L'achat de condos vacances selon le concept du fractionnement demeure une pratique marginale et méconnue, particulièrement au Québec, où peu d'acheteurs vont choisir cette option permettant d'acheter à une fraction du prix.

«Mais c'est un créneau fort populaire à Tremblant», constate néanmoins le courtier immobilier Michel Naud, qui se spécialise dans la revente de condos «fractionnés» depuis une quinzaine d'années.

«Ce n'est surtout pas du "time-sharing", précise-t-il. Chaque propriétaire détient son titre de propriété, qui est notarié.»

Il ajoute: «On n'achète pas ces condos comme on achète des semaines selon la formule du temps partagé.»

Il est plutôt question, ici, de condos qu'on pourra habiter trois mois par année, par exemple, selon un calendrier préétabli.

«On appelle ça la propriété par quart, c'est-à-dire qu'on achète 25 % de la copropriété.»

Et le prix d'acquisition s'en trouve réduit d'autant, selon lui.

«Ça permet d'avoir un bon pied-à-terre pour pas trop cher dans une zone touristique», explique le courtier de Tremblant Platinum.

Ainsi, selon ses calculs, un condo de 600 pi2, avec une chambre à coucher, se vendra environ 65 000 $; un de deux chambres, 85 000 $; et un de trois chambres, 100 000 $.

On comprendra que le propriétaire devra assumer sa part des charges de copropriété et des taxes foncières et scolaires.

«Ça peut aller chercher dans les 4000 $ par année pour un condo au pied de la montagne», évalue le courtier.

Un marché qui reprend

Par ailleurs, Michel Naud affirme que ce marché très pointu - on dénombre 116 condos de ce type à Tremblant - reprend de la vigueur après avoir fortement décliné au cours des dernières années, conséquence de la crise de 2008-2009 qui avait incité les propriétaires américains à se départir de leurs propriétés dans les Laurentides.

«Les prix ont recommencé à augmenter, note-t-il. En 2015, la hausse a été de 7 %; en 2016, de 12 %. On voit des acheteurs de l'Ontario, du Québec, et même un peu des États-Unis.»

Il est à même de mesurer l'ampleur de cette remontée, puisqu'il vend lui-même ces condos depuis plus d'une quinzaine d'années. «J'étais là, au tout début, lors de leur construction au début des années 2000, rappelle-t-il, et je n'ai jamais cessé d'être actif dans le marché de la revente.»