Il arrive qu'une résidence secondaire prenne plus de place que prévu dans la vie des gens. Qu'entre le domicile et la maison de campagne, le coeur balance passablement.

Il y a 25 ans, Pierre Nolin a acheté un terrain dans les Laurentides. Cet homme d'affaires, au faîte de son activité professionnelle, avait des plans stratégiques, pas seulement pour son entreprise en graphisme et image de marque : il en allait de même pour sa vie privée. Car ce skieur de bon niveau voulait se rapprocher des pentes. Il a laissé son lot en jachère une bonne dizaine d'années, puis il a décidé que le temps était venu de construire une maison à cinq minutes du mont Saint-Sauveur. 

Méticuleux, Pierre Nolin avait un projet ambitieux qui demandait planification, organisation et patience. Il a fait appel à un ami architecte, Franco Rocculo, pour dessiner des plans. Ce dernier lui a parlé de travaux du célèbre architecte italien Andrea Palladio et de sa villa La Rotonda. Pas question de faire un pastiche, mais plutôt de trouver un point de départ au concept de la maison. Celle-ci aurait une rotonde au troisième et dernier étage d'une propriété de plus de 4500 pi2. Le but : profiter de la vue sur le lac. 

La configuration des pièces s'articule autour d'un noyau central qui est prolongé des quatre côtés. En plan, on a l'impression de voir la forme en croix de la Place Ville Marie ! Côté lac, on a installé la véranda, viennent ensuite, dans le sens des aiguilles d'une montre, la cuisine d'été, l'entrée principale et des remises.

Pierre Nolin est un esthète. Il choisit des matériaux nobles, ne lésine pas sur ses choix et opte pour la qualité. Ses décisions ont un impact direct sur la qualité de vie que lui procure cette résidence secondaire. L'intérieur est baigné de lumière, les vues sur la nature sont agréables et lénifiantes, le confort est assuré par une domotique très présente, ainsi que par d'autres détails importants. Par exemple, le chauffage est au mazout, car il permet d'avoir une génératrice d'urgence de dimension acceptable et économique à faire fonctionner en cas de panne de courant, une réalité bien présente dans les Laurentides. D'autant que la construction date de 1998-1999, à l'époque du grand verglas, ce qui a donné à réfléchir. 

Dans un registre plus ludique, Pierre Nolin a fait installer des haut-parleurs partout dans la maison et jouit de la musique de son choix à partir de quatre sources différentes, gérées par son iPad. Autres douceurs : une douche surdimensionnée dans la salle de bains principale, une gazinière haut de gamme pour s'adonner à la cuisine, une cave à vin pour entreposer ce liquide qu'il aime tant déguster en quasi professionnel.

Il partage cette maison de campagne avec sa femme, Marie-Josée Bédard, chef du département d'obstétrique-gynécologie du CHUM à Saint-Luc, absente lors de l'entrevue parce qu'elle était de garde par un beau samedi. Leurs quatre enfants, issus de deux mariages, ont tous quitté le foyer. Le couple se retrouve donc à profiter seul de ce havre de paix. Ce qui n'a pas toujours été le cas, car les enfants avaient leurs chambres ici à une époque, celle où certains d'entre eux étaient moniteurs de ski. 

La maison a aussi servi au patron à faire des « lacs-à-l'épaule », des réunions avec l'état-major de son entreprise, Nolin-BBDO. Quand ce n'était pas l'occasion de ressourcement pour lui après un voyage à Vancouver ou à Toronto pour les affaires. 

Maintenant que l'entreprise est vendue et que Pierre est à la retraite, il s'y retrouve pour peindre, lire ou écouter de la musique avec tout ce qu'il lui faut en bas de la côte, entendre : le village de Saint-Sauveur et toutes ses commodités. Il ne vend pas cette maison parce que sa femme est trop loin de l'hôpital, puisqu'ils ont une propriété à Montréal : il constate plutôt que cette résidence secondaire, qui a rendu de vaillants services, est devenue un fardeau par rapport à son entretien. Le couple cherche donc ailleurs, dans le coin, une habitation plus petite, pas trop loin des pentes de ski.

Photo Mélanie Vallières pour Groupe Sutton Humania

La salle à manger

Photo Mélanie Vallières pour Groupe Sutton Humania

Le quai donne sur le lac Boucané, à deux pas du populaire lac Millette: les embarcations motorisées sont interdites et 17 propriétaires riverains ont acheté une île en copropriété où l'on trouve même un terrain de tennis.

La propriété en bref

Prix demandé : 1 350 000 $

Année de construction : 1999

Pièces : 17, dont 4 chambres, 3 salles de bains et une salle d'eau

Comprend : électroménagers haut de gamme, génératrice 12 kW, système de domotique HAI, système d'alarme, quai.

Évaluation municipale : 742 000 $

Impôt foncier : 3923 $

Taxe scolaire : 967 $

Courtier: Christiane Perreault, Groupe Sutton Humania, 514 238-0544

Photo Mélanie Vallières pour Groupe Sutton Humania

Pièce chérie du propriétaire en toutes saisons, car on peut l'occuper même en hiver. À l'été, c'est le bruit de la cascade aménagée sur le terrain juste à côté qui donne de l'atmosphère. Autrement, des hauts-parleurs disséminés partout distillent la musique de son choix.