Le Canada pourrait tirer profit de son abondance de neige en hiver afin de rafraîchir ses journées de chaleur accablante en été, affirment des chercheurs de la Colombie-Britannique.

Des ingénieurs de l'Université de la Colombie-Britannique Okanagan (UBCO) se penchent sur la possibilité d'amasser la neige ensevelissant les routes canadiennes en vue des mois d'été.

Le professeur agrégé au département d'ingénierie Kusan Hewage avance que la neige accumulée pourrait ensuite refroidir les bâtiments canadiens durant la saison chaude. Ce système de ventilation s'apparenterait en fait à celui de l'air conditionné.

L'air chaud serait donc évacué vers la zone d'entreposage de la neige et une fois refroidi, il serait réintroduit dans le bâtiment à travers une canalisation.

L'équipement requis est similaire à celui utilisé dans les technologies géothermiques, souligne M. Hewage. Les conduits d'air ne seraient pas dirigés sous terre, mais bien vers la centrale de refroidissement.

La neige s'accumulant sur les routes est cependant contaminée par toutes sortes de produits chimiques - qu'elle relâche d'ailleurs en fondant. Ce système en limiterait les dégâts en permettant de traiter une importante concentration de neige avant qu'elle ne rejoigne le réseau hydrographique, argue le professeur.

Un tel «réseau de froid» est actuellement employé dans plusieurs pays, dont la Suède, où un amas de neige de 60 000 mètres cubes est utilisé pour climatiser l'hôpital de Sundsvall durant la saison estivale.

Selon M. Hewage et ses collègues, un quartier de 200 à 300 maisons pourrait être climatisé tout au long de l'été grâce à la neige occupant une superficie équivalente à celle d'un terrain de jeu. En hiver, cette neige pourrait être compressée et servir de patinoire, ajoute-t-il.

Bien que ce système semble plus pratique pour l'Ontario, où les tarifs d'électricité sont élevés, M. Hewage souligne que «l'environnement a un prix, lui aussi».

«Si l'on considère tous ces aspects - environnemental, économique et aussi la dimension sociale -, je crois qu'il s'agit d'une bonne technologie pour le Canada», a-t-il renchéri.

Le chercheur se dit convaincu qu'un «réseau de froid» et de telles technologies écologiques gagneront en popularité avec l'instauration de mesures comme la taxe sur le carbone, annoncée la semaine dernière par Justin Trudeau.

Ottawa compte imposer une taxe de 10 $ par tonne de carbone aux provinces n'ayant pas mis en place leur propre taxe ou encore un système de plafonnement et d'échange à compter de 2018. Le gouvernement libéral prévoit augmenter ce tarif jusqu'à ce qu'il atteigne 50 $ la tonne en 2022.