilières du Québec