Qui n'a pas rêvé un jour glacial d'acheter son propre pied-à-terre au soleil ? L'essor des plateformes web de location de logement entre particuliers, comme Airbnb, peut rendre le rêve plus accessible en permettant de réduire les coûts de détention d'une propriété.

La popularité grandissante des locations entre particuliers donne l'occasion aux acheteurs d'une propriété de villégiature de diminuer un tant soit peu les coûts liés à sa détention. Des promoteurs l'ont bien compris.

Un promoteur québécois fait de l'engouement à l'égard de l'économie collaborative un argument de vente pour commercialiser les villas et condos-vacances qu'il construit actuellement dans une île des Caraïbes.

René H. Lépine, de Groupe Lépine International, construit 72 logements de villégiature à la baie Indigo, dans la partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin, à quatre heures et demie de vol de Montréal. Plus de la moitié des 19 villas de 2000 pi2 avec vue sur la mer a déjà été vendue. Celles encore à vendre sont offertes entre 900 000 $ US et 1 million US. La moitié des acheteurs de villas sont des Québécois. Une première villa meublée sera prête ces jours-ci. Le prix des condos varie entre 440 000 et 550 000 $ US.

Comme promoteur, le Groupe Lépine a construit dans le passé les pyramides olympiques et le Sanctuaire du Mont-Royal.

« Les acheteurs veulent pouvoir louer, dit René H. Lépine en entrevue. Ils veulent acquérir une résidence de vacances, mais ils souhaitent en tirer des revenus pendant leur absence. Avec des sites comme HomeAway [maintenant propriété d'Expedia] et Airbnb, on n'a plus besoin d'un agent comme autrefois qui gardait pour lui de 30 à 40 % des revenus en commission», dit-il.

« Mettre sa propriété en location, ça peut maintenant se faire en une heure. », mentionne René H. Lépine.

Dès la conception de son projet à Saint-Martin, d'ailleurs, M. Lépine a tenu compte de son potentiel locatif. Le règlement de la propriété autorise la location à court terme de même que l'usage des espaces communs par les visiteurs. Autre exemple de ce souci, les systèmes mécaniques des habitations ont été choisis pour leur fiabilité et leur facilité d'entretien dans l'île.

Pour faciliter la vie des propriétaires, le gestionnaire de la propriété prend en charge l'entretien des espaces paysagers tout comme le suivi du système de traitement des eaux usées. D'autres services, à la carte, sont aussi offerts comme la gestion des locataires, notamment à leur arrivée et à leur départ.

Dans la mise en marché de son projet, le promoteur ne se gêne pas pour mettre en relief le potentiel de location de ses villas et condo-vacances. « Si vous louez votre propriété, votre investissement ne vous coûtera pratiquement rien », soutient M. Lépine.

D'après un sondage mené par HomeAway au terme de l'hiver 2014, 54 % des locateurs de maison de villégiature réussissent à couvrir les trois quarts de leurs paiements hypothécaires avec leurs revenus de location. Environ 65 % d'entre eux parviennent à financer au moins la moitié de leurs paiements hypothécaires.

Selon les dires de M. Lépine, une chambre se loue en moyenne de 800 à 1700 $US par semaine à Saint-Martin, troisième destination de croisière en Amérique du Nord. Les tarifs varient selon la saison et les caractéristiques du logement.

Affichée à un bon prix, une résidence se loue environ 20 semaines par année, avance le promoteur. Selon ces hypothèses, une propriété de deux chambres pourrait générer des revenus bruts potentiels de 32 000 $US. De quoi réduire sa facture d'intérêt hypothécaire, d'autant que le territoire a un régime fiscal accueillant, sans taxe de vente, ni taxe à l'importation, ni taxe sur le gain en capital. Au Canada, l'incidence fiscale devrait être limitée les premières années, les dépenses excédant les revenus. Il est toutefois recommandé d'étudier la question avec un fiscaliste pour éviter toute mauvaise surprise.

L'achat par Expedia pour 3,9 milliards US en 2015 de la société HomeAway, propriétaire de sites internet de location de maisons entre particuliers, illustre bien la popularité croissante de l'économie collaborative dans le domaine de l'hébergement.